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Travail complet au format pdf - Gymnase Auguste Piccard

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Cicéron contre les triumvirs<br />

Devant les Pères il affirma, poussé par les questions de Clodius, que César avait accompli<br />

tous ses actes consulaires sans tenir compte des présages défavorables. Certes cette<br />

déclaration n’avait <strong>au</strong>cune chance d’aboutir à l’annulation de tous les lois promulguées par<br />

César en 59, mais elle constituait néanmoins un dangereux précédent. Clodius avait-il été pris<br />

d’une folie soudaine pour attaquer ainsi l’un de ses princip<strong>au</strong>x soutiens ? Non, en fait il f<strong>au</strong>t<br />

savoir que César venait de donner à Pompée son accord à un rappel rapide de Cicéron.<br />

« Clodius recourait <strong>au</strong> chantage 1 ». Le tribun voulait montrer qu’il pouvait faire obstacle <strong>au</strong><br />

triumvir des G<strong>au</strong>les si ce dernier se mettait à s’opposer à ses vues personnelles à Rome.<br />

Clodius avait tout simplement oublié qui il était et qui détenait le pouvoir <strong>au</strong> sein de la<br />

République. Grave méprise ! En se mettant à dos les triumvirs l’agitateur avait tout à perdre.<br />

Et si seulement ce dernier s’en était tenu <strong>au</strong>x faits énoncé ci-dessus… Le tribun déclara<br />

quelques temps plus tard qu’il était prêt à tout faire pour ramener Cicéron de son exil, exil<br />

injustement prononcé par les triumvirs 2 . Bien entendu Clodius n’était pas sincère et il se garda<br />

bien de tout acte pouvant aboutir <strong>au</strong> rappel de l’Arpinate.<br />

Cependant le tribun allait aller plus loin encore. Comme Pompée, depuis l’affaire Tigrane, se<br />

surpassait pour lui nuire, il nourrissait envers ce dernier une grande rancœur. Le 11 août, alors<br />

que le général se rendait <strong>au</strong> Sénat un esclave maladroit laissa tomber un poignard sur le sol.<br />

Capturé, il révéla qu’il avait agi dans le but de tuer Pompée sur ordre de son maître…<br />

Clodius. Or le conquérant de l’Asie s’il ne craignait ni les Pirates, ni les Espagnols, ni les<br />

Parthes et encore moins les ex-sujets de Mithridate, avait une peur maladive des assassins. Il<br />

se réfugia donc dans sa villa et n’en sortit plus. Il f<strong>au</strong>t dire que cette dernière était assiégée par<br />

les gangs de Clodius qui prévoyaient de la piller, de la brûler et enfin de construire un <strong>au</strong>tel de<br />

la liberté à sa place afin que le propriétaire ne puisse reconstruire, méthode qui avait déjà été<br />

appliquée à la maison de Cicéron sur le Palatin. Et tandis que le triumvir était enfermé dans<br />

sa propre maison, les bandes de Clodius le diffamaient sur le forum en criant : « What’s the<br />

name of the sex-mad general ? Who touches the side of his head with his finger ? », et après<br />

un moment d’attente, « POMPEY ! 3 ». Ce dernier peu enclin à se laisser humilier en public,<br />

chargea un de ses amis politiciens Milon alors préteur, ainsi que « son » consul Gabinius de<br />

faire obstacle à l’agitateur. Ces derniers ayant recruté des gladiateurs et des anciens soldats du<br />

général formèrent des bandes armées bien mieux entraînées que les brigands de Clodius. Les<br />

combats firent rages dans la cité mais le tribun vit le champ d’action de ses bandes se réduire<br />

progressivement.<br />

Quoi qu’il en soit cette fois Clodius avait dépassé les bornes de ce que les puissants pouvaient<br />

accepter. En mettant en danger la stabilité du triumvirat, la crédibilité de César et la vie même<br />

de Pompée, il avait prouvé qu’il était incontrôlable ou du moins qu’on ne pouvait lui faire<br />

confiance. Pompée avec l’accord des deux <strong>au</strong>tres triumvirs décida donc de le remettre à sa<br />

place une bonne fois pour toute. Or quelle plus grosse défaite pour le tribun que le retour de<br />

son ennemi mortel qu’il avait mis tant d’efforts à exiler, quoi de pire pour cet agitateur que de<br />

voir la voix de la sagesse et de la loi revenir à Rome, quoi de plus insupportable pour lui que<br />

le retour de Cicéron. Pompée rejoignit donc le camp des défenseurs de l’Arpinate. Chevaliers,<br />

sénateurs, tribuns de la plèbe, tous étaient désormais prêts à lancer une grande offensive<br />

contre le « be<strong>au</strong> » pour obtenir le retour de leur champion.<br />

1 Ibidem, p. 203.<br />

2 Ibidem, p. 203.<br />

3 Holland, Rubicon, p. 251.<br />

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