Tome 1 - "L'Initiation"

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25.06.2013 Views

— Les Visiteurs de l'Espace-Temps — L'histoire ne nous dit pas ce qu'il advint ensuite, mais Rasmunssen venait de nous engager à être attentifs à cette "chaîne alimentaire" qui entrave souvent notre conscience, posant là un des premiers jalons de l'instruction qu'Il allait nous donner progressivement. Fortement ébranlé par l'anecdote, j'allais poser à nos Interlocuteurs la fameuse question de Rita et Michel lorsque Jigor, coutumier du fait, interrompit mon action : - Je n'ignore pas ce que vous allez me demander, Jantel… Vous pouvez rassurer les Guérin quant à la santé de leur enfant : il ne sera pas myopathe… Plus cela allait, plus on sentait la puissance de ces Etres et plus nous nous en sentions dépendants. Mais cette dépendance était apaisante : elle donnait envie de vivre, et l'on se disait que rien de grave ne pouvait nous arriver. Rien de grave… Pourtant, après avoir rapporté à nos amis ce que nous avait confié Jigor avant même que je ne l'interroge, Lucette et moi nous retrouvâmes confrontés au problème du logement, l'O.P.A.C. ne pouvant nous fournir l'appartement dans les délais prévus. Jimmy Guieu est reparti dans les Alpes et les Giorgi sont sur le point de déménager : Pierre tient à s'associer avec son frère, lequel a monté une affaire d'entretien de chaudières dans les Alpes-Maritimes (à Grasse précisément), et vient donc de donner sa démission à la Sécurité sociale. Nous ne sommes toujours pas en odeur de sainteté dans nos familles respectives, et il va nous falloir trouver une solution pour nous loger provisoirement, André étant également dans l'obligation de quitter Saint-Gabriel. Se greffe là-dessus un autre problème inhérent au premier : où allons-nous entreposer nos meubles ? Ce dernier point est toutefois vite résolu, puisque mes beaux-parents acceptent de prendre soin de notre mobilier en le gardant dans leur maison de campagne jusqu'à ce que nous soit livré notre appartement. Mais qui va bien daigner ouvrir sa porte aux "parias" que nous n'avons jamais cessé d'être vis-à-vis de la société ? Nos revenus nous interdisent de vivre à l'hôtel et notre vie professionnelle va encore se trouver perturbée si cela est appelé à se prolonger. Alors, encore une fois, l'amitié va sonner la charge : Dakis, malgré certaines pressions dites bienveillantes, sur lesquelles nous allons être contraints de revenir, va nous recueillir, récupérant aussi le pauvre André, en attendant que tout rentre progressivement dans l'ordre. Et Karzenstein me direz-vous ? Ne peut-Elle pas, alors que je suis censé être sous son - 238 -

— L'Initiation — égide, faire en sorte de régulariser cette situation ? Eh bien, Karzenstein, de même que ses "compères", est en passe d'avoir d'autres chats à fouetter : il semble que quelque chose soit en train de se tramer, quelque chose qui n'est pas sans rapport avec les modifications qui s'opèrent dans mon comportement personnel. J'apparais comme étant de plus en plus bizarre : il arrive que mon regard devienne fixe et que je m'exprime dans une langue inconnue alors que je m'adresse à ma compagne et à mes amis. Cela a paraît-il le don de me rendre inquiétant, d'autant plus que des "interférences" (ainsi que j'ai déjà pu l'écrire) se manifestent, imputables à des forces qui ne vont pas sans se traduire par les "phénomènes violents" dont usa l'Organisation Magnifique, peut-être rivale de l'Espèce qui s'offre à me récupérer, semble-t-il, à ma mort... Ces faits échappent à mon état conscient et me sont contés par mon entourage, entourage qui va s'égailler aux quatre vents dans les semaines futures. Je vous invite à prendre connaissance de la façon dont cela s’est déroulé. André, Lucette et moi campons pour ainsi dire chez Dakis, au 40 de la rue Taddeï, où madame Papadacci n'a pu s'empêcher de nous rejoindre, tant elle manifeste d'intérêt pour ce que nous vivons. Elle a même, en la circonstance, laissé son mari - réfractaire à tout ce qui touche au "surnaturel" - seul dans leur appartement d'Aix-en-Provence. Précisons que ce dernier a vu les essuie-glaces de sa propre voiture tire- bouchonner sous ses yeux alors qu'il prétendait, deux minutes avant, que son épouse et son fils étaient victimes d'hallucinations ! Comme nombre de personnes dites rationalistes, monsieur Papadacci préféra s'en tenir à sa première expérience et n'insista jamais pour partager les nuits agitées que nous allions connaître. C'est au détour d'un week-end que les événements vont subitement se déchaîner. Tandis que Dakis et les siens sont à Nîmes, nous venons de terminer de dîner et nous trouvons en compagnie de Jean-Louis et Noëlle Gardonne, de Jacques et Nicole Warnier, laquelle attend un heureux événement, et de Pierre et Jocelyne Giorgi qui ont tenu à fêter avec nous leur prochain départ. La lumière s'éteint et des voix retentissent. Elles ne parlent pas français, ni aucune langue connue d'ailleurs. A partir de cet instant, tout ce que je vous soumets n'est dû qu'au récit de mes amis qui me narrèrent après coup ce qui se passa alors, ayant, pour ma part, - 239 -

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L'histoire ne nous dit pas ce qu'il advint ensuite, mais Rasmunssen venait de nous<br />

engager à être attentifs à cette "chaîne alimentaire" qui entrave souvent notre conscience,<br />

posant là un des premiers jalons de l'instruction qu'Il allait nous donner progressivement.<br />

Fortement ébranlé par l'anecdote, j'allais poser à nos Interlocuteurs la fameuse question<br />

de Rita et Michel lorsque Jigor, coutumier du fait, interrompit mon action :<br />

- Je n'ignore pas ce que vous allez me demander, Jantel… Vous pouvez rassurer les<br />

Guérin quant à la santé de leur enfant : il ne sera pas myopathe…<br />

Plus cela allait, plus on sentait la puissance de ces Etres et plus nous nous en sentions<br />

dépendants. Mais cette dépendance était apaisante : elle donnait envie de vivre, et l'on se disait<br />

que rien de grave ne pouvait nous arriver.<br />

Rien de grave… Pourtant, après avoir rapporté à nos amis ce que nous avait confié<br />

Jigor avant même que je ne l'interroge, Lucette et moi nous retrouvâmes confrontés au<br />

problème du logement, l'O.P.A.C. ne pouvant nous fournir l'appartement dans les délais<br />

prévus. Jimmy Guieu est reparti dans les Alpes et les Giorgi sont sur le point de déménager :<br />

Pierre tient à s'associer avec son frère, lequel a monté une affaire d'entretien de chaudières dans<br />

les Alpes-Maritimes (à Grasse précisément), et vient donc de donner sa démission à la Sécurité<br />

sociale. Nous ne sommes toujours pas en odeur de sainteté dans nos familles respectives, et il<br />

va nous falloir trouver une solution pour nous loger provisoirement, André étant également<br />

dans l'obligation de quitter Saint-Gabriel. Se greffe là-dessus un autre problème inhérent au<br />

premier : où allons-nous entreposer nos meubles ? Ce dernier point est toutefois vite résolu,<br />

puisque mes beaux-parents acceptent de prendre soin de notre mobilier en le gardant dans leur<br />

maison de campagne jusqu'à ce que nous soit livré notre appartement.<br />

Mais qui va bien daigner ouvrir sa porte aux "parias" que nous n'avons jamais cessé<br />

d'être vis-à-vis de la société ? Nos revenus nous interdisent de vivre à l'hôtel et notre vie<br />

professionnelle va encore se trouver perturbée si cela est appelé à se prolonger. Alors, encore<br />

une fois, l'amitié va sonner la charge : Dakis, malgré certaines pressions dites bienveillantes, sur<br />

lesquelles nous allons être contraints de revenir, va nous recueillir, récupérant aussi le pauvre<br />

André, en attendant que tout rentre progressivement dans l'ordre.<br />

Et Karzenstein me direz-vous ? Ne peut-Elle pas, alors que je suis censé être sous son<br />

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