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Le chasseur africain et son monde - Royal Museum for Central Africa

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4. Abana bakantwa maela abana bakanshindaisha bakanshindaisha<br />

<strong>Le</strong>s enfants me pleureront, les enfants m’enterreront, m’enterreront...<br />

5. Nkalala pi<br />

Où dormirai-je<br />

6. Ati mu milamba iya bansofu abana bakanshindaisha<br />

<strong>Le</strong>s enfants me pleureront, les enfants m’enterreront, m’enterreront...<br />

Commentaire<br />

R. Ces <strong>chasseur</strong>s d’éléphants avaient quelques coutumes à respecter quand ils se préparaient pour aller à la<br />

chasse. C’était à la namfumu (mère du chef), l’aînée de la lignée dans c<strong>et</strong>te famille, c’était à elle de piler de<br />

la farine, de la moudre <strong>et</strong> de faire la provision pour la chasse. Car c<strong>et</strong>te nourriture qu’ils devaient prendre <strong>et</strong><br />

c<strong>et</strong>te glaise c’était à elle de les leur donner. La permission d’aller à la chasse devait aussi venir d’elle, soit<br />

pour la chasse des éléphants, soit pour la chasse d’autres bêtes sauvages. C<strong>et</strong>te farine était honorée comme<br />

une question de tradition. C<strong>et</strong>te nourriture qu’ils recevaient était vénérable car c’était elle qui vénérait les<br />

esprits. Même pour préparer c<strong>et</strong>te nourriture, il fallait vénérer les esprits, réciter quelques paroles <strong>et</strong> implorer<br />

les esprits afin qu’ils soient favorables à ceux qui devaient se rendre à la chasse. Donc c<strong>et</strong>te namfumu<br />

devait d’abord vénérer les esprits, les implorer avant de leur donner de la nourriture qu’ils devaient manger,<br />

puis elle leur disait : «Partez !» Quand ils partaient, il fallait garder certains interdits, par exemple ne pas<br />

avoir des relations avec une femme pendant qu’ils étaient en brousse, à la chasse des éléphants. <strong>Le</strong>urs<br />

épouses devaient aussi s’abstenir d’adultère, ne pas se battre ni se quereller. Il fallait rester dans une<br />

certaine pur<strong>et</strong>é pendant le séjour de leurs maris en brousse. C’était comme ça. Voilà donc certaines traditions<br />

qu’il fallait garder. Une fois qu’ils étaient de r<strong>et</strong>our ils emportaient des défenses d’éléphants. S’ils étaient<br />

partis chasser très loin, certains revenaient avec des femmes esclaves. Donc le soir de leur r<strong>et</strong>our, il y avait<br />

beaucoup de jeux : danser, chanter les chants des <strong>chasseur</strong>s, vénérer les esprits de ceux qui tuaient les<br />

éléphants jadis <strong>et</strong> qui étaient de leur famille, on les chantait, on les invoquait dans les chan<strong>son</strong>s. On appelait<br />

ces esprits afin qu’ils viennent habiter en eux <strong>et</strong> qu’ils les protègent dans leurs expéditions. Ils partaient en<br />

chantant <strong>et</strong> en invoquant les esprits. Ainsi Kilale chantait parfois la chan<strong>son</strong> susmentionnée. Dans c<strong>et</strong>te<br />

chan<strong>son</strong> on veut donc dire ceci : «Mes enfants me tueront, ils me tueront là même en brousse. Mais je<br />

mourrai endormi dans les traces des animaux car c’est là qu’ils me tueront, dans les traces des animaux.»<br />

Ces enfants ce <strong>son</strong>t ses propres enfants, ceux qu’il a engendrés, car certains peuvent s’élever contre leurs<br />

parents afin de s’emparer de leurs <strong>for</strong>ces, de la chasse de leur père. L’enfant peut tuer <strong>son</strong> père volontairement.<br />

Aujourd’hui encore, les enfants tuent leurs pères. Lui en chantant ainsi voulait montrer à sa famille qu’il<br />

n’était pas en bons termes avec ses enfants. Quand il partait à la chasse en brousse, on entendait c<strong>et</strong>te<br />

chan<strong>son</strong> <strong>et</strong> on savait que ses enfants allaient le tuer.<br />

Note. L’in<strong>for</strong>mateur dé<strong>for</strong>me la réalité. <strong>Le</strong> <strong>chasseur</strong> doit partir à la chasse sans craindre quelque chose. Il<br />

compte sur les enfants qui l’aiment <strong>et</strong> qui l’enterreront. Il sait que <strong>son</strong> r<strong>et</strong>our est une fête, un triomphe.<br />

F) VERSION DE KISWILI KILUFYA - AUSHI (MF 2/2 ; CH 6/13) M<br />

1. Bana bakantwa mabila nkalala pi<br />

Mes enfants vont me pleurer ; où vais-je pleurer<br />

2. Mu milamba mu milamba mu milamba<br />

Dans les pistes, dans les pistes, dans les pistes<br />

3. Bana bakantwa mabila<br />

Mes enfants vont me pleurer<br />

Commentaire<br />

C’est quand les <strong>chasseur</strong>s vont à la chasse. En brousse, il y a parfois des bêtes sauvages, des serpents <strong>et</strong><br />

d’autres bêtes. S’il lui arrive un accident, ce <strong>son</strong>t les enfants à qui il a montré l’endroit où il fait la chasse qui<br />

vont le r<strong>et</strong>rouver. C’est le sens de c<strong>et</strong>te chan<strong>son</strong>.<br />

Note. Pour nkalala pi, on alterne avec nkafwila pi (où mourrai-je).<br />

Kutwa mabila : pleurer, tenir le deuil.<br />

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