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Le chasseur africain et son monde - Royal Museum for Central Africa

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(mfubu, kisenga ntambo, nsenga ntambo, kyofwe, kiboko, bombwe mukata; C. Doke, 1931 : 337-338 ;<br />

S. Marks, 1976 : 64-65) qui comporte une animation speciale. La gazelle (mpombo, nsha, kapombo, kasha,<br />

kangomba, kantimba, katili) est un animal appartenant à la catégorie des p<strong>et</strong>its gibiers. La chasse au<br />

lièvre (kalulu, bwende), au rat des roseaux (nsenshi), au lémure ou galago (kyanga ou canga, musati,<br />

kabundi, nsati), au rat (mbeba, lipanga, kapanga, kafumbe), à l’écureuil (lupale), à la taupe (mfuko,<br />

kafuko), au singe (kolwe, mbele, mpuya, nsange), au porc-épics (kinungi, nyungi, kimpeke) rentre dans<br />

la catégorie de la chasse des p<strong>et</strong>its <strong>chasseur</strong>s. <strong>Le</strong> tableau que laisse le souvenir contenu dans les chan<strong>son</strong>s<br />

diffère assez bien de ce qu’est la réalité vécue dans un territoire de chasse tel qu’il a été observé par S.<br />

Marks, chez les Bisa (1983 : 170-188).<br />

La chasse se distingue ensuite d’après la technique <strong>et</strong> l’arme employées (cf. Annexe I ; C. Doke,<br />

1931: 331-334 ; A. Richards, 1995 : 348 ; Sato T., 1983 : 10-18). Entre ces différents genres de chasse il y<br />

a une certaine gradation <strong>et</strong> rivalité ; aussi une manière de se moquer les uns des autres.<br />

La chasse à la fosse-piège (kubamba, bukinga, C. Doke, 1931 : 339) est plus facile : on creuse<br />

un trou sur un passage des animaux, surtout à un endroit salé recherché par les animaux (ch. 259b), <strong>et</strong> on le<br />

camoufle avec un tapis de branches <strong>et</strong> de terre. C<strong>et</strong>te sorte de chasse est méprisée par les <strong>chasseur</strong>s qui<br />

chassent avec le fusil car, disent-ils, ces bêtes goûtent le sable <strong>et</strong> <strong>son</strong>t souvent à moitié mangées par les<br />

fourmis ou à moitié pourries. C<strong>et</strong>te chasse n’a rien de romantique.<br />

La chasse aux pièges (mwando, kando, nkonko, nsambo, kalindo, mpopo, myabo, nsabuka,<br />

katembo, kitembo, ubukuka, kuteya ; C Doke, 1931 : 340 ; E. Ka<strong>son</strong>de, 1958 : 42-54 ; S. Marks, 1976 :<br />

80-85 ; Sato T., 1983 : 14-18) s’est maintenue mais n’est pas non plus une <strong>for</strong>me de chasse <strong>for</strong>t appréciée.<br />

Elle n’exige pas tellement d’ef<strong>for</strong>t humain comme la chasse au fusil <strong>et</strong> à l’arc. Elle dépend du hasard <strong>et</strong> de<br />

l’habil<strong>et</strong>é à tendre des pièges, comme la chasse à la fosse-piège.<br />

<strong>Le</strong> souvenir de quelques <strong>for</strong>mes de chasse a quasiment disparu. C’est le cas de la chasse à l’arc<br />

(buta) <strong>et</strong> la flèche (mufwi, muk<strong>et</strong>o ; Sato T., 1983 : 18-27), aussi parce qu’il est souvent malaisé de distinguer<br />

si les chan<strong>son</strong>s parlent de chasse au fusil ou à l’arc, car le mot buta peut signifier les deux. Il ne manque<br />

quand même pas de défenseur de la chasse à l’arc qu’on juge plus sûre que celle au moyen du fusil traditionnel<br />

(ch. 885). On ne se souvient presque plus de la chasse aux fil<strong>et</strong>s (kakonde, ch. 398 ; ukusowa, A. Richards,<br />

1995 : 344 ; Sato T., 1983 : 27). Elle non plus n’est presque plus conservée, comme également la chasse<br />

moyennant le feu de brousse, les chiens, l’arc <strong>et</strong> la lance (ifumo, musumbo, mukobe, kakobe, kaonga).<br />

Celle qui est la plus prisée c’est la chasse au fusil (buta, kata, bunduki, mfuti, kafuti, kifuti,<br />

kyombo, muchombo, lumb<strong>et</strong>a, pupu, tutila), surtout si le <strong>chasseur</strong> est accompagné d’un chien de chasse.<br />

Dans ce contexte on apprécie très <strong>for</strong>t le rôle du chien (ch. 96f) <strong>et</strong> sa perte est très regr<strong>et</strong>table (ch. 123).<br />

<strong>Le</strong>s anciens fusils à piston étaient plus dangereux pour le <strong>chasseur</strong> que pour les bêtes car ces fusils fabriqués<br />

localement avec des tuyaux métalliques explosaient facilement <strong>et</strong> la poudre ne s’allumait pas toujours. C<strong>et</strong>te<br />

chasse exige de l’endurance à cause des longues marches <strong>et</strong> d’avoir de l’endurance. Il arrive même que le<br />

<strong>chasseur</strong> en poursuivant une bête blessée passe la nuit en brousse en se réfugiant sur une termitière ou dans<br />

une hutte de branchage. Ou bien il n’a pas fait attention à l’avancée du soleil <strong>et</strong> est surpris par la nuit;<br />

d’autres fois, le <strong>chasseur</strong> ou le groupe de <strong>chasseur</strong>s a prévu le séjour en brousse <strong>et</strong> s’est préparé en<br />

conséquence. On souligne quand même le danger de c<strong>et</strong>te situation car la nuit les animaux <strong>son</strong>t tous en<br />

mouvement, <strong>et</strong> parmi eux les fauves (ch. 277c).<br />

C’est la chasse à l’arc <strong>et</strong> au fusil qui a concentré sur elle l’ensemble des rites <strong>et</strong> de la littérature<br />

orale. Ce qui suit se rapporte donc à c<strong>et</strong>te <strong>for</strong>me de chasse. Pour se rendre à la chasse, le héros doit<br />

s’assurer un équipement en plus des armes qui ont été énumérées ci-dessus. Il y a ainsi les sandales<br />

traditionnelles (nkwabilo) fabriquées au moyen de peaux de bêtes. Mais le mot nkwabilo désigne aussi un<br />

fétiche de vitesse (ch. 294b). <strong>Le</strong> <strong>chasseur</strong> s’équipe encore d’une cartouchière <strong>et</strong> d’une gibecière, pour<br />

lesquelles il y a le même terme <strong>africain</strong> (filabo, fib<strong>et</strong>i, mab<strong>et</strong>i, kipokolo, nkonga). Il les porte autour des<br />

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