Tome 1 - "L'Initiation"

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— Les Visiteurs de l'Espace-Temps — que j'avais été le seul à avoir à me plaindre des agissements de l'O.M. que tournèrent tous les propos de la soirée. Certes, il n'était pas question de conclure, trop de zones d'ombre planant encore pour que nous pussions assurément affirmer quoi que ce soit. Bien sûr je représentais la cible idéale : ne vivais-je pas seul dans une ville que, de surcroît, je ne connaissais pas ? Mais nous ne pouvions, non plus, occulter les messages reçus pendant le mois d'août, messages qui n'identifiaient personne, sinon le groupe lui-même. Alors il suffisait d'attendre, nous verrions bien ce que le futur allait nous concocter. Une chose était certaine : la solidarité demeurait. Chacun de nous se trouva d'accord pour promettre de ne point abandonner celui ou ceux qui se trouveraient confrontés aux difficultés émanant de cette affaire. Egrenant ses jours, l'avenir nous projeta, puis nous installa dans un tourbillon, une spirale qui allait nous plonger dans une accoutumance à "l'invraisemblable". Il est peut-être bon de souligner à cette occasion le caractère malléable de la pensée humaine et de remarquer combien un sentiment d'impuissance à l'égard de quelque chose peut se commuer en faculté d'adaptation à ce quelque chose. C'est sans doute comme cela que bien trop souvent, ici-bas, on parvient à faire contre mauvaise fortune bon cœur et de nécessité vertu. Cela sauvegarde les apparences et l'honneur reste sauf, du moins, en l'idée que l'on en a. Mais délaissons là ces nuances interprétatives pour aborder, sans ambages, ce que fut cette fin d'année 1967. Alain et Chantal m'avaient, depuis un bon mois, rejoint dans les Bouches-du-Rhône, ils n'avaient pas eu, pour leur part, à subir de baptême du feu et je m'en réjouissais. Me fréquentant et se trouvant, de par leur éloignement familial, dans le même cas de figure que moi, j'avais craint en effet qu'ils n'eussent à souffrir des "facéties" de l'O.M. Mais non, il se confirmait de plus en plus que c'était bien ma modeste personne qui intéressait les membres de l'Organisation Magnifique. C'est ainsi que, chaque jour, à l'heure du repas de midi, Pascal, avec lequel je me rendais au restaurant, pouvait témoigner de l'efficacité de la stratégie de mes mystérieux "ennemis". "Ennemis" n'est d'ailleurs pas le mot adéquat car, mis à part le fait que leurs agissements troublaient de temps à autre notre environnement direct, à savoir les gens qui - 44 -

— L'Initiation — prenaient leur repas dans le même restaurant, jamais, et ce, depuis la fameuse nuit de la rue Sainte-Victoire, nous n'avions eu à nous plaindre de la moindre blessure à la suite des projections de pierres, de billes d'acier, d'ampoules et autres bouteilles vides ou pleines... Le soir, c'était le même schéma à la sortie du bureau, ou encore quand avec Jean- Claude Panteri nous nous rendions au consulat d'Italie ou dans une pizzeria. C'est avec Jean- Claude, précisément, qu'un fait nouveau survint, et ce, dans la bibliothèque du consulat. Nous sommes au mois de décembre, quelque trois semaines avant les fêtes de Noël, après une journée identique à celles qui l'ont précédée. J'ai accompagné mon ami dans le bâtiment servant de résidence de travail au consul d'Italie et nous sommes à l'intérieur d'une grande salle qui fait office de bibliothèque. A quelques centimètres du plafond, d'une des étagères sur lesquelles reposent, tout autour de la pièce, des centaines de livres soigneusement rangés, nous parvient un bruit. Instinctivement, nous levons la tête et dirigeons notre regard dans la direction d'où émane le bruit et là, nous pouvons voir un gros livre sortir de son alignement, voleter au ralenti à près de trois mètres du sol et se poser sur une table, à côté de nous. Il s'agit là d'un ouvrage religieux dont mon camarade me traduit le titre : "La Bible et ses saints". Quelques secondes s’écoulent avant qu’une ampoule éclate : elle appose le sceau identifiant le ou les responsables de l'opération. Mais en est-il besoin ? Ainsi venons-nous pour la première fois d'assister à un phénomène de "téléportation" à l'intérieur d'un local fermé et, qui plus est, l'objet "téléporté" fait partie du "patrimoine" du lieu. Il y avait bien eu, à la Capelette, la roue de la voiture, mais l'accès du garage possible à tout le monde atténuait, pour un esprit se voulant rationnel, l'aspect quelque peu surnaturel de la chose ; nous n'avions, alors, pas visualisé réellement le point de départ. Ne demeurait de vraiment anormal que le fait que la roue eût roulé dans le sens montant de la pente, mais, là, venait s'ajouter au processus dit de lévitation l'impossibilité pour les membres l’O.M. de se trouver dans la place, le consulat étant interdit à la fréquentation de personnes n'ayant rien à y faire. L'Organisation Magnifique avait-elle, en sus du téléguidage d'objets, la possibilité de diriger ces objets sans les voir ? Etait-elle dotée "d'engins périscopiques" ou de radars "multidirectionnels" ? Jean-Claude Panteri, surmontant son trouble, lança à la cantonade : - Ma parole ! L'homme invisible existerait-il donc vraiment ? - 45 -

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prenaient leur repas dans le même restaurant, jamais, et ce, depuis la fameuse nuit de la rue<br />

Sainte-Victoire, nous n'avions eu à nous plaindre de la moindre blessure à la suite des<br />

projections de pierres, de billes d'acier, d'ampoules et autres bouteilles vides ou pleines...<br />

Le soir, c'était le même schéma à la sortie du bureau, ou encore quand avec Jean-<br />

Claude Panteri nous nous rendions au consulat d'Italie ou dans une pizzeria. C'est avec Jean-<br />

Claude, précisément, qu'un fait nouveau survint, et ce, dans la bibliothèque du consulat.<br />

Nous sommes au mois de décembre, quelque trois semaines avant les fêtes de Noël,<br />

après une journée identique à celles qui l'ont précédée. J'ai accompagné mon ami dans le<br />

bâtiment servant de résidence de travail au consul d'Italie et nous sommes à l'intérieur d'une<br />

grande salle qui fait office de bibliothèque. A quelques centimètres du plafond, d'une des<br />

étagères sur lesquelles reposent, tout autour de la pièce, des centaines de livres soigneusement<br />

rangés, nous parvient un bruit. Instinctivement, nous levons la tête et dirigeons notre regard<br />

dans la direction d'où émane le bruit et là, nous pouvons voir un gros livre sortir de son<br />

alignement, voleter au ralenti à près de trois mètres du sol et se poser sur une table, à côté de<br />

nous. Il s'agit là d'un ouvrage religieux dont mon camarade me traduit le titre : "La Bible et<br />

ses saints". Quelques secondes s’écoulent avant qu’une ampoule éclate : elle appose le sceau<br />

identifiant le ou les responsables de l'opération. Mais en est-il besoin ?<br />

Ainsi venons-nous pour la première fois d'assister à un phénomène de "téléportation" à<br />

l'intérieur d'un local fermé et, qui plus est, l'objet "téléporté" fait partie du "patrimoine" du lieu.<br />

Il y avait bien eu, à la Capelette, la roue de la voiture, mais l'accès du garage possible à tout le<br />

monde atténuait, pour un esprit se voulant rationnel, l'aspect quelque peu surnaturel de la<br />

chose ; nous n'avions, alors, pas visualisé réellement le point de départ. Ne demeurait de<br />

vraiment anormal que le fait que la roue eût roulé dans le sens montant de la pente, mais, là,<br />

venait s'ajouter au processus dit de lévitation l'impossibilité pour les membres l’O.M. de se<br />

trouver dans la place, le consulat étant interdit à la fréquentation de personnes n'ayant rien à y<br />

faire. L'Organisation Magnifique avait-elle, en sus du téléguidage d'objets, la possibilité de<br />

diriger ces objets sans les voir ? Etait-elle dotée "d'engins périscopiques" ou de radars<br />

"multidirectionnels" ? Jean-Claude Panteri, surmontant son trouble, lança à la cantonade :<br />

- Ma parole ! L'homme invisible existerait-il donc vraiment ?<br />

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