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Le chasseur africain et son monde - Royal Museum for Central Africa

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Commentaire<br />

C’est une chan<strong>son</strong> adressée aux <strong>chasseur</strong>s <strong>et</strong> aux pêcheurs. Ils entendirent le cri de l’autre côté de la<br />

rivière. On se demanda : «Qu’y a-t-il?» On répondit : «Voilà qu’ils arrivent!» On dit : «Allons-y!» Alors le<br />

<strong>chasseur</strong> arriva, il répondit, il commença à chanter : «Un cri de l’autre côté...» <strong>Le</strong>s <strong>chasseur</strong>s se moquent<br />

des pêcheurs. Ils disent : «Vous entendez comment on crie de l’autre côté, puis ce cri c’est le cri d’un animal<br />

qui se trouve là, ce n’est pas vous les pêcheurs, vous êtes de vrais bangebengele, ce n’est pas vous qu’on<br />

appelle.» C’est alors que les pêcheurs furent l’obj<strong>et</strong> de la risée. Alors les pêcheurs ont dit: «Comment ce<br />

<strong>chasseur</strong> se moque-t-il de nous !» Et eux aussi ont chanté.<br />

C) VERSION DE KYOLA KAPUTULA - LOMOTWA (V 20/3 ; CH 15/26A) M<br />

1. Kabobobo kabobobo ka bambwela<br />

<strong>Le</strong>s pleurs, les pleurs des <strong>chasseur</strong>s<br />

2. Nabula kankashi akene nangu akepwa lolo<br />

Je n’ai pas de soeur ni de neveu, maman<br />

3. Bena mukowa balangeba<br />

<strong>Le</strong>s gens du clan me lancent des paroles fâcheuses<br />

Commentaire<br />

Quand on n’a pas de frères, ni de soeurs, ni de neveux, alors les gens du clan peuvent te lancer des paroles<br />

fâcheuses, des paroles qui font mal au coeur. Alors c<strong>et</strong> homme s’est donné la peine de chanter c<strong>et</strong>te<br />

chan<strong>son</strong>. Il cite les <strong>chasseur</strong>s parce qu’il est là devant les têtes des bêtes. C’est là qu’il a entonné c<strong>et</strong>te<br />

chan<strong>son</strong>. Alors les <strong>chasseur</strong>s qui <strong>son</strong>t tout près chantent. Quand on ne vit pas très bien avec la famille, on<br />

invite, lors de la cérémonie des têtes des bêtes, des per<strong>son</strong>nes âgées, tous les <strong>chasseur</strong>s, les grands <strong>chasseur</strong>s<br />

qui savent faire le culte des animaux. Il faut qu’ils soient là. Ainsi les membres de la famille doivent saisir le<br />

fond de la chan<strong>son</strong> entonnée. On se rassemble <strong>et</strong> on s’assied là-bas. On se demande : «<strong>Le</strong>s amis, pourquoi<br />

ce garçon entonne-t-il une telle chan<strong>son</strong> ici?» Alors une femme ou bien <strong>son</strong> frère peut se m<strong>et</strong>tre debout<br />

devant la mai<strong>son</strong>n<strong>et</strong>te. Pas nécessairement le frère consanguin ou utérin. Celui-là se lève <strong>et</strong> dit : «Oui, nous<br />

parlons de la séparation qu’il y a. On ne s’entend pas avec ce frère. Sur ce, la bête qu’il tue est à manger.»<br />

En ce cas, on le remercie beaucoup <strong>et</strong> voilà qu’on verse de la farine par terre en signe de bénédiction. Alors<br />

on choisit un <strong>chasseur</strong>, on lui donne de la poudre <strong>et</strong> le fusil. Il part en brousse. Il part pour tuer les bêtes pour<br />

les ramener devant la mai<strong>son</strong>n<strong>et</strong>te. Ce n’est point au village qu’on préparait les têtes des bêtes. Il parcourt<br />

une p<strong>et</strong>ite distance. Il n’arrive pas très loin, il dit : «Si le problème est du côté maternel, il faut que je tue une<br />

femelle.» Réellement il tue une femelle. Il tue une femelle <strong>et</strong> l’apporte devant les gens. Alors les gens du<br />

côté maternel arrivent en masse <strong>et</strong> commencent à parler : «Oui, Dieu, merci beaucoup. Nous sommes très<br />

heureux devant une telle chose. Donc n’essaie pas de perdre ces choses, nous voulons rentrer.» Alors on<br />

prend une pièce d’argent ou un morceau d’arbre appelé mukololo ou le coquillage ou bien de la farine, on<br />

j<strong>et</strong>te par terre. Parfois on j<strong>et</strong>te par terre un morceau de vêtement. Et ainsi leur frère reste sans rancune, il ne<br />

garde rien dans <strong>son</strong> coeur. Et ainsi ils restent de véritables frères.<br />

D) VERSION DE MUNKINI - BEMBA (MK 4/12 ; CH 11/4)<br />

1. Yoo kabobobo kabobobo ka bambwela mukuwo pe shilya<br />

Ô le cri, le cri, c’est le cri des <strong>chasseur</strong>s, l’appel de l’autre côté de la rivière<br />

2. Tekuba we sabi wa mbwela<br />

Ce n’est pas pour les pois<strong>son</strong>s, c’est du <strong>chasseur</strong><br />

Commentaire<br />

Ce chant est chanté pour les pêcheurs qui pêchent soit avec des nasses, soit avec des fil<strong>et</strong>s <strong>et</strong> aussi pour les<br />

<strong>chasseur</strong>s quand ils vont en brousse. <strong>Le</strong>s <strong>chasseur</strong>s chantent ainsi pour attaquer les pêcheurs. <strong>Le</strong>s <strong>chasseur</strong>s<br />

se disent que leur chasse <strong>et</strong> la pêche <strong>son</strong>t deux réalités différentes, car le <strong>chasseur</strong> de grosses bêtes tue des<br />

bêtes <strong>et</strong> toute la région le reconnaît. Tous l’entendent quand le <strong>chasseur</strong> a tué une telle grosse bête. Et avec<br />

c<strong>et</strong>te bête il remplit des paniers <strong>et</strong> des paniers. Un pêcheur peut attraper autant de pois<strong>son</strong>s qu’il veut, il ne<br />

sera pas reconnu. C’est cela la chan<strong>son</strong> qu’on chante : «Kabobobo...». On parle du pêcheur <strong>et</strong> du <strong>chasseur</strong><br />

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