Tome 1 - "L'Initiation"

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— Les Visiteurs de l'Espace-Temps — bien évidemment conscient, alors que je n'ai jamais pratiqué la langue de Goethe. A l'unisson, tout le monde échangera d'amicales paroles, nous nous congratulerons presque et nous nous égaillerons dans la ville, sans que les uns et les autres aient vraiment bien compris ce qui était arrivé ! Indubitablement, ces Etres, lorsqu'ils s'expriment verbalement ou qu'ils nous font le faire, comme cela vient d'être commenté, ont le pouvoir de faire passer, en plus des mots, un courant dynamisant dont je dirai qu'il "survitalise" la parole. Ce fut vrai avec l'ex-commissaire de police, chez Paul Miguel, c'est flagrant lorsqu'ils nous réveillent le matin, et nous le vérifierons aussi, à l'occasion, avec des animaux. Cela s'avérera encore plus probant par la suite, lorsque cette "conduction" s'exercera au fil des entretiens qui nous apporteront ce savoir qu'avec mes amis nous avons baptisé "les Textes", l'échantillon du climat évoqué auparavant se démultipliant alors. Mais nous n'en sommes pas encore là, et j'ai dû, pour ma part, reprendre le travail, Lucette, quant à elle, bénéficiant d'une nouvelle prolongation de repos d'un mois, entérinée d'ailleurs par le médecin-conseil de l'entreprise. J'ai profité de mon retour au bureau pour faire part à Panteri et à Warnier du changement profond qui s'était opéré lors de ces dernières semaines. Miguel les ayant quelque peu mis au courant, le seul élément qui les fasse vraiment tomber des nues est le fait d'apprendre que l'Organisation Magnifique n'est que l'une des deux forces qui sont en présence, et ce, sans doute depuis le début. La situation, comme le soulignent mes deux amis, s'est certes singulièrement éclaircie par certains points, mais elle reste obscure par d'autres : Ils ont fait référence à un Maître, à un Envoyé, il est question d'un message qui, peut-être, sous-entend une mission, sans compter que nous ignorons toujours pourquoi cela me concerne en priorité, bien qu'il ait été fait allusion à "quelques autres"... Mes amis dissimulent mal une certaine inquiétude : Jacques Warnier m'invite à lui laisser un jeu de clefs de mon appartement au cas où, sait-on jamais selon lui, Lucette et moi, voire d'autres, nous trouverions exposés à un danger quelconque, ou même séquestrés par l'un ou l'autre de ces "groupements" dont on ne sait s'ils sont rivaux ou associés. Jean-Claude Panteri, lui, toujours plus modéré, pense que l'heure a sonné de leur demander ce qui est attendu de ma personne et des "quelques ceux" - 220 -

— L'Initiation — destinés à partager les aléas de cette aventure à mes côtés. Confiant à l'un le double de mes clefs, je promets à l'autre sinon de lui apporter la clef du problème qui le tarabuste, du moins d'accéder à sa demande dès le prochain entretien que nous aurons avec Jigor et ses "semblables"... Ce prochain entretien n’aura pas lieu dans l’immédiat, me laissant le temps de participer inopinément à une "intrusion dans le futur", un événement qui, sans le témoignage de quelques amis, n'aurait pu vous être relaté dans son intégralité, comme cela va se voir démontré. Nous avons été invités par les Gardonne et nous nous trouvons, Noëlle, son mari, Lucette, André et moi, attablés dans la salle à manger, nous entretenant des événements nouveaux de ces derniers temps. Tout à l'heure, en arrivant, sans doute afin que nous ne nous sachions pas "seuls", les lampes éclairant le palier de l'étage où demeurent nos amis ont explosé et quelques objets ont percuté, sans les briser, les fenêtres de la pièce dans laquelle nous nous tenons. Ensuite, tout souvenir précis de ce que j’ai fait dans l'appartement s'estompe, et si je me revois bien me lever de table pour aller dans la cuisine, c'est sur le parvis de Notre-Dame- de-la-Garde que je me retrouve, sans que je sois capable d'expliquer, à ce jour, comment j'y suis parvenu ! Bien sûr il ne peut s'agir que d'un transfert effectué à mon insu, d'une de ces "téléportations" dans un continuum spatio-temporel, ces fameux "vortex" en lesquels j'ai déjà pu faire quelques incursions, mais de façon consciente, vraisemblablement parce que j'étais accompagné en ces circonstances par les membres de l'Organisation Magnifique. Toujours est-il que je suis là, à l'extérieur des grilles closes, au pied de cette splendide cathédrale qui coiffe Marseille, alors que le jour hésite à disparaître derrière la ligne d'horizon, s'attardant entre ciel et mer, dans les derniers rayons d'un soleil au nadir qui ne rougeoie plus qu'à travers des vapeurs s'élevant vers les premières étoiles. A ce moment, je perçois distinctement une présence : machinalement je me retourne et vois, de l'autre côté du portail, une dame d'un certain âge venir à ma rencontre. S'agit-il d'une personne qui, toute à sa dévotion, a prié si longtemps qu'elle n'a pas pris garde à l'heure de fermeture et qui, du fait, se retrouve là, momentanément prisonnière de l'enceinte du lieu saint ? Je n'ai pas le loisir de le lui demander : je la vois s'agripper aux grilles, non comme on le ferait pour les ouvrir, mais pour y chercher un appui. J'assiste impuissant à son affaissement contre le portail, et puis, aussi - 221 -

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destinés à partager les aléas de cette aventure à mes côtés. Confiant à l'un le double de mes<br />

clefs, je promets à l'autre sinon de lui apporter la clef du problème qui le tarabuste, du moins<br />

d'accéder à sa demande dès le prochain entretien que nous aurons avec Jigor et ses<br />

"semblables"... Ce prochain entretien n’aura pas lieu dans l’immédiat, me laissant le temps de<br />

participer inopinément à une "intrusion dans le futur", un événement qui, sans le témoignage de<br />

quelques amis, n'aurait pu vous être relaté dans son intégralité, comme cela va se voir<br />

démontré.<br />

Nous avons été invités par les Gardonne et nous nous trouvons, Noëlle, son mari,<br />

Lucette, André et moi, attablés dans la salle à manger, nous entretenant des événements<br />

nouveaux de ces derniers temps. Tout à l'heure, en arrivant, sans doute afin que nous ne nous<br />

sachions pas "seuls", les lampes éclairant le palier de l'étage où demeurent nos amis ont explosé<br />

et quelques objets ont percuté, sans les briser, les fenêtres de la pièce dans laquelle nous nous<br />

tenons. Ensuite, tout souvenir précis de ce que j’ai fait dans l'appartement s'estompe, et si je<br />

me revois bien me lever de table pour aller dans la cuisine, c'est sur le parvis de Notre-Dame-<br />

de-la-Garde que je me retrouve, sans que je sois capable d'expliquer, à ce jour, comment<br />

j'y suis parvenu ! Bien sûr il ne peut s'agir que d'un transfert effectué à mon insu, d'une de ces<br />

"téléportations" dans un continuum spatio-temporel, ces fameux "vortex" en lesquels j'ai déjà<br />

pu faire quelques incursions, mais de façon consciente, vraisemblablement parce que j'étais<br />

accompagné en ces circonstances par les membres de l'Organisation Magnifique.<br />

Toujours est-il que je suis là, à l'extérieur des grilles closes, au pied de cette splendide<br />

cathédrale qui coiffe Marseille, alors que le jour hésite à disparaître derrière la ligne d'horizon,<br />

s'attardant entre ciel et mer, dans les derniers rayons d'un soleil au nadir qui ne rougeoie plus<br />

qu'à travers des vapeurs s'élevant vers les premières étoiles. A ce moment, je perçois<br />

distinctement une présence : machinalement je me retourne et vois, de l'autre côté du portail,<br />

une dame d'un certain âge venir à ma rencontre. S'agit-il d'une personne qui, toute à sa<br />

dévotion, a prié si longtemps qu'elle n'a pas pris garde à l'heure de fermeture et qui, du fait, se<br />

retrouve là, momentanément prisonnière de l'enceinte du lieu saint ? Je n'ai pas le loisir de le lui<br />

demander : je la vois s'agripper aux grilles, non comme on le ferait pour les ouvrir, mais pour y<br />

chercher un appui. J'assiste impuissant à son affaissement contre le portail, et puis, aussi<br />

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