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Le chasseur africain et son monde - Royal Museum for Central Africa

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Mais en vain. Il s’est dit : «C’est ici que je peux tuer des animaux!» Mais en vain. Il tira un coup de fusil mais<br />

à côté. Il tira un coup, mais en vain. Et les vieux de leur côté tuèrent un sanglier, ils passèrent par là, ils turent<br />

un nsefu. Et là où ils devaient passer ils tuaient. «Ah non, se disait le jeune, ces vieux m’ont joué un sale<br />

tour.» Et c’est vrai, le p<strong>et</strong>it <strong>chasseur</strong> était rentré bredouille, sans un seul gibier. Tout ce qu’il avait tué c’était<br />

seulement un tout p<strong>et</strong>it animal appelé tunga appelé aussi kamama na mbao <strong>et</strong> c’est ce p<strong>et</strong>it animal qu’il<br />

avait tué dans ses pièges. Il avait mis <strong>son</strong> fusil à côté. Il s’est dit : «Que vais-je faire? Moi je ne sais pas ce<br />

qui m’arrive, ce qui empêche de tuer les animaux. Je ne sais ce qui lie les animaux. Est-ce que ce <strong>son</strong>t les<br />

esprits qui <strong>son</strong>t fâchés, je ne le sais pas bien, mais je vais consulter ma corbeille des esprits.» Et quand il<br />

partit, ce p<strong>et</strong>it <strong>chasseur</strong> avec les vieux <strong>chasseur</strong>s, ces vieux avec qui il était parti, ces vieux qui l’invitèrent à<br />

aller avec eux en brousse, eux aussi avaient leur fusil <strong>et</strong> lui avait <strong>son</strong> fusil. <strong>Le</strong>s vieux <strong>chasseur</strong>s avaient tué<br />

deux animaux. Ils avaient été à quinze. Ils étaient rentrés au village. Ils trouvèrent de la bière préparée pour<br />

eux qui étaient partis en brousse. <strong>Le</strong> jeune <strong>chasseur</strong> <strong>et</strong> sa femme restaient tout près. La femme avait<br />

préparé trois calebasses. <strong>Le</strong>s grands <strong>chasseur</strong>s avaient reçu cinq calebasses. Quand le jeune avait pris un<br />

gobel<strong>et</strong> de bière, il commença à chanter <strong>son</strong> chant.<br />

Commentaire (Ks 3/6)<br />

<strong>Le</strong> <strong>chasseur</strong> était assis <strong>et</strong> c’est alors qu’il dit : «Il y a un chant qui est destiné aux esprits.» <strong>Le</strong>s esprits se<br />

manifestèrent <strong>et</strong> il a chanté ainsi en <strong>for</strong>me de satire. Ses esprits <strong>son</strong>t revenus <strong>et</strong> lui ont dit : «Notre homme,<br />

toi, ceux qui ont manigancé ce <strong>son</strong>t ces <strong>chasseur</strong>s avec qui tu étais parti en brousse. Ces vieux <strong>chasseur</strong>s ce<br />

<strong>son</strong>t eux qui ont fait cela par jalousie. C’est la rai<strong>son</strong> pour laquelle tu n’as tué aucun animal. Ils <strong>son</strong>t parvenus<br />

à nous lier sur la bifurcation. Et même quand tu partais, tu partais seulement seul. Il n’y avait per<strong>son</strong>ne pour<br />

t’apporter des animaux. Ce <strong>son</strong>t eux qui t’ont lié la chance parce qu’ils nous ont liés, sinon tu aurais pu tuer<br />

beaucoup d’animaux, même les plus grands tu aurais pu les dépasser. C’est nous mêmes qui gardions les<br />

animaux, nous mwisha ngombe, ce <strong>son</strong>t eux qui nous ont liés <strong>et</strong> nous sommes restés à la bifurcation. C’est<br />

de là qu’est sortie c<strong>et</strong>te chan<strong>son</strong> satirique : «Dans le fétiche de chasse il y a une jalousie <strong>et</strong> c’est ce qui raidit<br />

les pieds.» C’est moi qui dis cela, moi Kapini Kalufingantanda fils de Kiwesa Kunaisha.<br />

Note. Itima : haine. <strong>Le</strong>s vieux <strong>son</strong>t jaloux du jeune <strong>et</strong> veulent lui faire perdre sa réputation. Par le recours<br />

aux esprits il sauve la situation.<br />

B) VERSION DE KIBATA - LAMBA (KS 26/2 ; CH 8/3) M<br />

1. Kibinda mwankita mulelu bwanga bwa nama buli ne tima<br />

Chasseur, vous m’avez trahi, les fétiches de la chasse ont une jalousie<br />

2. Ndamwankita mulelu bwanga bwa nama buli ne tima<br />

Si vous me trahissez, les fétiches de la chasse ont une jalousie<br />

3. Kibinda mwankita mulelu bwanga bwa nama buli ne tima<br />

Chasseur, vous m’avez trahi, les fétiches de la chasse ont une jalousie<br />

4. Ne konka ngombe<br />

Moi qui suis les animaux<br />

Commentaire<br />

Il y avait deux <strong>chasseur</strong>s. L’un était <strong>chasseur</strong> d’éléphants, l’autre <strong>chasseur</strong> qui tuait les mpelembe, les<br />

tundubwe <strong>et</strong> toutes sortes d’animaux. Tous les deux <strong>son</strong>t partis à la chasse. L’un des deux a tué un éléphant<br />

<strong>et</strong> cela a provoqué la jalousie. Alors l’autre <strong>chasseur</strong> a commencé à chanter ce chant. Quand ils chantaient<br />

ainsi ils préparaient les têtes des animaux. Ils étaient en brousse <strong>et</strong> à côté il y avait une calebasse d’hydromel.<br />

Ils dépiautaient l’éléphant. Il y avait donc un troupeau d’éléphants.<br />

Dans le temps il n’y avait pas de fusils tels que vous les connaissez aujourd’hui. Il y avait des fusils à poudre<br />

appelés tutila que les kimbundu amenaient. Dès qu’ils le chargeaient <strong>et</strong> qu’ils tiraient, l’éléphant s’écroulait.<br />

On chantait ainsi pendant qu’on était près de l’éléphant, pendant que mon père enlevait le coeur de l’éléphant.<br />

Il se trouvait à l’intérieur de l’éléphant.<br />

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