25.06.2013 Views

Le chasseur africain et son monde - Royal Museum for Central Africa

Le chasseur africain et son monde - Royal Museum for Central Africa

Le chasseur africain et son monde - Royal Museum for Central Africa

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

4. Kutali natulile ku mwenda nama no kubwele linkobela e<br />

C’est loin d’où je suis venu, là où se promènent les animaux, j’en suis revenu très fatigué<br />

Commentaire<br />

C’est le <strong>chasseur</strong> qui se rend en brousse. Après avoir marché longtemps, il trouve les animaux très loin. Là<br />

il les tue, puis rentre au camp pour appeler les gens. Il est fatigué. Ainsi sur la route il vient en chantant :<br />

«C’est de loin que je viens, là où se promènent les animaux. J’en reviens fatigué.» Il est donc fatigué <strong>et</strong><br />

marche lentement. Arrivé au camp il se m<strong>et</strong> à exécuter ce chant.<br />

240. Umutima wangi batwala<br />

A) VERSION DE KAMBOLO PROSPER (KB 29/1 ; F 12/21)<br />

1. Umutima wangi batwala ba Mwenda Kabeya<br />

Mon coeur est emporté par Mwenda Kabeya<br />

2. Bese banunke mu nkombo<br />

Ils viennent flairer dans les louches<br />

Commentaire<br />

<strong>Le</strong>s Mwenda Kabeya (per<strong>son</strong>nes qui marchent le buste penché d’un côté) <strong>son</strong>t les kaluwe, les esprits,<br />

parce qu’ils <strong>son</strong>t pareils aux filumbu. Ce <strong>son</strong>t, en eff<strong>et</strong>, des filumbu, mais anciennement on les appelait<br />

moba. <strong>Le</strong>s gens entraient en transe, puis ils tombaient par terre. Ca veut dire qu’ils étaient habités par des<br />

satans (sh<strong>et</strong>ani). Lorsqu’ils se saisissaient du coeur de quelqu’un, per<strong>son</strong>ne ne pouvait faire quelque chose,<br />

per<strong>son</strong>ne au <strong>monde</strong>. On voyait les hommes comme je ne sais quoi. A ce moment-là on avait d’autres<br />

per<strong>son</strong>nes avec lesquelles on bavardait <strong>et</strong> c’était des kaluwe.<br />

<strong>Le</strong> nom de Mwenda Kabeya est venu d’ailleurs, de chez leurs esprits, des filumbu. Ce <strong>son</strong>t les Mwenda<br />

Kabeya, ce <strong>son</strong>t des kaluwe <strong>et</strong> ce <strong>son</strong>t eux qui <strong>son</strong>t venus emporter c<strong>et</strong>te per<strong>son</strong>ne <strong>et</strong> elle s’est mise à<br />

chanter ainsi. <strong>Le</strong>s esprits <strong>son</strong>t venus flairer aux nkombo pour que le possédé redevienne normal.<br />

Note. <strong>Le</strong>s kaluwe on se les imagine comme des per<strong>son</strong>nes mais de <strong>for</strong>me spéciale : longues, possédées,<br />

instables <strong>et</strong> qui fournissent du gibier ou qui font s’égarer les <strong>chasseur</strong>s. <strong>Le</strong> lukombo est un gobel<strong>et</strong> traditionnel<br />

fait de la calebasse de lungu. <strong>Le</strong>s moba <strong>son</strong>t des esprits semblables aux kaluwe mais se limitant à inspirer<br />

les danseurs <strong>et</strong> chantres. <strong>Le</strong> kilumbu est le possédé qui travaille comme devin, guérisseur, dépisteur de<br />

sorcier <strong>et</strong>c. <strong>et</strong> est originaire du pays luba.<br />

B) VERSION DE KAMBOLO PROSPER (KB 20/2 ; F 7/27)<br />

1. Umutima wangi batwala ba Mwenda Kabeya ee<br />

Oui, Mwenda Kabeya, emmène mon coeur<br />

2. Twise tununke mu nkombo<br />

Venons flairer dans les louches<br />

Commentaire<br />

C’est le chant d’un kilumbu dont il s’agit. Quand l’homme entre en transe, il tombe par terre. Alors les gens<br />

cherchent à venir lui rendre la rai<strong>son</strong>. Ils prennent une louche <strong>et</strong> on y verse la glaise blanche qu’on lui fait<br />

boire. C’est dans ce sens qu’il a dit : «Mon coeur m’a été enlevé par Mwenda Kabeya.» C’est un kaluwe,<br />

c<strong>et</strong> esprit qui a élu domicile en lui, que l’on nomme Mwenda Kabeya.<br />

Note. Il s’agit du nkombo du possédé <strong>et</strong> qui sert au culte. Il contient de l’eau, des feuilles, des racines <strong>et</strong>c.<br />

Un autre nkombo peut contenir ce qui est sec : la farine, la glaise <strong>et</strong>c. En buvant à ce nkombo on communique<br />

avec l’esprit. C’est ce qui se passe aussi en se saupoudrant. Ainsi les esprits se calment.<br />

349

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!