25.06.2013 Views

Le chasseur africain et son monde - Royal Museum for Central Africa

Le chasseur africain et son monde - Royal Museum for Central Africa

Le chasseur africain et son monde - Royal Museum for Central Africa

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

qui ne peuvent pas être égaux quant à la renommée. C’est une chan<strong>son</strong> de chasse. Pourquoi? C’est une<br />

chan<strong>son</strong> de chasse car le pêcheur peut entonner c<strong>et</strong>te chan<strong>son</strong> mais c’est en vain. Il peut entonner les plus<br />

belles chan<strong>son</strong>s qu’il connaît, il peut battre le tam-tam d’une façon merveilleuse, tout ça n’est rien car<br />

qu’est-ce qu’on voit? Quand un <strong>chasseur</strong> entonne une chan<strong>son</strong>, tous ceux qui <strong>son</strong>t dans le débit de bois<strong>son</strong><br />

l’appuient <strong>et</strong> l’aident à chanter. Même ceux qui <strong>son</strong>t dans une mai<strong>son</strong> de deuil le secondent quand il lance le<br />

chant. On se m<strong>et</strong> à danser <strong>et</strong> à secouer les misekele. Alors l’audience se dit : «Est-ce que vous entendez<br />

comment le <strong>chasseur</strong> chante ! Il chante très bien.» Quand c’est un pêcheur qui chante, la même audience<br />

dit: «Cela ne sert à rien de continuer à chanter, quitte ici car ton chant ne nous touche même pas.» Ainsi le<br />

pêcheur est dénigré. <strong>Le</strong> chant est en kilamba <strong>et</strong> on le chantait quand on buvait, quand on prenait de la<br />

bois<strong>son</strong>. On se servait des haches pour l’accompagner : nke nke nke nke. Ils chantaient ainsi pour faire<br />

plaisir à leur ami <strong>chasseur</strong>.<br />

Note. <strong>Le</strong> commentaire confond : tantôt il prétend que la chan<strong>son</strong> est chantée par le <strong>chasseur</strong>, tantôt pour le<br />

<strong>chasseur</strong>. C’est pour le <strong>chasseur</strong> qu’on chante, pour dire que le <strong>chasseur</strong> dépasse le pêcheur en importance.<br />

<strong>Le</strong> mot inama (animal) désigne les mammifères seulement, pas les oiseaux <strong>et</strong> les pois<strong>son</strong>s. On considère<br />

que les animaux dépassent les pois<strong>son</strong>s <strong>et</strong> donc aussi les <strong>chasseur</strong>s dépassent les pêcheurs en importance.<br />

E) VERSION DE KALUNGA VICTOR - LALA (MN 15/6 ; CH 2/10) M<br />

1. Mama mukuwo pe shilya uyo wa nama tekuba we sabi<br />

Maman, quel appel sur l’autre rive, celui des gibiers, pas des pois<strong>son</strong>s<br />

2. Mukuwo pe shilya uyo wa nama tekuba we sabi<br />

Quel appel sur l’autre rive, celui des gibiers, pas des pois<strong>son</strong>s<br />

3. Umukuwo wakuwile bambwela umukuwo wakuwile bambwela<br />

L’appel qu’ont lancé les <strong>chasseur</strong>s<br />

4. Kine umukuwo umukuwo pe shilya<br />

Vraiment l’appel, l’appel sur l’autre rive<br />

Commentaire<br />

<strong>Le</strong> <strong>chasseur</strong> est en train de lancer <strong>son</strong> cri. Il a tué une bête <strong>et</strong> s’est mis à appeler : «Mes chers amis, venez<br />

m’aider. Moi j’ai beaucoup tué.» Alors ceux qui <strong>son</strong>t restés au village, comme nous nous trouvons assis ici<br />

en ce moment, mais de l’autre côté de la Lwapula là-bas. C’est alors qu’on a lancé un communiqué à<br />

travers le village, en disant : «Vous qui êtes assis ici dans le village, votre ami qui est en train de crier à l’aide,<br />

eh bien ces cris ne <strong>son</strong>t pas pour les pois<strong>son</strong>s, non c’est pour du gibier qu’il a tué, <strong>et</strong> c’est pour cela qu’il est<br />

en train d’appeler.» Ils se <strong>son</strong>t mis en route <strong>et</strong> s’y <strong>son</strong>t rendus. Arrivés là-bas ils ont trouvé leur ami. C’était<br />

vrai, il avait abattu un gros gibier. Ils ont commencé à dépecer. Alors le <strong>chasseur</strong> a chanté c<strong>et</strong>te chan<strong>son</strong>.<br />

Note. Mukuwo : aboiement, appel, cri. Quelqu’un appelle au secours pour qu’on l’aide dans le transport<br />

d’une bête abattue. Pour le pois<strong>son</strong> il aurait pu le transporter seul tout doucement. La chan<strong>son</strong> affirme la<br />

supériorité de la chasse.<br />

F) VERSION DE DIWELO - AUSHI (MF 95/22 ; CH 22/54)<br />

1. Tamumfwile umukuwo kwishilya<br />

Vous n’entendez pas le cri d’appel de l’aute côté?<br />

2. We wa nama<br />

Mais toi, c’est le cri d’appel pour la bête<br />

3. Ngo yo mukuwo wa ndo<br />

C’est quel cri d’appel ?<br />

4. Uyo wa nama te we sabi<br />

C’est le cri d’appel pour la bête, ce n’est pas pour les pois<strong>son</strong>s<br />

5. Ngo yo mukuwo ku kabanda<br />

Et ce cri d’appel en brousse?<br />

249

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!