Tome 1 - "L'Initiation"

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— Les Visiteurs de l'Espace-Temps — cinquante et qu’il partira de la voie A. Je m'y rends. Le convoi est en train de manœuvrer pour se mettre en place, j'attends donc son immobilisation totale pour monter dans un wagon. Mais mon geste va se trouver instantanément différé. Chapitre 5 On me tapote l’épaule et, simultanément, sur ma droite, puis sur ma gauche et enfin en me retournant, je m’aperçois que trois individus, pas un de moins, m’entourent. L'un d'eux, celui que j'ai remarqué en premier, me tend la main et me dit : - Jean-Claude Pantel, nous sommes enchantés, nous ne pouvons nous nommer à vous mais nous sommes enchantés tout de même. - 56 -

— L'Initiation — Ses complices n'amorcent aucun geste de civilité ; je remarque, en dominant mon étonnement, que celui qui se trouvait derrière moi porte un superbe chat persan dans ses bras. Le troisième, vêtu, comme les deux autres, d’un pantalon foncé et d’un blouson dégrafé sur pull-over, engage le dialogue. Je vais vous en tracer les lignes majeures : l'émotion m'ayant alors étreint terriblement, je m'interdis de prétendre que je vous rapporte là, en détail, tout ce qui fut dit en ces quelques minutes qui me semblent encore avoir été des heures aujourd'hui. - Nous regrettons beaucoup de vous avoir causé tant de désagrément, mais vous devez savoir que la chose était nécessaire, ainsi que vous ne manquerez pas de le comprendre un jour. Le personnage a l'air sincère et les deux autres opinent de la tête, haussant les épaules pour confirmer qu'ils sont désolés. Sans vraiment élever le ton, je réprouve leurs agissements et les mets en garde, alors que celui qui tient le chat me tend un billet de cinquante francs ; je refuse net en arguant que je ne me laisserai aucunement acheter. Il acquiesce sans que son visage laisse esquisser le moindre sentiment, tandis que l'autre reprend son discours : - Voyez-vous, il ne sert à rien de vous mettre en colère, nous sommes puissants, très puissants ; félicitez-vous que nous ne vous voulions aucun mal, vous n'êtes pas en état de rivaliser de quelque manière que ce soit avec nous. Acceptez plutôt ce dédommagement en attendant que nous nous revoyions ; vous disposez de peu de temps ce soir, il n'est pas dans nos intentions de vous faire rater un second train. Je me rebiffe, si je puis dire, une seconde fois, en leur rétorquant : - Vous êtes bien sûrs de vous, un peu trop sans doute ; qui vous dit que je suis seul ? Qui vous dit que mes amis n'ont pas organisé une filature ? D'ailleurs, vous n'ignorez pas que nous avons déposé une plainte à la police et que, tôt ou tard, vous serez confondus. Sachez en outre que, quel que soit le but que vous poursuivez à mon égard, cela ne m'intéresse en rien, aussi je vous conseille d'exercer vos talents sur d'autres personnes, si possible aptes à vous donner une réplique. Je viens à peine de terminer mon "laïus" que celui qui est demeuré muet jusqu'alors sort de son blouson une pomme et une sorte de manette à télécommande qu'il actionne je ne sais - 57 -

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Ses complices n'amorcent aucun geste de civilité ; je remarque, en dominant mon<br />

étonnement, que celui qui se trouvait derrière moi porte un superbe chat persan dans ses bras.<br />

Le troisième, vêtu, comme les deux autres, d’un pantalon foncé et d’un blouson dégrafé sur<br />

pull-over, engage le dialogue. Je vais vous en tracer les lignes majeures : l'émotion m'ayant<br />

alors étreint terriblement, je m'interdis de prétendre que je vous rapporte là, en détail, tout ce<br />

qui fut dit en ces quelques minutes qui me semblent encore avoir été des heures aujourd'hui.<br />

- Nous regrettons beaucoup de vous avoir causé tant de désagrément, mais vous devez<br />

savoir que la chose était nécessaire, ainsi que vous ne manquerez pas de le comprendre un<br />

jour.<br />

Le personnage a l'air sincère et les deux autres opinent de la tête, haussant les épaules<br />

pour confirmer qu'ils sont désolés.<br />

Sans vraiment élever le ton, je réprouve leurs agissements et les mets en garde, alors<br />

que celui qui tient le chat me tend un billet de cinquante francs ; je refuse net en arguant que je<br />

ne me laisserai aucunement acheter. Il acquiesce sans que son visage laisse esquisser le<br />

moindre sentiment, tandis que l'autre reprend son discours :<br />

- Voyez-vous, il ne sert à rien de vous mettre en colère, nous sommes puissants, très<br />

puissants ; félicitez-vous que nous ne vous voulions aucun mal, vous n'êtes pas en état de<br />

rivaliser de quelque manière que ce soit avec nous. Acceptez plutôt ce dédommagement en<br />

attendant que nous nous revoyions ; vous disposez de peu de temps ce soir, il n'est pas dans<br />

nos intentions de vous faire rater un second train.<br />

Je me rebiffe, si je puis dire, une seconde fois, en leur rétorquant :<br />

- Vous êtes bien sûrs de vous, un peu trop sans doute ; qui vous dit que je suis seul ?<br />

Qui vous dit que mes amis n'ont pas organisé une filature ? D'ailleurs, vous n'ignorez pas<br />

que nous avons déposé une plainte à la police et que, tôt ou tard, vous serez confondus.<br />

Sachez en outre que, quel que soit le but que vous poursuivez à mon égard, cela ne<br />

m'intéresse en rien, aussi je vous conseille d'exercer vos talents sur d'autres personnes, si<br />

possible aptes à vous donner une réplique.<br />

Je viens à peine de terminer mon "laïus" que celui qui est demeuré muet jusqu'alors sort<br />

de son blouson une pomme et une sorte de manette à télécommande qu'il actionne je ne sais<br />

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