Tome 1 - "L'Initiation"

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— Les Visiteurs de l'Espace-Temps — irresponsable qui veut en faire le moins possible, ou alors, et c'est là notre interprétation, le bougre se trouve sous contrôle de quelque "force" agissant à son insu. Car imaginer l'ombre d'un instant que nous sommes confrontés à un accident banal relèverait vraiment de la pure "science-fiction". Finalement, nous parvenons à décider notre homme à nous accompagner jusqu'à l'immeuble où, sitôt entré, il peut constater l'ampleur des dégâts. En effet, alors que nous nous trouvons au rez-de-chaussée, chacun peut voir dégouliner le long du mur du palier une véritable petite cascade qui va s'amplifiant à chaque étage ! Parvenu devant notre porte, le gardien, sur les conseils de Yoann, préfère, plutôt que d'ouvrir, redescendre et aller couper l'arrivée d'eau de la chaudière collective qui se trouve au sous-sol. Nous passerons ensuite quelques heures à l'aider à résorber l'inondation alors canalisée. Autant dire que cet incident allait, bien entendu, différer notre entrée dans la cité des Chartreux, et cela nous fut confirmé le soir même par Magloow qui prétendit que quelques petites modifications allaient être apportées à notre futur appartement, notamment à l'intérieur de la... penderie. Dans la semaine qui suivit, monsieur Valentin m'annonça que la C.P.L.O.S.S. avait reçu la confirmation selon laquelle les derniers logements réservés à la Sécurité sociale seraient livrés début décembre, dernier délai. Il fallait donc continuer de camper chez l'ami Dakis où la franche amitié que nous partagions commençait à trancher singulièrement avec la tension que l'on sentait sourdre, de temps à autre, entre les différentes espèces qui nous entouraient. Une fois de plus, notre vie professionnelle en pâtissait : nous étions le plus souvent amorphes, et le docteur Marcantoni tentait de compenser notre déperdition énergétique par des suppléments vitaminiques, sans trop de réussite, faut-il préciser. Aussi avions-nous dû encore une fois interrompre notre travail. Ce manque d’assiduité n'ayant jamais été de nature à faire valoir une bonne éthique au sein de notre administration, nous faisions l’objet de contrôles inopinés et fréquents de la part de la médecine de l'entreprise. Tel que cela avait été prédit, les rangs de ceux qui constituaient notre entourage s'étaient singulièrement éclaircis : seule Myriam nous recevait une ou deux fois par semaine dans sa chaleureuse maison du bord de mer où, certains soirs, Rasmunssen nous faisait un brin de causerie, apportant sa douceur verbale principalement à notre hôtesse qui oubliait, en ces instants, les souffrances de la terrible maladie qui allait l'emporter. Qui d'entre nous ne se - 250 -

— L'Initiation — souvient, à ce jour, de la voix à la fois rauque et fluette de Myriam demandant sur le mode d'une prière à l'Etre invisible : - Parlez-moi encore s'il vous plaît, Rasmunssen, vos paroles colportent tant de paix que l'on ne se lasserait jamais de vous écouter… Et "Lui" de s'exécuter aussitôt : Il communiquait à la pièce une douce chaleur chargée d'émotion nous plongeant tous dans une réflexion profonde. Cette réflexion m'entraînait loin, très loin, auprès de celui qui, entre tous, aurait mérité de s’offrir à cette influence bénéfique : Mikaël Calvin. Nous venons d'empiéter dans la deuxième quinzaine de novembre. Ce soir, Dakis reçoit à la rue Taddeï un client qui n'a pas pu obtenir de rendez-vous à son cabinet. L'homme arrive après le dîner, accompagné de son épouse et de sa fille ; Jean-Claude s'enferme avec eux dans la salle à manger, laissant sa mère, Yoann, André, Lucette et moi dans la cuisine. Soudain, tout s'éteint et Karzenstein prend la parole, se substituant pour ainsi dire à Dakis. Elle évoque en quelques phrases le passé, le présent et l'avenir de la famille venue consulter notre ami. Tout le monde est subjugué, à commencer par les intéressés qui, habitués au spiritisme, avouent n'avoir jamais eu affaire à un tel procédé : en moins d'une demi-heure, la séance est terminée et Dakis se voit remercié et porté aux nues par ses clients qui, à n'en pas douter, vont lui faire une fameuse publicité ! Toutefois, nous attendons leur départ pour nous laisser aller à des éclats de rire que nous avions eu du mal à contenir au moment où l'appartement s'était rallumé, eu égard à la gêne non dissimulée de Jean-Claude... Au beau milieu de la nuit, alors que le sommeil du juste s'est répandu de lit de camp en matelas pneumatique, nous sommes réveillés en sursaut par le sifflement strident d'un des oiseaux qui évoluent depuis quelque temps parmi nous. Il s'ensuit un véritable branle-bas au cours duquel Frida et Jigor nous demandent, ni plus ni moins, d'évacuer les lieux. Dans un brouhaha indicible, Karzenstein et Virgins ajoutent : - Hâtez-vous ! Vous courez un danger certain : nous sommes en conflit avec d'autres espèces, il va y avoir des émanations de gaz et de vapeur chaude, ainsi que des autodestructions de nos opposants. Vous pouvez cependant laisser votre chien Tanit, nous vous garantissons qu'il ne lui arrivera rien de fâcheux. - 251 -

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souvient, à ce jour, de la voix à la fois rauque et fluette de Myriam demandant sur le mode<br />

d'une prière à l'Etre invisible :<br />

- Parlez-moi encore s'il vous plaît, Rasmunssen, vos paroles colportent tant de paix<br />

que l'on ne se lasserait jamais de vous écouter…<br />

Et "Lui" de s'exécuter aussitôt : Il communiquait à la pièce une douce chaleur chargée<br />

d'émotion nous plongeant tous dans une réflexion profonde. Cette réflexion m'entraînait loin,<br />

très loin, auprès de celui qui, entre tous, aurait mérité de s’offrir à cette influence bénéfique :<br />

Mikaël Calvin.<br />

Nous venons d'empiéter dans la deuxième quinzaine de novembre. Ce soir, Dakis reçoit<br />

à la rue Taddeï un client qui n'a pas pu obtenir de rendez-vous à son cabinet. L'homme arrive<br />

après le dîner, accompagné de son épouse et de sa fille ; Jean-Claude s'enferme avec eux dans<br />

la salle à manger, laissant sa mère, Yoann, André, Lucette et moi dans la cuisine. Soudain,<br />

tout s'éteint et Karzenstein prend la parole, se substituant pour ainsi dire à Dakis. Elle<br />

évoque en quelques phrases le passé, le présent et l'avenir de la famille venue consulter<br />

notre ami. Tout le monde est subjugué, à commencer par les intéressés qui, habitués au<br />

spiritisme, avouent n'avoir jamais eu affaire à un tel procédé : en moins d'une demi-heure, la<br />

séance est terminée et Dakis se voit remercié et porté aux nues par ses clients qui, à n'en pas<br />

douter, vont lui faire une fameuse publicité ! Toutefois, nous attendons leur départ pour nous<br />

laisser aller à des éclats de rire que nous avions eu du mal à contenir au moment où<br />

l'appartement s'était rallumé, eu égard à la gêne non dissimulée de Jean-Claude...<br />

Au beau milieu de la nuit, alors que le sommeil du juste s'est répandu de lit de camp en<br />

matelas pneumatique, nous sommes réveillés en sursaut par le sifflement strident d'un des<br />

oiseaux qui évoluent depuis quelque temps parmi nous. Il s'ensuit un véritable branle-bas au<br />

cours duquel Frida et Jigor nous demandent, ni plus ni moins, d'évacuer les lieux. Dans un<br />

brouhaha indicible, Karzenstein et Virgins ajoutent :<br />

- Hâtez-vous ! Vous courez un danger certain : nous sommes en conflit avec d'autres<br />

espèces, il va y avoir des émanations de gaz et de vapeur chaude, ainsi que des<br />

autodestructions de nos opposants. Vous pouvez cependant laisser votre chien Tanit, nous<br />

vous garantissons qu'il ne lui arrivera rien de fâcheux.<br />

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