Tome 1 - "L'Initiation"

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— Les Visiteurs de l'Espace-Temps — grandissant au fil des années futures : la vie à la campagne nous a révélé ses charmes et il devient plus difficile qu'avant de nous en détacher. L'homme s'adapte aisément à la vie rurale, et c'est un lieu commun que de le souligner. Cependant, je n'ai pas souvenance d'avoir ressenti un tel déchirement par le passé en quittant un endroit, sinon parce que j'y laissais là des êtres chers. A propos d'êtres chers, Chantal et Roberto ont eu l'excellente idée de venir nous présenter leur petit Marco avant de regagner l'Italie ; ce sera la dernière fois que nous verrons les De Rosa : les contingences de l'existence ne nous permettront d'échanger de nos nouvelles que par courrier ou par téléphone, et il sera bien temps d'en reparler ultérieurement. La vie professionnelle a repris ses droits, et avec elle, toutes sortes de remarques désobligeantes qu'il me faut subir de la part de certains supérieurs hiérarchiques estimant (ce n'est pas nouveau) que je ne mets pas suffisamment d'entrain dans l'accomplissement de ma tâche. Dois-je leur faire part des séances d'isolement que je subis, certaines nuits, à l'intérieur de la penderie ? Bien sûr que non ! Certes, ces expériences que j'ai déjà quelque peu relatées contribuent à détériorer mon état physique (et sans doute psychique, bien que ce dernier ne me soit pas véritablement accessible) et causent une forme de préjudice à ce que j'entreprends par ailleurs. Il en va de même pour Lucette à qui le médecin-conseil de l'entreprise a carrément conseillé de s'orienter vers un psychiatre, tant il juge les propos de ma compagne délirants, alors qu'elle ne fait que traduire la vérité en parlant de ce que nous vivons. Cette période va coïncider avec un regain d'événements, de par la succession de nombreux phénomènes plus enclins à souligner une présence qu'à nous orienter vers un symbolisme quelconque. Ceci a vraisemblablement pour vocation de permettre à Jean Platania d'entrer à son tour dans le vif du sujet - indirectement cependant, comme le confirme ce qui suit. C'est dans la nouvelle Renault 10 de Robert et Angèle Rebattu que je me rends au travail chaque matin. C'est également en leur compagnie que je réintègre le domicile familial, comme cela était le cas avant mon départ pour Paris. Il nous est quelquefois offert d'assister à des modifications de la matière du plus bel effet, alors que nous roulons paisiblement : c'est tout d'abord le pare-soleil plastifié collé sur la vitre surplombant le tableau de bord qui change plusieurs fois de couleur, puis, lors d’une autre sortie, c'est la vignette auto qui entame un ballet autour du pare-brise avant de se scinder en deux parties égales et de - 290 -

— L'Initiation — s'appliquer de chaque côté dudit pare-brise ! Il nous est tout à fait impossible, du reste, de procéder à un réajustement de l'autocollant qui, aussitôt reconstitué, se disloque à nouveau ! Un après-midi, cinq ou dix minutes après avoir quitté notre lieu de travail, alors que nous venons de prendre place dans sa voiture, Robert a la surprise, dans l'instant où il tourne la clef de contact, de voir son véhicule avancer. La rue où nous nous garons est en forte pente ; aussi mon ami a coutume de laisser, pour davantage de sécurité, une vitesse enclenchée dans l’éventualité où le frein à main viendrait à lâcher. Instinctivement, Robert freine et envoie la main vers son levier de vitesse qu'il ne trouve pas, et pour cause : la manette a complètement déserté son support ! L'inventaire des lieux est vite accompli : nous ne trouvons rien dans l'habitacle, pas plus d'ailleurs que dans le coffre, ni aux abords du moteur. Alors que, plus ou moins désenchantés, nous nous apprêtons à regagner la maison par un autre moyen, nous avons la bonne fortune de rencontrer Jean Platania qui, ayant constaté de visu la disparition du levier de vitesse de la Renault 10, s'engage à nous raccompagner à la seule condition que les manettes de sa voiture soient demeurées à leur place. Jean, qui saura toujours conserver cette forme d'humour "semi- caustique" dans toutes les situations de cet ordre, vient de découvrir une des facettes du paranormal. Peut-il alors deviner que son existence va s'en trouver totalement bouleversée ? En attendant, il fait un détour chaque matin pour nous mener au bureau ; le soir, il nous ramène et s'attarde une ou deux heures chez moi où il a ainsi l'occasion de faire la connaissance, au gré de leurs visites, de Dakis, de Yoann Chris, ou encore de Pierre Giorgi : tout un petit monde qui ne se prive pas de lui raconter, avec force détails, ce que représente la vie auprès de Jean-Claude Pantel. Mais, indubitablement, ce qui semble avant tout passionner Jean Platania, ce sont les conversations que nous avons pu avoir avec ces Etres qui maîtrisent la matière comme bon leur semble et qui sont aussi capables d'émettre des pensées de première importance. Pour en terminer avec cette anecdote du levier de vitesse, il faut savoir que ce dernier s'en vint atterrir assez bruyamment sur l'un des classeurs métalliques d'une salle de service jouxtant le bureau de Robert Rebattu qui le récupéra sur ces entrefaites. Bien que les manifestations de cette sorte se fissent rarissimes sur les lieux de mon travail, je ne - 291 -

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s'appliquer de chaque côté dudit pare-brise ! Il nous est tout à fait impossible, du reste, de<br />

procéder à un réajustement de l'autocollant qui, aussitôt reconstitué, se disloque à<br />

nouveau ! Un après-midi, cinq ou dix minutes après avoir quitté notre lieu de travail, alors que<br />

nous venons de prendre place dans sa voiture, Robert a la surprise, dans l'instant où il tourne la<br />

clef de contact, de voir son véhicule avancer. La rue où nous nous garons est en forte pente ;<br />

aussi mon ami a coutume de laisser, pour davantage de sécurité, une vitesse enclenchée dans<br />

l’éventualité où le frein à main viendrait à lâcher. Instinctivement, Robert freine et envoie la<br />

main vers son levier de vitesse qu'il ne trouve pas, et pour cause : la manette a<br />

complètement déserté son support !<br />

L'inventaire des lieux est vite accompli : nous ne trouvons rien dans l'habitacle, pas plus<br />

d'ailleurs que dans le coffre, ni aux abords du moteur. Alors que, plus ou moins désenchantés,<br />

nous nous apprêtons à regagner la maison par un autre moyen, nous avons la bonne fortune de<br />

rencontrer Jean Platania qui, ayant constaté de visu la disparition du levier de vitesse de la<br />

Renault 10, s'engage à nous raccompagner à la seule condition que les manettes de sa voiture<br />

soient demeurées à leur place. Jean, qui saura toujours conserver cette forme d'humour "semi-<br />

caustique" dans toutes les situations de cet ordre, vient de découvrir une des facettes du<br />

paranormal. Peut-il alors deviner que son existence va s'en trouver totalement bouleversée ?<br />

En attendant, il fait un détour chaque matin pour nous mener au bureau ; le soir, il nous<br />

ramène et s'attarde une ou deux heures chez moi où il a ainsi l'occasion de faire la<br />

connaissance, au gré de leurs visites, de Dakis, de Yoann Chris, ou encore de Pierre Giorgi :<br />

tout un petit monde qui ne se prive pas de lui raconter, avec force détails, ce que représente la<br />

vie auprès de Jean-Claude Pantel. Mais, indubitablement, ce qui semble avant tout passionner<br />

Jean Platania, ce sont les conversations que nous avons pu avoir avec ces Etres qui maîtrisent<br />

la matière comme bon leur semble et qui sont aussi capables d'émettre des pensées de première<br />

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Pour en terminer avec cette anecdote du levier de vitesse, il faut savoir que ce dernier<br />

s'en vint atterrir assez bruyamment sur l'un des classeurs métalliques d'une salle de<br />

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