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Le chasseur africain et son monde - Royal Museum for Central Africa

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2. Mumbolo tumwite Mumbolo kalufwala mikila ya nama<br />

Mumbolo, appelons-le, Mumbolo qui porte les queues d’animaux<br />

Commentaire<br />

<strong>Le</strong> <strong>chasseur</strong> parle ainsi car les queues d’animaux <strong>son</strong>t justement les chasse-mouches dont nous avons parlé.<br />

Quand un <strong>chasseur</strong> tuait un animal, il le m<strong>et</strong>tait dans les mab<strong>et</strong>i (gibecières). <strong>Le</strong>s fib<strong>et</strong>i étaient autrement<br />

appelés les malamba (gibecières) que l’on attachait autour des reins <strong>et</strong> c’est là qu’on m<strong>et</strong>tait tout. C’est-àdire<br />

que c’est là qu’on plaçait les queues aussi. Quand il plaçait les queues là-dedans <strong>et</strong> qu’il revenait de la<br />

chasse on disait : «Il porte les queues,» parce que ce <strong>son</strong>t des choses qu’il attachait autour des reins. Alors<br />

les gens savaient qu’il portait les queues d’animaux <strong>et</strong> ils commençaient à l’appeler Mumbolo, le porteur<br />

des queues d’animaux. Il s’agit des <strong>chasseur</strong>s qui tuaient toutes sortes de grands animaux. C’est ça l’explication<br />

de la chan<strong>son</strong>.<br />

Note. <strong>Le</strong> <strong>chasseur</strong> porte les queues des animaux en revenant de la chasse. Il les porte encore au culte.<br />

Quand on fête les esprits maîtres de la chasse <strong>et</strong> les ancêtres, les <strong>chasseur</strong>s en dansant revêtent les peaux<br />

<strong>et</strong> les queues. Ils revivent la chasse.<br />

Mu mbolo : en kiluba virile (Van Averma<strong>et</strong>, voir lubolo)<br />

718. <strong>Le</strong>lo yalya<br />

A) VERSION DE MWILAMBWE (MN 69/2 ; CH 30/32) M<br />

1. <strong>Le</strong>lo yalya lelo yalya e<br />

Aujourd’hui il a mangé, aujourd’hui il a mangé<br />

2. Katonkola nama na lelo yalya<br />

<strong>Le</strong> <strong>chasseur</strong> d’animaux, aujourd’hui encore il a mangé<br />

3. Ba kibinda e mwikaleke nama<br />

Chasseur, ne renoncez jamais à la chasse<br />

Commentaire<br />

Il s’agit d’une chan<strong>son</strong> des grands <strong>chasseur</strong>s comme mon arrière grand-père Kashinshilo ka bainga (le<br />

célèbre <strong>chasseur</strong>). <strong>Le</strong> papa de mon grand-père était un <strong>chasseur</strong>. Un <strong>chasseur</strong> partit à la chasse <strong>et</strong> fut<br />

attrapé par un animal féroce. C’est un lion qui l’attrapa <strong>et</strong> le blessa. Cela pouvait être un lion. <strong>Le</strong>s <strong>chasseur</strong>s<br />

coururent au village pour prendre les gens. <strong>Le</strong>s gens arrivèrent là-bas. Comme c’était la tradition jadis, les<br />

gens dirent : «Non, comme il en est ainsi, qu’on fasse entrer une p<strong>et</strong>ite marmite dans le ventre, il peut se<br />

rétablir. C’est dans c<strong>et</strong>te marmite qu’on va m<strong>et</strong>tre les griffes quand on va l’introduire dans le ventre.» Mais<br />

le <strong>chasseur</strong> en question n’était pas d’accord. Il dit : «Non, c<strong>et</strong>te pratique n’existe pas chez nous. Pour moi,<br />

l’heure, mon heure est arrivée. Un <strong>chasseur</strong> doit toujours être tué par les animaux. Moi aussi je suis tué par<br />

les animaux.» Ses enfants le transportèrent jusqu’au village quand il n’était pas encore mort. Ils entonnèrent<br />

la chan<strong>son</strong> qui disait : «Aujourd’hui l’animal féroce a mangé le <strong>chasseur</strong>.» Et le <strong>chasseur</strong> aussi répondait, il<br />

chantait aussi. On ne pouvait même pas croire qu’il allait rendre l’âme. Il chantait : «Aujourd’hui il a mangé,<br />

aujourd’hui il a mangé le <strong>chasseur</strong> d’animaux, <strong>chasseur</strong>s, ne renoncez jamais à la chasse.» Quand les gens<br />

arrivèrent au village, ils se mirent à pleurer. «Qu’est-ce qu’il y a?» demanda-t-on. «On a amené votre<br />

frère.» Et puis on dit : «Cessez de pleurer! Cessez de pleurer! Il n’est pas encore mort. Il est encore vivant.<br />

<strong>Le</strong>s voilà qui viennent en chantant.» Effectivement ils l’amenèrent jusqu’au village. «Qu’est-ce qu’il y a?»<br />

demanda-t-on. «Non, votre ami respire encore.» Et quelque temps après, il mourut. C’est le sens de c<strong>et</strong>te<br />

chan<strong>son</strong>. C’est pour encourager les <strong>chasseur</strong>s, tout <strong>chasseur</strong> où qu’il soit, même aujourd’hui, quand on lui<br />

demande ce qu’il y a, il peut seulement dire : «Moi aussi je vais mourir sur les pistes d’animaux.» C’est ça<br />

le sens de c<strong>et</strong>te chan<strong>son</strong>. C’est une chan<strong>son</strong> que l’on chante pour encourager les <strong>chasseur</strong>s.<br />

Note. En brousse il y a beaucoup de dangers. Après un accident ou un décès on chante ainsi. Mais tout<br />

<strong>chasseur</strong> est conscient de ces dangers. Ce n’est pas pour cela qu’il doit renoncer à la chasse.<br />

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