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Le chasseur africain et son monde - Royal Museum for Central Africa

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608. Kibinda wa makwabilo<br />

A) VERSION DE MWILAMBWE ET KALAMA (MN 68/12 ; CH 29/35) M<br />

1. O kibinda wa makwabilo uno unonda pa numa<br />

Ô le <strong>chasseur</strong> aux sandales indigènes, le voici qui me suit<br />

2. Uno unonda pa numa wampemya akankinka<br />

<strong>Le</strong> voici qui me suit, il me fait perdre haleine<br />

Commentaire<br />

C’est une chan<strong>son</strong> de chasse. Dans leur activité de chasse, certains <strong>chasseur</strong>s cherchent à se causer du tort<br />

les uns aux autres par la sorcellerie. Donc il y a des <strong>chasseur</strong>s qui <strong>son</strong>t jaloux. Quand leur collègue <strong>chasseur</strong><br />

tue un animal, ils disent : «C’est moi qui devais tuer c<strong>et</strong> animal.» C’est comme s’ils cherchaient à se causer<br />

du tort les uns aux autres. Ces <strong>chasseur</strong>s souhaitent même que leur ami connaisse un malheur. Un <strong>chasseur</strong><br />

qui a un coeur pareil est un <strong>chasseur</strong> aux sandales indigènes. Mais les sandales on peut les m<strong>et</strong>tre quand on<br />

va à la chasse. Quand on a chanté «le <strong>chasseur</strong> aux sandales», on sous-entend la jalousie. <strong>Le</strong> chant dit : «Tu<br />

me suis, tu es jaloux de moi.» Il ne faut pas comprendre par là<br />

qu’on veut dire qu’il le suit à la chasse comme tel, non. Quand on chante ce chant, quelqu’un qui est<br />

intelligent doit savoir qu’il y a quelqu’un d’autre qui cherche des problèmes au <strong>chasseur</strong>. Donc il s’agit de se<br />

causer des problèmes. Quelqu’un qui est intelligent va vite comprendre.<br />

Note. On peut s’en prendre à un <strong>chasseur</strong> par la jalousie en recourant à la sorcellerie ; ou par des actions<br />

qui lui causent la malchance : faire du bruit <strong>et</strong> faire fuir le gibier, déranger les pièges <strong>et</strong>c.<br />

B) VERSION DE KAWANGA KAPASO (KCA 10/9 ; CH 5/20) M<br />

1. Kibinda wa makwabilo uno wankonka pa numa<br />

<strong>Le</strong> <strong>chasseur</strong> aux sandales me suit<br />

2. Wankonka pa numa wampemya kankinka<br />

Il me suit, il m’a fait respirer en hal<strong>et</strong>ant...<br />

Note. Kupemya kankinka : en être cause que quelqu’un respire en hal<strong>et</strong>ant. Une bête dangereuse m<strong>et</strong> en<br />

fuite le <strong>chasseur</strong> qui court jusqu’à perdre <strong>son</strong> souffle. Comme il a pu se sauver, il le chante <strong>et</strong> sera loué par<br />

les villageois.<br />

C) VERSION DE LUMBWE KASALI (MN 43/3 ; CH 22/81)<br />

1. Mawe kibinda wa makwabilo e wanonda pa numa wampemya kankinka<br />

Pauvre de moi, le <strong>chasseur</strong> aux sandales traditionnelles me suit, il me fait perdre l’haleine<br />

2. Kibinda wa makwabilo e wanonda elele wampemya kankinka<br />

<strong>Le</strong> <strong>chasseur</strong> aux sandales traditionnelles...<br />

Commentaire<br />

C’est un chant des <strong>chasseur</strong>s qui chassent avec les fusils ou avec des pièges. Moi je peux soit me rendre à<br />

la chasse ou me trouver au camp de chasse. Il y a des policiers du chef qui viennent contrôler les <strong>chasseur</strong>s<br />

qui font la chasse dans la juridiction du chef. <strong>Le</strong> chef de terre <strong>et</strong> quelques chefs de groupement ont leur<br />

territoire <strong>et</strong> ils y envoient leurs surveillants. Ils demandent le tribut. Ce <strong>chasseur</strong>-là va se dire :: «Ah! c’est<br />

comme ça? Ils m’ont suivi brutalement! Qu’est-ce que je vais faire?» C’est à partir de là que le <strong>chasseur</strong> a<br />

chanté : «Cela m’a coupé l’haleine. Moi-même je sais que je suis allé faire la chasse dans la juridiction du<br />

chef <strong>et</strong> que je dois aller payer le tribut.»<br />

Note. A l’époque de la composition de ce chant, le chef détenait un pouvoir spirituel. Ainsi on ne pouvait pas<br />

s’y soustraire. Lui donner <strong>son</strong> dû rentrait dans le domaine du culte.<br />

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