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Le chasseur africain et son monde - Royal Museum for Central Africa

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Q. Pourquoi chante-t-on c<strong>et</strong>te chan<strong>son</strong>?<br />

R. C’est une chan<strong>son</strong> des esprits. Ce <strong>son</strong>t les kaluwe qui passent au chef du lit. Ce <strong>son</strong>t ces esprits qui<br />

viennent chasser les sorciers quand ils vous visitent pendant le sommeil.<br />

Q. Donc ce <strong>son</strong>t les kaluwe qui chassent les sorciers?<br />

R. Ce <strong>son</strong>t les esprits qui chassent les sorciers au chev<strong>et</strong> du lit.<br />

F) VERSION DE KIPILI MATUKULA - BEMBA (MW 28/2 ; F 10/21) M<br />

1. Owe ni baluwe lolo ni baluwe o lelo ni baluwe lele ni baluwe<br />

Ô ce <strong>son</strong>t les esprits, maman, ce <strong>son</strong>t les esprits, ô aujourd’hui ce <strong>son</strong>t les esprits,...<br />

2. Bampita ku mutwe ni baluwe lolo ni baluwe<br />

Ils me passent à la tête, ce <strong>son</strong>t les esprits, maman, ce <strong>son</strong>t les esprits<br />

3. O bampita ku mutwe ni baluwe lolo ni baluwe<br />

Ils me passent à la tête, ce <strong>son</strong>t les esprits, maman, ce <strong>son</strong>t les esprits<br />

4. Bampita yo ni baluwe twende ni baluwe<br />

Ils passent, ô ce <strong>son</strong>t les esprits, partons, ce <strong>son</strong>t les esprits<br />

Note. <strong>Le</strong> chant fait partie d’une séance de divination à laquelle participe l’enquêteur. Nous reprodui<strong>son</strong>s la<br />

conversation qui se développe entre le devin, le kitobo (acolyte) <strong>et</strong> le patient :<br />

K. Tu entends, kitobo? En tout cas, si ce jeune homme marche, il se rétablit. Tu entends, kitobo, il ne sent<br />

pas des douleurs aux côtes ni dans le corps. C’est ce que j’ai vu ici. Tu entends? Oui oui! S’il arrive à avoir<br />

beaucoup d’argent, c’est à dire qu’il sera anéanti. C’est ce que j’ai vu. Mais est-ce que la femme qu’il a<br />

c’est sa première femme? Demande-le-lui vite. Oui oui oui !<br />

N. Est-ce que la femme que vous avez c’est la première femme que vous avez épousée, vierge?<br />

Client. Non.<br />

K. Kitobo, qu’est-ce qu’il a dit?<br />

N. C’est la deuxième.<br />

K. Oui, c’est ça, c’est ce que j’ai vu moi Kilima Ndjaro Mutoka Mbari ya cine (qui est venu de loin de la<br />

région basse). En tout cas, j’ai déjà vu, c<strong>et</strong>te maladie a fait longtemps. Il a été chez les devins <strong>et</strong> a dépensé<br />

de l’argent. Tu entends! Parfois, selon ce que j’ai vu, il s’est même lavé dans les médicaments, tu entends?<br />

Parfois elle diminue, comme ça même. Parfois ça s’empire. Tu entends? Parfois elle diminue, comme ça<br />

même. Parfois ça s’empire. Tu entends? Oui oui oui ! Tye tye tye ô tye tye tye... ô tye tye tye ô tye tye tye<br />

tye! C’est ça, c’est ça. Bonjour. J’arrive. C’est moi Kipili ca maombe, n’est-ce pas?<br />

M+C+N. C’est ça.<br />

K. C’est moi Kipili ca maombe. Je vous dis que la maladie de ce monsieur est très compliquée. Parfois sa<br />

maladie fait qu’il urine beaucoup. Parfois ça lui cause la diarrhée. Il commence à aller aux toil<strong>et</strong>tes, comme<br />

ça même. Et puis, il a très mal partout dans le corps. C’est comme s’il y avait des aiguilles dans <strong>son</strong> corps.<br />

Et puis on lui fait des incisions sur le corps mais il ne se sent pas bien. Et puis parfois ce monsieur n’a même<br />

pas de <strong>for</strong>ce virile, il n’entre pas en érection. Tu entends, kitobo? C’est ce que nous di<strong>son</strong>s, nous. Si c’est<br />

du men<strong>son</strong>ge, refusez. C’est ainsi que nous travaillons, s’il vous plaît. En tout cas, c’est ainsi que nous<br />

voyons sa maladie. Quand la maladie a commencé, elle était légère mais elle s’est empirée. Non, en tout cas<br />

! <strong>Le</strong>s gens disaient : «On ne sait pas s’il va guérir.» C’est ainsi que sa maladie a commencé. Donc on le<br />

tenait seulement. Ses yeux ne voyaient pas. Il ne voyait que du noir, des brouillards. C’est ce que ce<br />

monsieur a commencé à voir. Tu entends, kitobo? C’est ainsi que sa maladie était. Mais en tous cas, il a<br />

beaucoup marché, il a beaucoup marché. Il partait chez tel devin mais en vain. Il revenait. Et puis il allait<br />

chez un autre devin mais en vain. Et puis <strong>son</strong> corps à lui ce n’est pas ça. <strong>Le</strong> corps qu’il avait a été un peu<br />

gros. Ce n’est pas la <strong>for</strong>me qu’il a maintenant. Il est comme un malade souffrant de la tuberculose. Tu<br />

entends, kitobo? C’est ce que nous avons vu, nous. Et puis, quand c<strong>et</strong> homme se plonge dans le sommeil,<br />

c’est comme s’il était mort. Son corps devient très froid. Parfois quand il dort, c’est comme si on le poussait<br />

dans la tombe. Parfois il est sur une très grande rivière en train de ramer une pirogue. Parfois il est dans les<br />

montagnes, parfois dans une voiture, c<strong>et</strong> homme. Tu entends, kitobo? Non, si c’est du men<strong>son</strong>ge, dites-leur.<br />

C’est ça, c’est ça, c’est ça.<br />

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