25.06.2013 Views

Le chasseur africain et son monde - Royal Museum for Central Africa

Le chasseur africain et son monde - Royal Museum for Central Africa

Le chasseur africain et son monde - Royal Museum for Central Africa

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

Après avoir séché, les <strong>chasseur</strong>s <strong>son</strong>geaient à leurs épouses. Ils disaient : «Nous aimerions organiser le<br />

culte de la chasse.» Ainsi les femmes préparaient de la bière. Puis ils se rendaient au pied d’une termitière<br />

pour y ériger leur sanctuaire. Ils y déposaient leur fusil. Ensuite ils disaient à leurs femmes : «Allez apporter<br />

de l’eau». Elles apportaient de l’eau, érigeaient le foyer <strong>et</strong> allumaient un feu. Ensuite, le <strong>chasseur</strong> arrivait en<br />

compagnie de deux per<strong>son</strong>nes <strong>et</strong> ainsi ils commençaient à m<strong>et</strong>tre de la viande dans des pots de terre cuite.<br />

Ce n’étaient pas des casseroles. Ils les remplissaient, puis ils les m<strong>et</strong>taient sur le feu. Et pendant qu’ils les<br />

m<strong>et</strong>taient sur le feu on chantait. Pour m<strong>et</strong>tre sur le feu, l’un tenait ici <strong>et</strong> les autres de l’autre côté <strong>et</strong> ainsi tous<br />

les trois disaient en chantant : Lunteunteu...<br />

Ils soulevaient <strong>et</strong> déposaient sur le feu, puis de nouveau ils soulevaient pour déposer ensuite par terre <strong>et</strong> ainsi<br />

de suite. A la fin, ils disaient : «M<strong>et</strong>tez-y le feu!» On y m<strong>et</strong>tait du feu <strong>et</strong> ça cuisait. Et pendant ce temps-là ils<br />

se m<strong>et</strong>taient à danser ensemble avec les habitants du village <strong>et</strong> les femmes des <strong>chasseur</strong>s. Avant d’y aller,<br />

on leur rem<strong>et</strong>tait l’os du gibier <strong>et</strong> ainsi, à bras le corps, les femmes des <strong>chasseur</strong>s se j<strong>et</strong>aient dans la danse<br />

en chantant : «Femme de <strong>chasseur</strong>, tu danses avec l’os d’un animal» (cf. ch. 023)<br />

Commentaire (CM 13/2 ; ch. 28/26)<br />

<strong>Le</strong> commentaire est quelque peu confus.<br />

Comme cela, on poussait des cris pour encourager. Celles-ci quittaient pour céder la place à toute per<strong>son</strong>ne.<br />

Chacun y allait avec sa chan<strong>son</strong>. Puis on disait : «Maintenant nous allons poursuivre notre réjouissance.» On<br />

continuait la fête, on dansait. Puis c’était la saynète. <strong>Le</strong> <strong>chasseur</strong> prenait <strong>son</strong> compagnon de chasse, lui<br />

rem<strong>et</strong>tait la lance <strong>et</strong> la hache tandis que lui-même le <strong>chasseur</strong> tenait le fusil. Un homme passait comme ceci<br />

sans se faire repérer, contournait la termitière pour aller prendre des cornes car celles-ci y étaient accrochées.<br />

Après les avoir prises, le <strong>chasseur</strong> se levait en disant : «Allons à la chasse!» Ils le repéraient, le compagnon<br />

du <strong>chasseur</strong> se trouvait derrière tandis que lui-même devant. <strong>Le</strong> premier s’y rendait muni de la lance, tuait<br />

puis donnait un coup de hache. L’animal mourrait. Ainsi le compagnon du <strong>chasseur</strong> r<strong>et</strong>ournait pour faire<br />

appel aux gens qui allaient transporter ce gibier pour l’amener là-même. Ils se m<strong>et</strong>taient alors à le dépecer<br />

puis à le distribuer. Et la distribution n’était pas comme celle des <strong>chasseur</strong>s actuels qui <strong>son</strong>t assoiffés d’argent<br />

<strong>et</strong> dont les femmes mangent seulement des sabots au lieu de la viande. D’ailleurs, elles les mangent en<br />

brousse même ensemble avec des têtes. Ainsi donc, après cela, ils se m<strong>et</strong>taient à distribuer dans tout le<br />

village de la viande en quantité suffisante <strong>et</strong> c’est le reste qu’eux-mêmes vendaient. <strong>Le</strong> prix était abordable<br />

: un morceau de viande pour une pièce d’argent, deux pièces <strong>et</strong> ainsi de suite jusqu’à l’épuisement de c<strong>et</strong>te<br />

viande. Et après avoir distribué, les gens se dispersaient <strong>et</strong> chacun allait préparer chez lui. <strong>Le</strong> <strong>chasseur</strong><br />

restait dire :»Allez préparer la bouillie car la viande est cuite. On m<strong>et</strong>tait la bouillie au feu <strong>et</strong>, pendant ce<br />

temps, les gens dansaient. Quand la viande était cuite, elles ne préparaient pas de la bouillie pour amener là<br />

où se trouvaient des hommes car elles ne devaient pas le faire avec la viande destinée à la mai<strong>son</strong>. La<br />

viande c’était celle qui était préparée là au lieu des cérémonies où on dansait. Celle qui avait préparé de la<br />

bouillie y allait munie d’une assi<strong>et</strong>te pour recevoir de la viande puis se m<strong>et</strong>tait à partir au village. <strong>Le</strong> suivant<br />

arrivait aussi avec de la bouillie qu’il déposait, prenait une autre assi<strong>et</strong>te <strong>et</strong> recevait de la viande. <strong>Le</strong> voilà qui<br />

s’en allait. C’est donc ainsi jusqu’à la fin. Puis c’était le moment de danser. Nous rassemblions ici cinq<br />

boules de bouillie là deux <strong>et</strong> là encore quatre, ainsi on mangeait. A la fin, c’était déjà le coucher du soleil vers<br />

17 heures. La femme du <strong>chasseur</strong> arrivait <strong>et</strong> ainsi on prenait la marmite qui avait servi à réparer la viande<br />

qu’on lui déposait sur la tête pour l’amener au village. <strong>Le</strong>s gens avaient donc fini de manger <strong>et</strong> de boire c<strong>et</strong>te<br />

bière. Ils buvaient tout <strong>et</strong> s’en réjouissaient. Ensuite ils se levaient pour dire : «Chers amis, la manifestation<br />

est terminée. Allons donc au village car il fait nuit.» Tous se levaient <strong>et</strong> chacun se m<strong>et</strong>tait en route pour se<br />

rendre chez lui. C’est comme ça qu’on organisait le culte de la chasse. Ils ne faisaient pas comme ces<br />

<strong>chasseur</strong>s inconscients qui mangent les têtes en brousse même pendant que leurs femmes souffrent du<br />

manque de viande. Ils tuaient les animaux <strong>et</strong> les gens s’en réjouissaient.. La preuve c’est qu’on chantait<br />

même en disant : Kibinda kepaye nama...<br />

Commentaire (CM 13/16)<br />

Ce chant est exécuté lors des cérémonies de chasse. On chante <strong>et</strong> on a déjà préparé de la bière. <strong>Le</strong>s têtes<br />

d’animaux mises sur le feu <strong>son</strong>t maintenant cuites <strong>et</strong> ainsi ils se lèvent pour chanter : Lunteunteu...<br />

A ce moment, ils enlèvent du feu avant de procéder au partage. On enlève du feu puis on se m<strong>et</strong> à partager<br />

dans différentes assi<strong>et</strong>tes. De même, on boit de la bière. C’est de c<strong>et</strong>te façon qu’on invoquait les anciens<br />

<strong>chasseur</strong>s.<br />

104

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!