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Le chasseur africain et son monde - Royal Museum for Central Africa

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Commentaire (MF 60/3)<br />

C’est une chan<strong>son</strong> de chasse que nos ancêtres chantaient. C’était comme une chan<strong>son</strong> de joie. Ils <strong>son</strong>t au<br />

village <strong>et</strong> l’enfant regr<strong>et</strong>te. Ce qu’il mange n’est pas bon. Alors il se rappelle comment il allait en brousse<br />

avec <strong>son</strong> père <strong>et</strong> d’autres <strong>chasseur</strong>s. Il dit : «Il fait beau vivre en brousse. En ce moment, ça ne serait pas<br />

comme ça. Il y fait beau vivre. Tu te couches sur les feuilles d’arbres <strong>et</strong> tu mâches la peau d’animal.» Il se<br />

sent triste à <strong>for</strong>ce de manger la bouillie avec des légumes au village, alors il regr<strong>et</strong>te les bonnes choses de la<br />

brousse.<br />

Commentaire (Ks 40)<br />

Voici ce qu’on faisait anciennement. S’il y a un <strong>chasseur</strong> dans une mai<strong>son</strong>, ce dernier doit dire : «Je vais aller<br />

à la chasse d’ici deux jours ou une semaine.» Dans la mai<strong>son</strong>, on vit en observant certains interdits. La<br />

femme se m<strong>et</strong> à piler ou moudre de la farine. On moud de la farine. Lorsque la quantité de farine devient<br />

suffisante, on dit : «La farine devient suffisante.» <strong>Le</strong> <strong>chasseur</strong> de dire : «C’est bien, demain c’est le départ.»<br />

On doit faire des bagages <strong>et</strong> des bagages. Avant de s’en aller, il dit à l’épouse : «Comme je suis parti, ici où<br />

tu restes, dors tournée en arrière, n’ose pas te r<strong>et</strong>ourner vers le feu. Aussi dois-tu enlever tout ce qui est sur<br />

l’étagère en ce moment même que je suis dans la mai<strong>son</strong>, parce qu’il ne faut pas essayer de m<strong>et</strong>tre ta main<br />

sur l’étagère aussi longtemps que je suis en brousse.» C’est un conseil qu’on donne à l’épouse, elle doit<br />

observer cela. «Et puis, il ne faut pas te laver le corps entier maintenant que je vais en brousse. Est-ce que<br />

tu as entendu, ma femme?» «Oui, j’ai compris, allez en paix!» «Aussi ne faut-il pas sauter ou passer à<br />

travers l’endroit où l’on a pilé. Un trou reste à l’endroit où l’on a pilé. La femme d’un <strong>chasseur</strong> ne doit pas<br />

passer dessus pendant que celui-ci est en brousse.» «J’ai entendu mon maître,» dit la femme. «A nous<br />

revoir.» Il s’en va. Là où il va, il y reste, soit une semaine ou je ne sais combien de jours. Il va revenir avec<br />

beaucoup de morceaux de viande. On va les chercher ou c’est eux-mêmes qui les amènent. Après les avoir<br />

apportées, les têtes, les coeurs, les foies, les poumons <strong>et</strong> les rognons <strong>son</strong>t conservés <strong>et</strong> mis à sécher. <strong>Le</strong>s<br />

autres morceaux on les partage aux gens <strong>et</strong> ceux-ci les mangent. Un autre jour, on va vénérer ses esprits.<br />

On fait cela une fois par mois ou une fois tous les deux mois ou encore une fois par an. Lorsque le temps de<br />

vénérer ses esprits approche, on dit à sa femme : «Prépare de la bois<strong>son</strong>.» La femme prépare de la bois<strong>son</strong>.<br />

S’il y a trois <strong>chasseur</strong>s, par exemple, dans un même village, <strong>et</strong> que ces <strong>chasseur</strong>s vénèrent leurs esprits au<br />

même moment, toutes ces femmes en préparent <strong>et</strong> il y a de la bois<strong>son</strong> dans tout le village. Alors on va près<br />

d’une termitière. Près de la termitière, on plante des arbres fourchus auxquels on accroche des nkombo <strong>et</strong><br />

du mufuba qui se trouve dans les nkombo. Lorsqu’on y arrive, on s’agenouille, on renifle par ici <strong>et</strong> puis par<br />

là. On prend le lukombo, on en boit le mufuba, que l’on répand ensuite sur l’étagère en question. Que faiton<br />

alors? On prépare de la viande, ainsi que les têtes <strong>et</strong> les coeurs qu’on mange ensuite en buvant. On<br />

mange <strong>et</strong> on boit. Chaque habitant du village doit manger la viande des têtes <strong>et</strong> des coeurs. <strong>Le</strong>s coeurs on ne<br />

les mange pas n’importe comment. C’est seulement le jour du mpengele. Lors du mpengele on exécutait<br />

des chan<strong>son</strong>s. Quelqu’un sort de la foule <strong>et</strong> chante : «L’enfant pleure, je voudrais aller à la chasse avec mon<br />

père.» On lui dit : «Reste, mon enfant, là où nous allons, il y a beaucoup de rivières.» Ce chantre sort. Un<br />

autre danse pendant tout un temps, puis il sort à <strong>son</strong> tour. Un autre se lève en disant : «Faites d’abord silence,<br />

les enfants, faites silence !» Quelqu’un s’y lance, il chante : «Dans la brousse il fait beau...» Un autre se<br />

lève, soudain il dit : «Moi aussi par ici !» D’autres lui crient : «Non, allez-y, vous aussi. N’est-ce pas que c’est<br />

le mpengele. « La per<strong>son</strong>ne dit alors : «Mes chers, amenez d’abord de la bois<strong>son</strong>.» On puise de la bois<strong>son</strong>,<br />

<strong>et</strong> c’est du katata; On ne peut pas y trouver de la bois<strong>son</strong> préparée avec des racines. C’est interdit. C’est<br />

la fête de mpengele. <strong>Le</strong>s gens mangent <strong>et</strong> boivent. Soudain quelqu’un entre en scène <strong>et</strong> dit : «Faites silence<br />

pour moi!» Il se m<strong>et</strong> à chanter : «Cela me plaît, ça me plaît, ça ne peut plaire qu’au paresseux.»<br />

Commentaire (AL 2/3)<br />

<strong>Le</strong>s <strong>chasseur</strong>s jadis chantaient. Lorsqu’ils quittaient, ils allaient en brousse, ils arrivaient à une hutte provisoire.<br />

En se déplaçant un peu le soir, ils tuent un animal, parfois un mpelembe, parfois un lupenge (sanglier).<br />

Quand ils l’ont dépecé, ils le posent sur un séchoir. Ils terminent ce travail. Ils doivent maintenant préparer<br />

à manger, le plat d’accompagnement <strong>et</strong> la bouillie. Ils préparent la bouillie. Lorsqu’ils ont fini de préparer, ils<br />

se m<strong>et</strong>tent ensemble, ils s’assoient. Ils mangent de la viande. Avec c<strong>et</strong>te peine qu’ils ont eue à la marche, ils<br />

doivent bien manger. Dès qu’ils terminent de manger, ils cherchent des feuilles pour en faire un lit <strong>et</strong> se<br />

coucher. D’autres ont préparé même de l’hydromel. En se reposant, rassasiés, ils prennent une calebasse<br />

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