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Tome 1 - "L'Initiation"

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— Les Visiteurs de l'Espace-Temps —<br />

société, en fonction du système. Incontestablement, Il sait ce qui va advenir de nous, dans un<br />

délai plus ou moins bref. Mais s'Il n'en dévoile rien et nous engage, dans ses dires, à mieux<br />

appréhender la Vie et ses éléments, c'est sûrement dans le but de ne pas déclencher une forme<br />

d'exacerbation de notre "ressenti". S'évitent ainsi exaltation, peur et tous les facteurs<br />

émotionnels tendant, peut-être, à nous faire perdre notre vigilance et, qui sait ? notre Foi !...<br />

En attendant, cet entretien m'a remis en selle, aussi Humbert Marcantoni n'a-t-il pas<br />

hésité à me notifier la reprise du travail.<br />

Ces quinze jours passent vite, sans le moindre heurt, mais j'ai la curieuse impression,<br />

dans ce bureau que je connais pourtant fort bien, de "rôder" dans un univers qui n'est pas le<br />

mien. Parfois, les voix de ceux qui m'entourent résonnent dans le lointain, un peu comme dans<br />

le cas de Laurent Floch, le fils de Peggy, lors de mon séjour à Lyon, quelques années<br />

auparavant. C'est légèrement différent lorsqu’on me parle directement, encore que je ne sois<br />

pas tout à fait certain de l'audibilité de mes dires, si je m'en tiens à certaines mimiques plus<br />

amusées que surprises de Gérard Pietrangelli, lequel n'ose rien dire, contrairement aux<br />

haussements d'épaules de certains qui pensent peut-être que je suis devenu fou ou que je me<br />

moque d'eux. Mes gestes se révèlent également flous, sans s'avérer maladroits pour autant : je<br />

me surprends, de temps à autre, à avoir de la difficulté à modifier une attitude que je juge<br />

inadaptée à ce que je suis en train d'effectuer. Du fait que Jean-Claude Panteri est en congé, je<br />

ne peux me faire une idée précise de la situation. M'en ouvrir à Gérard résoudrait, à n'en pas<br />

douter, une partie du problème : ceci m'autoriserait déjà à lui raconter ce qu'il ne peut plus ne<br />

pas savoir. Mais non, quelque chose me freine encore, comme si en fait la démarche ne<br />

dépendait pas de moi.<br />

A la maison, je retrouve mon amplitude vocale et gestuelle, et si Lucette n'était pas là<br />

pour m'affirmer le contraire, j'en arriverais à conclure à une sorte de dédoublement, tant j'ai la<br />

sensation d'être un fantôme dès que j'ai franchi le seuil de mon lieu de travail. Ce phénomène<br />

semblerait étroitement lié aux séances d'isolement que je poursuis toujours dans la penderie.<br />

Heureusement, les congés sont là, et quelques jours d'oxygénation au pied de la Sainte-Baume,<br />

à Auriol, me font le plus grand bien. J'y retrouve de saines habitudes : la course à pied au<br />

quotidien et aussi l'écriture d'une chanson pour Jean-Jacques Gaillard qui doit "descendre"<br />

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