25.06.2013 Views

Le chasseur africain et son monde - Royal Museum for Central Africa

Le chasseur africain et son monde - Royal Museum for Central Africa

Le chasseur africain et son monde - Royal Museum for Central Africa

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

Commentaire<br />

C’est une chan<strong>son</strong> de chasse. C’est lorsque le <strong>chasseur</strong> se rend en brousse, <strong>son</strong> épouse reste au village <strong>et</strong><br />

si nous avons tué un animal par exemple, je ne bois pas pour rien, je ne mange pas pour rien, non plus, mais<br />

celui qui va en brousse c’est lui qui voit toutes les souffrances. Mais à sa mort, elle peut dire ceci : «Nous<br />

avions quelqu’un qui nous amenait de la viande, mais maintenant nous souffrons. Si c’était comme ça, non,<br />

nous serions en train de manger de la viande.» A <strong>for</strong>ce de penser à cela, elle pleure en disant : «Ô toi<br />

tristesse, nous avions quelqu’un qui nous amenait de la viande que nous mangions, mais maintenant nous<br />

mangeons des légumes. Regardez, je ne mangeais même pas les feuilles de patates car j’étais femme d’un<br />

<strong>chasseur</strong>, regardez ce que je mange maintenant. Moi qui mangeais de la viande <strong>et</strong> quand elle séchait, je la<br />

donnais aux autres, regardez maintenant, je mange la peau des bêtes <strong>et</strong> tout ce qu’il ne convient pas de<br />

manger. Ah! perdre <strong>son</strong> mari, c’est très mauvais.» Elle envie chez <strong>son</strong> amie, celle-ci lui dit : «Non, calme-toi,<br />

c’est Dieu seul qui est à la base de tout cela, il n’y a aucun problème. Cela n’arrive pas seulement à une<br />

seule per<strong>son</strong>ne, c’est pour toujours, ça nous arrive à nous tous. C’est la mort, oui, elle cause de la tristesse,<br />

à celle qui est toujours dans la joie, parce que c’est le créateur seul qui vous arrache le vôtre. Est-ce luimême<br />

qui avait voulu que cela lui arrive?» «Non, non, tu me fais regr<strong>et</strong>ter, toi aussi en parlant ainsi, tais-toi,<br />

mon amie», lui dit-elle. Et elle se tait. C’est cela donc? «Oui, dit-elle. Non, je te vois très triste comme s’il y<br />

avait quelque chose de grave. Mais non, où est ton père? Sache-le donc à partir de ça, ton père est déjà<br />

mort. Montre-moi ton grand-père, montre-moi tel autre, n’est-ce pas qu’il a perdu la sienne, oui, il l’a perdue.<br />

Cela n’arrive pas seulement à une seule per<strong>son</strong>ne, mais à tout le <strong>monde</strong>, nous aussi, nous partirons, nous les<br />

suivrons.» Et la per<strong>son</strong>ne arrive à se calmer. «Oui, c’est vrai», dit-elle, puis elle r<strong>et</strong>rouve même la joie.<br />

Kabamba lwayo : ça veut dire que nous suivrons une seule file en avançant. C’est ça kabamba lwayo.<br />

C) VERSION DE KASONGO DOMINIQUE - KAONDE/BEMBA (SK 71/4 ; CH 24/31) M<br />

1. Bana balume pa kwipaye nama tabalanda<br />

<strong>Le</strong>s hommes pour tuer les bêtes, ils ne parlent pas<br />

2. Bana bakaji pa kwipike nama kipale<br />

<strong>Le</strong>s femmes lorsqu’elles préparent la viande, elles se m<strong>et</strong>tent très fières<br />

Commentaire<br />

R. Quand nous les <strong>chasseur</strong>s, nous les hommes, nous allons à la chasse <strong>et</strong> que nous trouvons un animal, nous<br />

devenons méchants parce que l’animal aussi charge <strong>et</strong> devient féroce pour sauver sa vie. Mais quand nous<br />

le tuons <strong>et</strong> que nous l’emmenons à nos femmes, elle <strong>son</strong>t très contentes <strong>et</strong> ne <strong>son</strong>t pas tranquilles. C’est<br />

comme la chan<strong>son</strong> que vous venez d’entendre avant. A ce moment les femmes ne savent même pas comment<br />

s’asseoir. Elles se m<strong>et</strong>tent <strong>et</strong> répondent n’importe comment. Elles ne font que répondre par «présente!»<br />

«présente!» présente!» «présente!» Et tu ne peux même pas être content de la façon dont elles s’assoient<br />

quand tu passes à la cuisine. C’est ici que l’explication s’arrête.<br />

Q. Donc quand vous revenez de la chasse <strong>et</strong> que vous constatez que votre femme est très contente, vous<br />

pouvez lui chanter c<strong>et</strong>te chan<strong>son</strong>?<br />

R. Oui<br />

Q. J’ai entendu le mot ikibale c’est quoi?<br />

R. C’est que les femmes <strong>son</strong>t assises, les jambes écartées, dans une position indécente. C’est la position<br />

qu’elles ont quand elles <strong>son</strong>t à la cuisine, c’est-à-dire qu’à ce moment-là elles ne font même pas attention à<br />

leurs habits qui ont cédé.<br />

904. Bana bami e mundila biya<br />

VERSION DE LWAMFWE KASAMATA - SANGA (KL 52/16 ; CH 7/11)<br />

R. Bana bami e mundila biya e bana bami mundila biya<br />

Mes enfants, oui, pleurez bien sur moi, oui, mes enfants, pleurez bien sur moi<br />

1. Lukala ngombe watenga kaoma R.<br />

<strong>Le</strong> traqueur des bêtes touche le p<strong>et</strong>it tambour<br />

681

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!