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Le chasseur africain et son monde - Royal Museum for Central Africa

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29. Nshitobela malemba<br />

A) VERSION DE BONGELE - BEMBA (KCB 35/7 ; CH 4/2) M<br />

DE MULENGA KATEBE - BEMBA (BW 35/4 ; CH 16/7) M<br />

DE KIBANGU MATHIEU - BEMBA (SK 184/8 ; CH 36/15) M<br />

1. Umwana alila tato muto tato muto nshitobela malemba<br />

L’enfant pleure : mon père, de la sauce, mon père, de la sauce, moi je ne mange pas de haricots<br />

Commentaire (Bw 35/4)<br />

C’est une chan<strong>son</strong> pour la cérémonie des têtes des bêtes. Dans ce <strong>monde</strong> il y a des <strong>chasseur</strong>s, il y a des<br />

malencontreux qui ne <strong>son</strong>t pas de vrais <strong>chasseur</strong>s. Ici il s’agit d’un enfant qui demande à <strong>son</strong> père pour avoir<br />

de la sauce. Ce n’est pas la sauce de pois<strong>son</strong> mais de viande. Or ici l’enfant ne consomme que des haricots.<br />

Commentaire (KCb 35/7)<br />

Il n’y avait pas de viande comme c’est le cas dans notre village. Alors l’enfant va pleurer auprès de <strong>son</strong><br />

père: «Papa, donne-moi de la viande, moi je ne mange pas la bouillie avec les haricots.» C’est comme chez<br />

nous à Moba, il y a beaucoup de haricots. Si vous êtes fatigués de les manger, vous pouvez avoir envie de<br />

manger de la viande.<br />

Commentaire (SK 184/8)<br />

L’enfant a pleuré parce que chaque jour on ne préparait que les haricots. Aussitôt que la femme rentrait des<br />

champs, elle ne préparait que les haricots, beaucoup de haricots. Alors la femme voyant comment les voisins<br />

mangeaient a pleuré en disant : «Papa, ce n’est pas comme ça, regardez, nos amis mangent la bouillie avec<br />

un bon plat d’accompagnement. Non, moi je mange jamais la bouillie avec les haricots.» Quand la femme<br />

rentrait du champ, elle ne préparait que les haricots. Alors l’enfant dit : «Non, moi je ne mange jamais la<br />

bouillie avec les haricots, mais seulement avec de la bonne sauce, de la viande ou du pois<strong>son</strong>.» Il a vu la<br />

bonne sauce chez ses amis. Eux étaient fatigués de manger les haricots. A <strong>for</strong>ce de manger les haricots, ils<br />

ont même eu des plaies dans la bouche. Finalement même les feuilles de haricots ont commencé à pousser<br />

dans la bouche. C’est ainsi que l’enfant a chanté : «Papa, donne-moi de la sauce, je ne mange jamais la<br />

bouillie avec les haricots.» C’est une chan<strong>son</strong> de nkindi. La femme chantait pour <strong>son</strong> mari afin que ce<br />

dernier puisse aller à la chasse ou à la pêche. La femme dit : «Non, mon mari, ce n’est pas comme ça, tue<br />

les animaux ou attrape du pois<strong>son</strong>, moi je ne mange jamais la bouillie avec les haricots.<br />

Remarque de l’enquêteur : Ca peut s’appliquer surtout aux femmes si leurs maris ne leur achètent pas<br />

d’habits <strong>et</strong> qu’elles envient les autres femmes qui s’habillent bien. Ces femmes peuvent chanter c<strong>et</strong>te<br />

chan<strong>son</strong>.<br />

Note. Quand il y a pénurie de viande, tous, tant adultes qu’enfants, en réclament aux <strong>chasseur</strong>s. <strong>Le</strong>s <strong>chasseur</strong>s<br />

s’adressent ainsi aussi aux esprits au moment du culte.<br />

B) VERSION DE KAMBOLO PROSPER - BEMBA (KB 30/5 ; CH 14/44)<br />

1. Umwana walila tata muto<br />

L’enfant pleure : Papa, la sauce<br />

2. <strong>Le</strong>ta buta nkaikate ku minwe<br />

Amène le fusil, que j’aille l’attraper à la main<br />

Commentaire<br />

Un enfant mange toujours sa bouillie avec la viande. <strong>Le</strong> jour qu’il est allé se coucher sans manger sa viande,<br />

il s’est rendu en brousse. Il y a trouvé du gibier, il est rentré au village <strong>et</strong> a dit : «Papa, la bonne sauce là-bas<br />

en brousse, il y a une bête en brousse.» Son père de lui répondre : «Apporte-moi le fusil ; que j’aille l’attraper<br />

à la main.» On chante ainsi à la danse de limbalakata, à la fête des têtes des bêtes.<br />

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