25.06.2013 Views

Le chasseur africain et son monde - Royal Museum for Central Africa

Le chasseur africain et son monde - Royal Museum for Central Africa

Le chasseur africain et son monde - Royal Museum for Central Africa

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Commentaire (P 12)<br />

Q. Parlez-nous maintenant des têtes des bêtes, que nous puissions comprendre !<br />

R. A ce propos, mon cher, ce qu’ils faisaient, si un <strong>chasseur</strong> tuait un grand gibier, comme le n<strong>son</strong>go, le<br />

nkonshi, le buffle ou l’éléphant, il devait faire sécher ces têtes à part. On ne les m<strong>et</strong>tait pas ensemble avec<br />

le reste. On les séchait à part. Alors on prenait la viande du cou <strong>et</strong> on la suspendait à une corde. C<strong>et</strong>te viande<br />

devait avoir des pots à part, pour les <strong>chasseur</strong>s. On prend aussi les dispositions pour la préparation de la<br />

bois<strong>son</strong> pour la fête des têtes des bêtes. Ce jour-là on in<strong>for</strong>mait les <strong>chasseur</strong>s partout dans les villages où ils<br />

se trouvaient.<br />

Q. <strong>Le</strong>s grands <strong>chasseur</strong>s?<br />

R. Oui, en ce moment, il n’y avait pas beaucoup de grands <strong>chasseur</strong>s. On pouvait les compter. Ils devaient<br />

venir aider leur ami à réveiller les esprits pour les têtes des bêtes. Ils venaient passer la nuit là-bas. <strong>Le</strong> matin<br />

on attisait le feu <strong>et</strong> on préparait de grands pots de viande. Alors on commençait à jouer du tambour <strong>et</strong> on<br />

commençait à danser :<br />

«Mon cher, méchant <strong>chasseur</strong>, dan<strong>son</strong>s,<br />

dan<strong>son</strong>s avec les queues des bêtes, dan<strong>son</strong>s «.<br />

A ce moment, on danse avec des cris. Femmes <strong>et</strong> hommes mêlés, les <strong>chasseur</strong>s aussi, les amis des <strong>chasseur</strong>s.<br />

Il y a de l’ambiance. Jusqu’à ce que le soleil change de position. En même temps, on boit de la bière <strong>et</strong> on<br />

danse, on chante. Parce que, quand le soleil descend, quand il est 19 heures, on dit : «Maintenant il faut<br />

enlever les pots du feu.» A ce moment ils entonnent le chant :<br />

«Lunteunteu, enlève-moi les têtes des bêtes, enlève-les du feu.<br />

Toi qui enlèves, enlève les têtes des bêtes, enlève.<br />

Toi qui enlèves, enlève les têtes des bêtes, enlève.»<br />

Entre temps ils enlèvent le pot du feu <strong>et</strong> après, on les dépose par terre. Cela se répète. Alors les villageois<br />

amènent de p<strong>et</strong>its pots, des assi<strong>et</strong>tes sur lesquelles ils déposent de p<strong>et</strong>ites perles, ailleurs on m<strong>et</strong>tait un<br />

franc... Avant de se servir, on enlevait les perles des assi<strong>et</strong>tes <strong>et</strong> on y m<strong>et</strong>tait de la viande <strong>et</strong> on y versait de<br />

la sauce. On en distribuait à chacun. Chacun à <strong>son</strong> tour devait en prendre. Alors on partageait le nshima, la<br />

bouillie, aux autres <strong>chasseur</strong>s <strong>et</strong> aux villageois. On mange partout comme à une fête. Après avoir mangé, au<br />

crépuscule, ils se dispersent.<br />

Q. C’était seulement les têtes des bêtes?<br />

R. Oui, on ne mélangeait pas d’autre viande, on prenait seulement la viande des têtes. On ne leur brûlait pas<br />

les poils, on les préparait avec les poils.<br />

Q. Qu’est-ce que signifie c<strong>et</strong>te préparation des têtes? Pourquoi les préparaient-ils?<br />

R. Ils venaient vénérer les esprits pour qu’on puisse en tuer d’autres. S’ils avaient fait cela, rien à faire, le<br />

matin ce <strong>chasseur</strong> devait se rendre en brousse, tôt le matin. Il devait tuer au moins une gazelle. En voyant<br />

cela il se disait : «Mon culte des esprits a été bon.» C’est ainsi que c’était.<br />

Note. Version bemba-français, Verbeek, 1990 : 230-231.<br />

B) VERSION DE NGOSA NGELEKA - LALA (FS 44/2 ; CH 17/6) M<br />

1. Lunteunteu ntewile mitwi ya nama ntewile<br />

Lunteunteu, que tu enlèves pour moi du feu les têtes des bêtes, que j’enlève du feu<br />

Commentaire<br />

Ils tiennent très <strong>for</strong>t le gros pot <strong>et</strong> ils le déposent par terre. La viande est cuite. Pendant qu’ils boivent la<br />

bière, on dit : «Préparez du bwali.»<br />

Note. Ukuteula : enlever ; ntewile : enlève pour moi ; lunteunteu : plante dont la fleur se soulève par le<br />

vent.<br />

On invite à soulever facilement ce pot <strong>et</strong> que les esprits assistent pour qu’on puisse tuer davantage par la<br />

suite.<br />

105

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!