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Le chasseur africain et son monde - Royal Museum for Central Africa

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Commentaire<br />

Il fait nuit <strong>et</strong> le <strong>chasseur</strong> ne peut pas rentrer au village. Quand il voit que le soleil s’est couché il se dit qu’il<br />

n’a rien d’autre à faire que de dormir en brousse. Alors <strong>son</strong> enfant qui est resté à la mai<strong>son</strong> souhaite que <strong>son</strong><br />

père revienne à la mai<strong>son</strong> : «Papa, vous allez passer la nuit en brousse. Si vous étiez de r<strong>et</strong>our à la mai<strong>son</strong>,<br />

j’allais vous ouvrir la porte pour vous laisser dormir. Dormir en brousse n’est pas bien car il y a des bêtes<br />

sauvages comme les lions <strong>et</strong> les autres animaux féroces. C’est très mauvais.»<br />

C’est un chant de chasse. Il s’agit d’un <strong>chasseur</strong> qui va à la chasse <strong>et</strong> comme il n’attrape rien jusqu’au soir,<br />

il se décide de dormir en brousse. Et s’il devait mourir, <strong>son</strong> enfant devrait l’enterrer jusqu’aux reins.<br />

Note. C’est le père qui chante <strong>et</strong> non l’enfant. C’est une chan<strong>son</strong> pour la fête des têtes. <strong>Le</strong> père <strong>chasseur</strong><br />

demande à <strong>son</strong> fils qu’à sa mort il continue la chasse, qu’il continue le culte des ancêtres <strong>et</strong> des kaluwe.<br />

Bwaila : il fait nuit : ici il fait allusion à la vieillesse : le <strong>chasseur</strong> est devenu vieux, inapte.<br />

C) VERSION DE MUNKINI - AUSHI (T 22/2 ; CH 10/11) M<br />

1. Ee we mwana wandi nshiteko kya lubunda<br />

Cher fils, voile-moi les hanches<br />

2. Yo kya lubunda ku mutwe natamba banyama<br />

Ô les hanches, qu’à la tête je puisse voir les animaux<br />

Commentaire<br />

Nous chantions ainsi pendant que nous suivions la piste des animaux. Si les animaux fuyaient nous passions<br />

la nuit sur la piste <strong>et</strong> nous les attendions là même. D’ailleurs nous nous demandions tout le temps : «Où <strong>son</strong>t<br />

allés les animaux?» Nous les attendions là même pour les abattre à ce même endroit. Si un lion surgissait <strong>et</strong><br />

qu’il me dévorait, j’étais sur la piste des animaux. Lorsqu’on pensait à tout cela, on chantait ainsi donc.<br />

Note. Ukushîta : voiler ; ukushita : ach<strong>et</strong>er ; ukushika : s’enfuir.<br />

<strong>Le</strong> <strong>chasseur</strong> pleure parce qu’il ne tue plus <strong>et</strong> il croit qu’on l’ensorcelle ou qu’il a perdu la chance d’une autre<br />

façon. Il demande qu’il puisse rester avec ses yeux. Que <strong>son</strong> fils peureux ne lui barre pas la place où aller<br />

s’attaquer aux animaux.<br />

D) VERSION DE KALUNGA VICTOR - LALA (MN 17/3 ; CH 2/18) M<br />

1. Mayo munshika bantu munshike kya lubunda<br />

Maman, enterreur d’hommes, enterrez-moi les hanches<br />

2. Munshike kya lubunda ku mutwe kantamba banyama<br />

<strong>Le</strong>s hanches, que de ma tête je regarde les animaux<br />

Commentaire<br />

Un <strong>chasseur</strong> est parti accompagné de <strong>son</strong> ami. En brousse, la maladie s’est saisie de l’ami. Et cela n’a pas<br />

duré. Son ami malade, ils n’ont même pas pu parcourir une longue distance pour le conduire jusqu’au village,<br />

<strong>son</strong> ami mourut en brousse. Avant que <strong>son</strong> ami eût rendu l’âme, il s’était adressé à lui, lui disant : «Mon cher<br />

ami, si je mourrais, enterre la partie inférieure jusqu’aux hanches. Mais la partie des hanches à la tête tu la<br />

laisseras dehors. Ainsi je pourrai regarder les animaux. Que je continue à voir comment les animaux passeront.»<br />

Mais alors la demande de notre ami, d’enterrer seulement la partie inférieure jusqu’aux hanches, quel en<br />

était le sens? C’était comme une énigme à l’intention de <strong>son</strong> ami.<br />

Note. Dans la reprise de la strophe, pour mayo mushika, il y a alternance de : Mwelemuka mu kuposa :<br />

tireur d’élite<br />

Subakanya mu kuposa : tireur rapide<br />

Kalimba myenge : planteur des arbres mwenge<br />

Umulombwa muko : le mulombwa beau-père<br />

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