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Le chasseur africain et son monde - Royal Museum for Central Africa

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pot sur le feu <strong>et</strong> on commençait à cuire. La viande cuisait. Tous les gens venaient alors <strong>et</strong> se m<strong>et</strong>taient à<br />

boire la bière. Pendant qu’ils buvaient il chantaient Comme ci-dessus. Ils chantaient <strong>et</strong> dansaient. Quand ils<br />

terminaient une chan<strong>son</strong> ils commençaient une autre.<br />

Note. D’un côté le <strong>chasseur</strong> s’adresse au gibier qui était si rapide, mais qu’il a pu tuer. De l’autre côté, le<br />

compagnon du <strong>chasseur</strong> loue le <strong>chasseur</strong> qui a été si rapide <strong>et</strong> habile.<br />

G) VERSION DE MWENGWE SALATI - LAMBA (KS 37/5 ; CH 8/5) M<br />

1. Wanshilemo ee mu milamba ee<br />

Tu m’as laissé oui, sur les pistes des animaux oui<br />

2. Wanshilemo ee yowe yowe<br />

Tu m’y as laissé, oui, pauvre de moi pauvre de moi<br />

H) VERSION DE KALOTA (M 46/1, 25.03.1984)<br />

1. Wafwilemo mu milamba e<br />

Tu es mort sur la piste des animaux oui<br />

2. Wafwilemo e yowe yowe<br />

Tu es mort, pauvre de moi, oui pauvre de moi<br />

Commentaire<br />

Si les grands se réveillaient ils faisaient ceci. Ils disaient : «Aujourd’hui, hélas, nous connais<strong>son</strong>s une carence<br />

de viande dans la région. Qu’allons-nous faire?» <strong>Le</strong> grand se lève <strong>et</strong> se dirige vers le lieu du culte (misambwa),<br />

le matin. Il s’y rend le matin, il se m<strong>et</strong> à genoux là-bas. Des pieux fourchus y <strong>son</strong>t dressés près d’une<br />

termitière. Il y fait une offrande de farine, il s’agenouille <strong>et</strong> dit : «Kamana mukunshe, c’est vrai, dans c<strong>et</strong>te<br />

brousse, c’est vrai, ne pouvons-nous pas ramasser une bête dans la journée d’aujourd’hui? Aujourd’hui,<br />

vous voyez combien nous souffrons de la carence de viande. Oui, nous souffrons encore d’autres malheurs,<br />

nous sommes peu nombreux dans le village. C’est vrai, je vous supplie.» Il j<strong>et</strong>te de la farine dans le sanctuaire<br />

en disant : «C’est vrai, que Dieu puisse m’aider, Dieu le grand, je peux peut-être prendre mon fusil.» Il prend<br />

de la farine, il la j<strong>et</strong>te dans le sanctuaire. Oui, le soir il prend le fusil. <strong>Le</strong> voilà parti ! Là où il arrive, le voilà<br />

en dessous d’un arbre, il appuie contre c<strong>et</strong> arbre <strong>son</strong> fusil, sa lance <strong>et</strong> sa hache. Il donne un coup de hache<br />

dans l’arbre : «Nkani!» Il laisse tomber ces mots : «Vraiment vous la brousse, c’est vrai, vous qui êtes<br />

morts, Kamana Mukunshe, c’est vrai, ne peut-on pas voir une bête, soit dans le jour d’aujourd’hui? Tu vois<br />

combien nous souffrons du manque de viande.» C’est vrai, le soir là-bas, il se lève avec <strong>son</strong> fusil. <strong>Le</strong> voilà en<br />

brousse, il marche sur une bonne distance, il revient sur ses pas. Oui, il marche là-bas pendant des heures <strong>et</strong><br />

des heures, il reprend encore sa marche. Quand il a fini de marcher, peu de temps après, il prend sa hache,<br />

sa lance, <strong>son</strong> fusil, il fait quelques mètres, par exemple jusqu’à c<strong>et</strong>te montée-là, voilà un coup de feu :<br />

«Kae!» C’est une ki<strong>son</strong>go ou une mpelembe. Oui. «Tu vois, Dieu est grand, il se m<strong>et</strong> à genoux, tu vois,<br />

justement, oui, c’est ce que nous cherchions, Kamana Munkunshe.» Il prend <strong>son</strong> fusil, il coupe la queue, il<br />

r<strong>et</strong>ourne au village. <strong>Le</strong>s gens s’y demandent : «Qui est celui qui a tiré avec un fusil de ce côté-là?» On<br />

répond : «Celui qui s’est dirigé vers c<strong>et</strong> endroit c’est un tel; c’est lui qui a pris c<strong>et</strong>te direction avec <strong>son</strong> fusil.»<br />

«Comment! une bête a été tuée?» Il répond : «Oui!» Ho voilà la queue! Quoi de plus?» Ils disent : «Bonne<br />

chance!» A lui de répondre: «C’est fait, la bête est tuée, merci.» Ils ajoutent : «Oh oui vraiment Dieu est<br />

grand, mes frères, ouf, aujourd’hui nous mangerons de la viande.» Ils reviennent de là quand ils ont fini de<br />

dépecer la bête. On ne passait pas à la mai<strong>son</strong>, jamais, on déposait tout devant le sanctuaire. Ils y déposent<br />

les morceaux de viande. Ceux qui reviennent au village, les déposent devant le sanctuaire, ceux qui ont<br />

transporté la viande. <strong>Le</strong> <strong>chasseur</strong> y reste, il applique ses fétiches pour anéantir c<strong>et</strong>te bête. Avant il leur dit<br />

d’enlever la peau. Alors ils enlèvent la peau à c<strong>et</strong>te bête. Il en distribue à tous les gens du village, à ceux qui<br />

ont transporté, à ceux qui ont fait autre chose. On le m<strong>et</strong> au feu. Lorsqu’ils ont tout mangé, après une ou<br />

deux semaines, c’est le tour de préparer les têtes des bêtes. On les porte devant le sanctuaire, c’est là qu’est<br />

passé la bête, c’est là qu’on amène les têtes. On m<strong>et</strong> sur le feu un grand pot avec ces têtes. On amène le<br />

tam-tam <strong>et</strong> on commence à danser le limbalakata : «Wafwilemo mu milamba...» Et le fusil détone : «Kou<br />

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