Tome 1 - "L'Initiation"

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— Les Visiteurs de l'Espace-Temps — dans ma vie, sur de multiples plans ; cette assistance qu'ils m'avaient portée, me soutenant envers et contre tout, était de celles qui donnent chaud au cœur, alors qu'il eût été de bon ton de m'éviter, comme certains le préconisaient, notamment dans la perspective d'une promotion professionnelle chère à tout fonctionnaire qui se respecte. En revanche, Jean-Claude Panteri demeurait toujours dans mon entourage direct, bien qu'il n'assistât pas assidûment aux soirées mises sur pied par Jimmy et ses amis. Je déjeunais parfois avec lui, ce qui l'avait d'ailleurs autorisé à entendre, lors d’un de ces repas pris au "Madrigal", petit restaurant de la rue Dragon, le fameux galop de cheval qui accompagnait souvent les rencontres avec autrui, de quelque nature qu'elles fussent. Panteri, de par sa grande culture, avait une propension à mettre en exergue un aspect spirituel à toutes choses : il était parvenu, d’une certaine manière, à exercer une forme de continuité dans cette interprétation des faits que savaient avoir Mikaël Calvin et, à un degré moindre, Pascal Petrucci. Il était devenu, à mes yeux, l’image de cette sérénité sans laquelle il est impossible de faire objectivement l'analyse des situations, privilégiant la "patience" à la "passion". En exagérant, je dirais que son attitude, qualifiée par d'aucuns de flegmatique, me faisait trouver parfois normal ce qu'il m'était donné de vivre. Les autres, plus présents au moment de l'accomplissement des faits, qu'ils se nomment Warnier, Gardonne, Giorgi, Rebattu, ou bien Miguel, savaient, de leur côté, faire abstraction de leur personne pour que nous ne fussions pas trop coupés, Lucette et moi, de la société et de ses principes : ils étaient le trait d'union sans lequel il eût été difficile de donner le change au simple quotidien, surtout au niveau de la vie dite professionnelle. Là encore, il convient de citer le docteur Humbert Marcantoni qui avait le don d'amalgamer "science" et "sentiments", de façon à nous maintenir dans un état de santé acceptable, nous garantissant l'équilibre nécessaire pour assumer la dualité de notre mode de vie. Nous passâmes quelques soirées sur le Prado à voir et à recevoir, comme le pauvre Paul Miguel, des tables de bar en fonte de plus de vingt-cinq kilos qui défiaient les lois de la pesanteur à plus de deux mètres du sol (sans rien renverser de ce qui se trouvait sur les plateaux). Nous dûmes convaincre les tenanciers de ces bars que nous ne nous adonnions pas au "spiritisme" (sous les yeux des badauds subjugués), avant d’assister à des apparitions qu'on - 188 -

— L'Initiation — aurait pu considérer comme holographiques si nous n'en avions pas éprouvé le contact physique et entendu la sonorité. Ainsi, alors que Dakis, fortement éprouvé par ce qu'il partage avec nous, soigne un début de jaunisse, nous nous trouvons coincés dans l'ascenseur de notre immeuble. De façon identique à ce qui se produisait au 27 rue Lafayette, la cabine dans laquelle ont pris place, en ma compagnie, Lucette et André Dellova, monte et descend sans marquer d'arrêt nous permettant de nous en extraire. Au bout d’une vingtaine de minutes de ce manège, l'ascenseur s'immobilise et nous nous retrouvons en sous-sol, alors que l'immeuble n'en comporte pas. Nous faisons rapidement le tour des lieux où la lumière fait cruellement défaut et, ne trouvant pas d'issue, nous réempruntons l'ascenseur que Lucette a pris soin de garder en maintenant la porte ouverte. Là, sans que nous programmions un étage précis, nous nous retrouvons devant l'entrée de notre appartement. Nouvelle frayeur : il est impossible d'ouvrir et donc d'entrer. Que faire ? La nuit ne va pas tarder à tomber et, selon le "programme de la soirée", nous risquons de troubler la quiétude de l'immeuble. Jimmy et Monique Guieu sont absents de Marseille, et Lucette conseille donc de nous rendre chez les Gardonne, Noëlle nous ayant proposé de la joindre à n'importe quel moment de la journée ou de la nuit si la situation l'exigeait. Cette dernière nous invite à dîner ; soudain, alors que l'on attend que Jean-Louis, son mari, nous rejoigne, son chat pousse un cri et se fige en hérissant son poil. Par terre, à moins de cinquante centimètres de lui, une énorme araignée velue avance ! A sa vue, André s'écrie : - Une mygale ! Paniquant, Noëlle et Lucette se réfugient dans une chambre, tandis qu'avec André, ayant ôté nos ceinturons, nous nous apprêtons à faire face au monstre. Le spectacle est terriblement impressionnant : l'araignée est tellement grosse qu'elle occupe la superficie d'un carreau sur le sol, c'est-à-dire qu'elle couvre une surface d'une cinquantaine de centimètres carrés. Seul, je prendrais les jambes à mon cou et sans nul doute j'améliorerais tous mes records de course à pied ! Mais il y a Noëlle et Lucette qui ont au moins aussi peur que moi, et puis, heureusement aussi, il y a André dont je sais la force colossale. Il me recommande de le laisser faire et de tenir le ceinturon par la courroie, de façon - 189 -

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aurait pu considérer comme holographiques si nous n'en avions pas éprouvé le contact<br />

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Ainsi, alors que Dakis, fortement éprouvé par ce qu'il partage avec nous, soigne un<br />

début de jaunisse, nous nous trouvons coincés dans l'ascenseur de notre immeuble.<br />

De façon identique à ce qui se produisait au 27 rue Lafayette, la cabine dans laquelle<br />

ont pris place, en ma compagnie, Lucette et André Dellova, monte et descend sans marquer<br />

d'arrêt nous permettant de nous en extraire. Au bout d’une vingtaine de minutes de ce manège,<br />

l'ascenseur s'immobilise et nous nous retrouvons en sous-sol, alors que l'immeuble n'en<br />

comporte pas. Nous faisons rapidement le tour des lieux où la lumière fait cruellement défaut<br />

et, ne trouvant pas d'issue, nous réempruntons l'ascenseur que Lucette a pris soin de garder en<br />

maintenant la porte ouverte. Là, sans que nous programmions un étage précis, nous nous<br />

retrouvons devant l'entrée de notre appartement. Nouvelle frayeur : il est impossible d'ouvrir et<br />

donc d'entrer. Que faire ? La nuit ne va pas tarder à tomber et, selon le "programme de la<br />

soirée", nous risquons de troubler la quiétude de l'immeuble. Jimmy et Monique Guieu sont<br />

absents de Marseille, et Lucette conseille donc de nous rendre chez les Gardonne, Noëlle nous<br />

ayant proposé de la joindre à n'importe quel moment de la journée ou de la nuit si la situation<br />

l'exigeait. Cette dernière nous invite à dîner ; soudain, alors que l'on attend que Jean-Louis, son<br />

mari, nous rejoigne, son chat pousse un cri et se fige en hérissant son poil. Par terre, à moins<br />

de cinquante centimètres de lui, une énorme araignée velue avance ! A sa vue, André<br />

s'écrie :<br />

- Une mygale !<br />

Paniquant, Noëlle et Lucette se réfugient dans une chambre, tandis qu'avec André,<br />

ayant ôté nos ceinturons, nous nous apprêtons à faire face au monstre.<br />

Le spectacle est terriblement impressionnant : l'araignée est tellement grosse qu'elle<br />

occupe la superficie d'un carreau sur le sol, c'est-à-dire qu'elle couvre une surface d'une<br />

cinquantaine de centimètres carrés. Seul, je prendrais les jambes à mon cou et sans nul doute<br />

j'améliorerais tous mes records de course à pied ! Mais il y a Noëlle et Lucette qui ont au<br />

moins aussi peur que moi, et puis, heureusement aussi, il y a André dont je sais la force<br />

colossale. Il me recommande de le laisser faire et de tenir le ceinturon par la courroie, de façon<br />

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