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Le chasseur africain et son monde - Royal Museum for Central Africa

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617. Nkalamu bamutule linso<br />

A) VERSION DE KIBWE COLA (BW 21/8 ; CH 1/8) M<br />

1. Nkalamu bamutule linso washale kitongo linso<br />

On a crevé l’oeil au lion, tu es resté borgne<br />

2. Nkalamu bamutule linso ashala kitongo linso<br />

On a crevé l’oeil au lion, il est resté borgne<br />

3. Tomboka bwanga linso ashala kitongo linso<br />

Réjouis-toi, fétiche, l’oeil, il est resté borgne<br />

Commentaire<br />

C’est quand les <strong>chasseur</strong>s s’établissent en brousse, s’ils <strong>son</strong>t arrivés à tuer ce <strong>chasseur</strong> qui est leur collègue,<br />

car en eff<strong>et</strong> en brousse les <strong>chasseur</strong>s appellent le lion lui aussi leur compagnon. Aussi quand ils arrivent à le<br />

vaincre <strong>et</strong> à le tuer, ils commencent à tourner autour de lui, tout en chantant des chants de triomphe dans<br />

lesquels ils disent : «On a crevé l’oeil au lion, il est resté borgne.» Pourquoi cela ? C’est parce qu’ils l’ont<br />

vaincu, ils ont réduit à néant ses <strong>for</strong>ces <strong>et</strong> maintenant il se trouvé épuisé. Maintenant il est là étendu, il est<br />

couché. C’est alors qu’ils tournent autour de lui tout en dansant même les masantula : «On a crevé l’oeil au<br />

lion, il est resté borgne.<br />

Note. C<strong>et</strong>te cérémonie est aussi un rite qui sert à apaiser l’animal. On écarte <strong>son</strong> spectre. D’où, avant<br />

d’être apaisé il est borgne.<br />

B) VERSION DU CHEF KANDAKANDA - SUMBU (SK 99/10 ; CH 25/9) M<br />

1. Nkalamu bamusaba linso<br />

On a crevé l’oeil au lion<br />

2. Ashala kitongo linso (3x)<br />

Il est resté borgne<br />

Commentaire<br />

(C’est dans le cadre du rite accompli après la mort d’un lion)<br />

Pour le lion aussi on faisait ceci. Quand jadis un <strong>chasseur</strong> tuait un lion pour la première fois, ce n’est pas<br />

aujourd’hui, parce qu’aujourd’hui il y a plusieurs façons de faire, mais jadis quand un <strong>chasseur</strong> tuait un lion,<br />

il ne devait pas arriver tout de suite au village. Il devait d’abord s’arrêter en brousse <strong>et</strong> appeler. Il appelait <strong>et</strong><br />

appelait plusieurs fois. Un autre homme répondait au bord du village. Surtout les gens qui se rendent au<br />

champs. Quand il le voyait il lui faisait signe. L’homme arrivait <strong>et</strong> demandait : «Quelle nouvelle?» «Non, moi<br />

j’ai vu une chose terrible, une chose de mauvais augure là-bas». «Quel mauvais présage?» «C’est là d’où je<br />

viens. Allez appeler d’autres <strong>chasseur</strong>s» <strong>Le</strong> <strong>chasseur</strong> pouvait croiser une femme ou un homme. «Allez<br />

appeler tel <strong>chasseur</strong>!» Effectivement il allait trouver ou appeler le <strong>chasseur</strong> qu’il connaissait <strong>et</strong> lui disait :<br />

«Moi j’ai tué un lion!» «Tu as tué un lion? Bon, ça va.» Ceci se passait jadis. «Allez in<strong>for</strong>mer le chef!» Et on<br />

allait in<strong>for</strong>mer le chef. Et le chef disait : «Bon, s’il y a quelqu’un qui connaît le médicament, le fétiche, il peut<br />

aller l’arranger. Allez! partez!» Ils arrivaient là-bas. Comme je venais de le dire, on anéantissait, on calmait<br />

l’animal avec des fétiches <strong>et</strong> en le piétinant. Et après ces cérémonies, on éventrait l’animal. <strong>Le</strong> <strong>chasseur</strong><br />

tenait l’animal avec ses mains en même temps que les autres <strong>chasseur</strong>s. Ils l’aidaient à éventrer l’animal.<br />

<strong>Le</strong> <strong>chasseur</strong> habile qui savait ce qu’il fallait faire éventrait l’animal <strong>et</strong> y j<strong>et</strong>ait même des fétiches. «Tenez la<br />

peau!» On tenait la peau <strong>et</strong> on l’enlevait très bien. Mais l’animal lui-même on le j<strong>et</strong>ait seulement. On<br />

l’abandonnait en brousse. On ne prenait que la peau. On dépiautait l’animal très soigneusement <strong>et</strong> on en<br />

prenait deux dents. On prenait la peau <strong>et</strong> on la séchait au soleil. Et quand ils arrivaient au village, ils lui<br />

donnaient à manger. Mais il ne devait pas partager le lit avec sa femme. Il devait dormir tout seul parce que<br />

la peau n’était pas encore arrivée à Mukabe <strong>et</strong> au chef lui-même. Quand la peau était bien séchée, alors on<br />

allait le dire à Kinyanta matambo, au chef lui-même. On l’in<strong>for</strong>mait. «Chef, il y a ceci.» «Oui! Amenez-le<br />

ici!» <strong>Le</strong> jour qu’on devait l’emmener chez le chef, ou plutôt à Kinyanta matambo, le chef lui-même <strong>et</strong><br />

Kinyanta matambo devaient être là présents. Si le chef lui-même savait comment faire, on arrivait là-bas <strong>et</strong><br />

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