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Le chasseur africain et son monde - Royal Museum for Central Africa

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ou ou!» C’est la détonation du fusil à l’endroit où on cuit les têtes des bêtes <strong>et</strong> où l’on danse. Donc la bête<br />

est tuée, tous les grands se m<strong>et</strong>tent à terre <strong>et</strong> se couchent dans la poussière, ils se frottent avec de la farine:<br />

«C’est vrai, tu es un <strong>chasseur</strong>.» On prend un grand couteau qu’on enfonce dans la viande, il en ressort avec<br />

l’oreille. Oui, on m<strong>et</strong> de la viande sur une assi<strong>et</strong>te en disant : «Essayons si c’est cuit.» On coupe en p<strong>et</strong>its<br />

morceaux, on en donne à ces gens qui dansent. «Maintenant allez dire aux femmes de préparer la bouillie.»<br />

Alors on se rend au village. La bouillie est préparée en grande quantité. «Nous allons là où on fait la<br />

cérémonie des têtes des bêtes.» Ils mangent, ils <strong>son</strong>t rassasiés <strong>et</strong> c’est fini. On chante : «Nsobole kamo...»<br />

Alors les non-<strong>chasseur</strong>s prennent le fusil <strong>et</strong> le m<strong>et</strong>tent près du sanctuaire. M<strong>et</strong>tant le fusil près du sanctuaire,<br />

le <strong>chasseur</strong> lui-même plonge sa main dans l’eau <strong>et</strong> touche ensuite le fusil. Mais nous, non-<strong>chasseur</strong>s, nous<br />

plongeons la main dans la cendre, nous touchons la cendre <strong>et</strong> nous frottons le sanctuaire. Celui qui se lève<br />

essuie les mains au sanctuaire. <strong>Le</strong> <strong>chasseur</strong> touche l’eau <strong>et</strong> essuie les mains au sanctuaire, un autre <strong>chasseur</strong><br />

touche l’eau <strong>et</strong> essuie ses mains au sanctuaire. Nous les non-<strong>chasseur</strong>s, nous touchons dans la cendre <strong>et</strong><br />

nous nous essuyons au sanctuaire, ainsi de suite. <strong>Le</strong> fusil détone : «Kou ou ou ou!» Maintenant on doit se<br />

disperser. Ils se dispersent. <strong>Le</strong>s femmes portent au village la viande <strong>et</strong> avec ça elles vont préparer la bouillie.<br />

Oui, mes frères, c’était comme cela dans le passé.<br />

Note. <strong>Le</strong> récit ci-dessus om<strong>et</strong> certains éléments : le passage au séchoir, la bière <strong>et</strong>c. Il souligne <strong>for</strong>t le lien<br />

avec Dieu, <strong>Le</strong>sa mukulu.<br />

I) VERSION DE KILUFYA SAKISHI - LAMBA (MA 2/3 ; CH 13/58) M<br />

1. Mwanshilemo mwanshilemo mu milamba<br />

Vous m’avez laissé, vous m’avez laissé sur les pistes<br />

2. Mwanshilemo kibinda mwanshilemo yowe yowe<br />

Vous m’y avez laissé, <strong>chasseur</strong>, vous m’y avez laissé ô ô<br />

3. Mwanshilemo tawo mwanshilemo mu milamba<br />

Vous m’avez laissé, mon cher, vous m’avez laissé sur les pistes<br />

4. Mwanshilemo lelo mwanshilemo yowe yowe<br />

Vous m’y avez laissé aujourd’hui, vous m’y avez laissé ô ô<br />

Commentaire<br />

Ce <strong>son</strong>t des chan<strong>son</strong>s qu’on chantait près des mai<strong>son</strong>n<strong>et</strong>tes des esprits. Elle a été conçue à l’intention des<br />

compagnons de chasse. En eff<strong>et</strong>, quand deux ou trois <strong>chasseur</strong>s étaient à la chasse, un pouvait rester suivre<br />

une piste qu’il avait vue pendant que les autres avançaient tout en lui disant qu’ils emprunteraient telle ou<br />

telle piste. Mais là où ils allaient, dès qu’ils trouvaient eux aussi des pistes, ils les suivaient sans prévenir ou<br />

appeler leur ami qui était ainsi resté. Pendant qu’eux avançaient, lui restait en arrière. Mais quand il les<br />

suivait, il constatait qu’ils n’étaient plus là. Alors il commençait à les appeler. Mais quand il constatait qu’ils<br />

ne répondaient pas, il se m<strong>et</strong>tait à se demander pourquoi ses compagnons de chasse lui avaient fait cela.<br />

Quand il prenait le chemin de r<strong>et</strong>our, il entonnait c<strong>et</strong>te chan<strong>son</strong>. Alors il rentrait au camp.<br />

Note. On peut concevoir la chan<strong>son</strong> comme chantée à l’intention des animaux qu’il avait suivis durant des<br />

heures. Il passera même la nuit en brousse.<br />

J) VERSION DE SAFI KABUNDA - LAMBA (CK 32/2 ; CH 26/6) M<br />

1. Mwanshilemo e yowe yowe<br />

Vous m’y avez laissé, pauvre de moi, pauvre de moi<br />

2. Mwanshile tata e mwanshilemo e mu milamba<br />

Mon père, vous m’avez laissé, vous m’y avez abandonné sur les pistes<br />

3. Mwanshile kibinda mwanshilemo e yowe yowe<br />

Vous m’avez laissé, <strong>chasseur</strong>, vous m’y avez laissé, pauvre de moi, pauvre de moi<br />

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