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Travail complet au format pdf - Gymnase Auguste Piccard

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Cicéron contre les triumvirs<br />

Du moins savons-nous que César, mis en situation délicate par l’affaire s’en tira pour sa part<br />

en répudiant sa femme, arguant que même si elle n’avait point été convaincue d’adultère : « la<br />

femme de César devait être exempte, non seulement de toute action criminelle, mais encore de<br />

tout soupçon 1 ».<br />

La décision de l’Arpinate<br />

Quoi qu’il en soit, l’affaire avait une nouvelle fois séparé la Ville en deux camps. Or il n’était<br />

rien que Cicéron ne redoutait plus ; le démembrement de la Cité lui remémorant les terribles<br />

affrontements fratricides du début du siècle. Il accentua donc sa recherche d’alliés potentiels,<br />

misant surtout sur les boni, dont nous avons déjà parlé, pour former un troisième parti qui<br />

serait chargé de ramener le calme dans l’Urbs et de réunir la cité divisée. Cicéron possédait<br />

déjà un fort soutien du côté des sénateurs et, comme lui-même symbolisait la possibilité pour<br />

les chevaliers de gagner les plus h<strong>au</strong>tes fonctions de l’ordre social, il jouissait d’un appui<br />

particulier de leur part. La foule, elle <strong>au</strong>ssi, ne lui était point hostile. Il lui restait cependant à<br />

se concilier les puissants et, si possible, les plébéiens.<br />

Durant un court laps de temps, Cicéron crut avoir réussi. Mais il allait vite devoir déchanter.<br />

Le triumvirat, qui en cette fin de l’année 60 était désormais officieusement constitué, avec<br />

pour premier but l’élection de César <strong>au</strong> consulat lors des prochaines comices, s’était rendu<br />

compte que Cicéron ne serait pas un ennemi facile à abattre. Aussi les triumvirs allaient-ils<br />

tenter de se le rallier avec l’idée de former une « tétrarchie ». César envoya donc l’un de ses<br />

amis, Cornelius Balbus, offrir à Cicéron la proposition d’alliance des puissants. Son offre dit<br />

explicitement qu’à eux quatre ils seraient les maîtres de la République et qu’ils pourraient se<br />

dispenser de la permission du Sénat pour établir les réformes qui leur semblaient nécessaires<br />

dans tous les domaines de l’Etat 2 .<br />

Cicéron réfléchit longuement à cette proposition et finalement en accord avec les vers du<br />

poème sur son consulat qui l’exhortaient à ne pas dévier de la voie qu’il avait choisie « que<br />

les armes cèdent à la toge, que le l<strong>au</strong>rier s’efface devant l’estime 3 » et se remémorant tout ce<br />

qu’il avait déjà accompli pour la République 4 , répondit à César qu’il refusait de s’associer à<br />

un projet qui lui apparaissait comme contraire <strong>au</strong>x intérêts de l’Etat sinon illégal. Dès lors il<br />

était devint un obstacle pour les triumvirs qui décidèrent de se débarrasser de lui par tous les<br />

moyens y compris les plus infâmes.<br />

Le consulat de César<br />

Vers le milieu de l’année 60, le retour de Pompée en Italie avait commencé à poser problème.<br />

En effet, les milliers de vétérans qu’il avait ramenés exigeaient de recevoir des terres en<br />

échange de leurs services. Pompée se tourna donc vers le Sénat. Un de ses amis, tribun de la<br />

plèbe, L. Flavius, présenta une loi <strong>au</strong>x Pères. Celle-ci proposait que les terres du domaine<br />

public qui étaient alors « empruntées » par de riches propriétaires, et d’<strong>au</strong>tres lots qui seraient<br />

achetés avec une partie du butin des guerres en Asie, fussent distribuées <strong>au</strong>x soldats ayant<br />

accompli fidèlement leur devoir et <strong>au</strong>x plus p<strong>au</strong>vres d’entre tous les citoyens.<br />

1 Ibidem, XIX.<br />

2 Grimal, Cicéron, p. 185.<br />

3 Cicéron, Sur son consulat, Chant 3, la plus grande partie du poème étant perdue on ne peut situer exactement le<br />

passage<br />

4 Grimal, Cicéron, p. 185.<br />

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