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Le chasseur africain et son monde - Royal Museum for Central Africa

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propos de l’origine de ses chants. Mais comme les griots chantent d’habitude des chan<strong>son</strong>s provenant de<br />

différentes langues, <strong>et</strong> qu’ils leur font subir l’influence de leur langue d’origine, l’attribution linguistique des<br />

chan<strong>son</strong>s présentées par ces chantres reste difficile <strong>et</strong> celle que nous avons proposée est donc à prendre<br />

avec beaucoup de réserves, sauf si quelqu’un chante dans un milieu purement lamba, lala ou aushi. Et ceci<br />

non plus n’est pas un paramètre sûr parce que, comme le disait un chantre, les chan<strong>son</strong>s <strong>son</strong>t copiées de<br />

village en village <strong>et</strong> adaptées, parfois même sans qu’elles soient comprises» (Verbeek, 2001 : 15).<br />

<strong>Le</strong>s enquêteurs qui ont assuré la récolte des chan<strong>son</strong>s publiées ici <strong>son</strong>t énumérés en annexe V.<br />

D’habitude ceux-ci ont un lien de familiarité avec le milieu de leur enquête, soit directement, soit en se<br />

faisant accompagner par des amis appartenant directement au milieu <strong>et</strong> en se servant éventuellement d’eux.<br />

De c<strong>et</strong>te façon, les enquêtes <strong>son</strong>t toujours menées dans la langue du milieu <strong>et</strong> non par interprètes.<br />

Parmi ceux qui ont fourni les chan<strong>son</strong>s, il existe quelques véritables griots (Annexe V) ; d’autres<br />

<strong>son</strong>t de simples amateurs. Mais dès qu’une per<strong>son</strong>ne réussit à dépasser un certain nombre de chan<strong>son</strong>s, on<br />

peut parler de griot, au moins pour le domaine de la chasse. <strong>Le</strong>s chan<strong>son</strong>s que nous reprodui<strong>son</strong>s, ont été<br />

chantées en dehors de leur per<strong>for</strong>mance ordinaire, c’est-à-dire en dehors du contexte de la chasse.<br />

La transcription des enregistrements a été réalisée de préférence par l’enquêteur lui-même lorsqu’il<br />

était en mesure de le faire ; autrement, elle a été faite par quelqu’un qui possède la langue utilisée pour<br />

l’enquête.<br />

Pour le kyaushi, la traduction a été assurée surtout par Kambolo Kibimbi ; pour le kilala, elle est<br />

l’oeuvre de traducteurs variés ; pour le kilamba, elle est assurée également par plusieurs traducteurs. En vue<br />

de c<strong>et</strong>te édition, Sébastien Kunda a revu la traduction des textes lamba, aushi <strong>et</strong> lala <strong>et</strong> de ceux de Kasenga.<br />

Pour le kikaonde, le kisanga, le kisumbu, le kilomotwa, le kishila <strong>et</strong> le kisanga, c’est Evariste Mumba qui en<br />

a assuré la traduction ou la vérification.<br />

Certains éléments rencontrés dans les textes posent des problèmes de traduction. Il y a ainsi les<br />

onomatopées, mais aussi du vocabulaire qui ne se rencontre dans aucun dictionnaire. Comme il n’y a pas de<br />

dictionnaires spécialisés pour plusieurs des parlers mentionnés ci-dessus, la traduction exige qu’on consulte<br />

les connaisseurs traditionnels. Parfois les chantres présentent des chan<strong>son</strong>s provenant d’autres langues<br />

dont eux-mêmes ne saisissent pas bien le sens <strong>et</strong> dont ils dé<strong>for</strong>ment le texte. Il arrive aussi que le même mot<br />

qui se rencontre dans plusieurs parlers a des sens différents. C<strong>et</strong>te difficulté se présente spécialement pour<br />

le sens des termes désignant les animaux. La génération actuelle n’a presque plus de notion de ce qui<br />

correspond réellement aux termes utilisés dans les chan<strong>son</strong>s pour désigner les animaux, les oiseaux, les<br />

arbres <strong>et</strong>c. C’est ainsi que l’annexe IVa-g contient les termes utilisés dans c<strong>et</strong> ouvrage ainsi que leur<br />

traduction <strong>et</strong> les références aux chan<strong>son</strong>s où on peut les trouver. Antérieurement nous avons fait faire des<br />

enquêtes par des enquêteurs indépendants, dans la région de Sakania, Mokambo, Kafubu, Kasenga, en<br />

utilisant les ouvrages de Lippens-Wille (1976) <strong>et</strong> de S.&T. Stuart (1997), en demandant qu’on essaie de faire<br />

désigner par les anciens <strong>chasseur</strong>s les noms <strong>africain</strong>s pour les oiseaux <strong>et</strong> mammifères reproduits dans ces<br />

ouvrages. Il a fallu constater que d’un in<strong>for</strong>mateur à l’autre, d’un enquêteur à l’autre, les mêmes termes ne<br />

répondaient pas toujours aux mêmes réalités. C’est ce qui ressort également de la confrontation des ouvrages<br />

édités qui donnent les noms des animaux, comme c’est le cas pour le Dictionnaire Claquin (1929), The<br />

Bemba-English Dictionnary (1954), Doke (1931), Guillermée (1920), S. Marks (1976) <strong>et</strong>c.<br />

Habituellement les enquêteurs ont sollicité de leurs in<strong>for</strong>mateurs le commentaire des chan<strong>son</strong>s<br />

qu’ils ont enregistrées. A la suite du texte <strong>et</strong> de sa traduction, nous avons reproduit en version française ces<br />

commentaires en om<strong>et</strong>tant tout ce qui n’apporte pas d’éléments positifs pour la compréhension du texte de<br />

la chan<strong>son</strong>. <strong>Le</strong>s commentaires présentés ne constituent pas des analyses exhaustives, mais contiennent<br />

quand même des éléments de compréhension <strong>et</strong> souvent les traducteurs ont réglé la traduction d’après les<br />

interprétations données dans ces commentaires.<br />

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