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Le chasseur africain et son monde - Royal Museum for Central Africa

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mené une recherche sociologique prolongée sur la chasse des Bisa de la Zambie, sous-groupe de l’aire<br />

culturelle bemba, <strong>et</strong> en a présenté les résultats dans plusieurs publications. Une recherche semblable a été<br />

menée par Hideaki Terashima, parmi les Bambote, groupe proche des Bataabwa. L’apport de la chasse à<br />

l’alimentation de la population du sud-est du Katanga a été exposé d’une façon fondamentale par F. Malaisse<br />

qui durant sa carrière à l’UNILU a eu l’occasion d’observer <strong>et</strong> de décrire tous les aspects de l’écologie de<br />

c<strong>et</strong>te région. Ce qui précède montre suffisamment que la culture de la chasse, pour la région considérée ici,<br />

a été abondamment traitée. Si les différents groupes qui <strong>for</strong>ment l’aire culturelle bemba se distinguent par<br />

leurs parlers, pour le domaine de la chasse ils semblent bien partager les mêmes conceptions <strong>et</strong>, comme sera<br />

manifeste à travers la première partie de c<strong>et</strong> ouvrage, même les textes de littérature orale, <strong>son</strong>t en grande<br />

partie communs à toute la région.<br />

Certains éléments contenus dans c<strong>et</strong> ouvrage ont déjà été traités dans nos publications antérieures.<br />

C’est le cas du culte de la chasse qui a été déjà exposé sommairement dans le cadre du culte des esprits en<br />

général (L. Verbeek, 1990 : 26-30). Des variantes de plusieurs chan<strong>son</strong>s contenues dans c<strong>et</strong>te publication<br />

ont été déjà reproduites dans nos volumes précédents. En eff<strong>et</strong>, un certain nombre de chan<strong>son</strong>s se prêtent<br />

à plusieurs interprétations <strong>et</strong> s’adaptent à différentes circonstances. C’est ainsi que les mêmes chan<strong>son</strong>s<br />

peuvent servir aux cérémonies de la chasse comme aussi à celles du deuil ou de la levée de deuil, du<br />

mariage, de la divination <strong>et</strong> de la danse en général. Tout dépend de l’interprétation qu’on donne à ces textes.<br />

Par conséquence, celles qui ont été déjà éditées <strong>et</strong> qui seront reprises ici se distingueront soit, comme<br />

variantes, par les modifications du texte, soit par l’interprétation que le griot donne à celui-ci. C’est grâce à<br />

l’utilisation de ces chan<strong>son</strong>s dans d’autres contextes que celui de la chasse que ces chan<strong>son</strong>s <strong>son</strong>t sauvegardées.<br />

Quant au classement des chan<strong>son</strong>s rassemblées dans ce volume, il n’est pas tenu compte des<br />

genres de chan<strong>son</strong>s. En eff<strong>et</strong>, une diversité de genres de chan<strong>son</strong>s se rencontre dans la vie des <strong>chasseur</strong>s<br />

(Annexe IV/j-k). Il y en a qui contiennent des critiques, des soupçons, des moqueries, surtout à l’égard des<br />

prétendus sorciers <strong>et</strong> des <strong>chasseur</strong>s maladroits. Ce <strong>son</strong>t alors des chants de nkindi ou de kishimpi. Parfois<br />

elles contiennent des conseils de sagesse <strong>et</strong> elles <strong>son</strong>t appelées alors nyimbo sha mafunde. A la cérémonie<br />

des têtes des animaux, on chante apparemment toutes les chan<strong>son</strong>s qui accompagnent les danses en usage,<br />

surtout les danses de kinsengwe chez les Balamba, Balala <strong>et</strong> Bakaonde, les chants de lyanga chez les<br />

Balala, les chants de nsomba, de kalindula, chez les Baushi <strong>et</strong> les riverains du Lwapula, les danses de<br />

limbalakata, chez les Basanga <strong>et</strong> Bazeela. C’est dire que la distinction <strong>et</strong> le classement de ces différentes<br />

catégories de chan<strong>son</strong>s n’est pas aisée.<br />

<strong>Le</strong> classement proposé dans c<strong>et</strong> ouvrage se fait comme pour les chan<strong>son</strong>s de deuil précédemment<br />

éditées. Nous avons tenté avant tout de réunir, autant que possible, les chants qui ont une parenté textuelle,<br />

même si le sens de chaque variante en fait parfois des chants autonomes <strong>et</strong> qu’on ne peut vraiment parler de<br />

variantes à proprement parler. Malgré ces limites, c’est ce classement selon la parenté textuelle qui a été le<br />

premier ordre suivi <strong>et</strong> qui prime par rapport au classement par langue qui a été suivi pour les chan<strong>son</strong>s qui<br />

n’ont pas de variantes dans différentes langues.<br />

La première partie contient ainsi des chants qui présentent des variantes provenant de différents<br />

parlers. Suivent alors différentes parties contenant des chan<strong>son</strong>s lala, aushi, lamba <strong>et</strong> des chan<strong>son</strong>s provenant<br />

des vallées de la Kafira, du Lwapula inférieur <strong>et</strong> du lac Moëro. Attribuer, pour ces dernières régions, les<br />

chan<strong>son</strong>s à des parlers déterminés est une opération assez hasardeuse. Ces régions <strong>son</strong>t caractérisées par<br />

une situation linguistique très complexe. Précédemment un tableau provisoire de la situation linguistique fut<br />

présenté (Mulumbwa Mutambwa-Verbeek, 1997 : 11-13). <strong>Le</strong> problème de l’appartenance linguistique se<br />

pose aussi pour les chants bemba, lamba <strong>et</strong> aushi. Comme dans le cas des chan<strong>son</strong>s il s’agit d’habitude de<br />

textes très brefs, il est souvent difficile d’y faire la distinction n<strong>et</strong>te entre les trois parlers. «Dans des cas<br />

pareils, comme nous avons déjà dit antérieurement, nous comptons davantage sur le critère de l’appartenance<br />

<strong>et</strong>hnique du chantre, sur le critère du territoire où il a chanté <strong>et</strong> sur ce qu’il dit éventuellement lui-même à<br />

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