Tome 1 - "L'Initiation"

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— Les Visiteurs de l'Espace-Temps — Champs-Elysées"), puis qui disparaîtront sans laisser de traces sur la porte. Le disque, quant à lui, conservera un léger gondolage consécutif à la chaleur. Là encore, comment localiser le lieu et la date de l'éventuel incendie ? Nous ferons le rapprochement avec l'immense brasier qui réduira en cendres le "Drugstore des Champs- Elysées", quelque deux ou trois jours après, mais sans jamais avoir une confirmation de la chose, d'une manière ou d'une autre. Dès le début 1973, abordant un plan plus rationnel, Lucette et moi nous démenons avec les formalités inhérentes à notre prochaine union qui sera officialisée le 26 avril prochain. Heureusement, l'Organisation Magnifique nous laisse en paix, n'intervenant qu'une fois dans la salle d'attente du docteur Marcantoni chez lequel nous nous sommes rendus afin de procéder aux examens prénuptiaux. Le médecin, auquel j'avais présenté Jimmy Guieu, ne s'émut pas outre mesure de l'arrivée dans son cabinet de quelques billes d'acier, prévenu qu'il avait été par l'écrivain, et surtout possédant un esprit ouvert à l'irrationnel sous toutes ses formes. Peu de temps avant notre mariage, Jimmy profita de manifestations qui se produisirent dans son immeuble pour m’inviter avec Lucette à participer à une émission des actualités télévisées régionales, puis, un peu plus tard, à une autre émission plus spécifique animée par Jean-Pierre Cuny sur Télé-Monte-Carlo. Tout ceci était de nature à me permettre de m'exprimer et de clarifier ce que d'aucuns, sous le couvert de la "rumeur", ne manquaient pas de transformer en des propos ineptes, propices à nous faire passer pour Dieu sait quelles victimes des effets de la drogue ! Le 26 avril, la mairie de Marseille enregistra le mariage civil de Lucette Auzié et de Jean-Claude Pantel, accompagnés de leurs témoins respectifs : Manolo Lago pour ma compagne et Gilbert Alessi (un ami d’enfance de l’époque algéroise) pour moi. Le surlendemain, le père Vigneron, dans la superbe église du Sacré-Cœur, sise sur les allées du Prado où tant de projectiles m'avaient escorté, mit sous l'aile protectrice du Créateur un couple de plus. Tout au long du sacrement, derrière l'autel où le prêtre officiait, une dame du troisième âge filma la cérémonie. Chacun, en la nombreuse assistance, considérant que cette personne faisait partie de l'une ou l'autre famille des mariés, nous ne nous aperçûmes que longtemps - 174 -

— L'Initiation — après que ce personnage, fort souriant au demeurant, ne possédait pas d'affinités avec les parents et amis invités. Pas plus qu'il n'appartenait au personnel du studio photographique que nous avions réquisitionné pour immortaliser notre union. Bien sûr, nous comprîmes postérieurement qu'il y avait eu là interférence : l'un de ces "mondes parallèles" chers à Jimmy Guieu nous ayant délégué, en la circonstance, un de ses membres ! Pour la petite histoire, il n'est pas vain de signaler qu'un peu plus d'un an après, nous retrouverons cette dame à l'occasion d'une conférence sur l'ésotérisme donnée un soir dans la librairie de notre ami Alain Le Kern. Certaines péripéties de cette réunion se verront relatées ultérieurement. Aux quinze jours de voyage de noces passés sur la Côte d'Azur succéda une période de calme, comme il y en eut tant auparavant, que nous mîmes à profit pour compléter les formalités nécessaires à l'acquisition de notre futur appartement. En attendant, nous logions là où j'avais habité avant le mariage : au 6 rue Raoul Busquet. C'est à la fin du mois de mai que l'Organisation Magnifique se rappela à notre bon souvenir. Et de quelle façon ! Aux alentours de minuit, alors que nous nous laissons porter par notre premier sommeil, des bruits nous extirpent des bras de Morphée et nous incitent à éclairer la chambre. Nous n'y parvenons pas : ni la lampe de chevet, ni la torche électrique, dont le faisceau lumineux se réduit à vue d'œil pour disparaître totalement, ne savent nous prémunir contre l'obscurité qui envahit la pièce. Une obscurité inimaginable : pas une once de clarté, même la lumière de la rue ne filtre pas entre les interstices des volets. D'ailleurs, on ne devine même plus les formes de ce qui nous entoure, et nous sommes plongés dans un véritable décor "tombal" tel que notre imaginaire peut se le figurer. Dans le silence qui succède aux bruits précités et à nos chuchotements d'inquiétude, trois coups retentissent contre l'une des cloisons, exactement de la même façon que lors d'une représentation théâtrale. Et là, tout se met en mouvement dans la chambre, et on peut distinguer, aux bruits qu'ils font, l'identité des objets qui se déplacent autour du lit. Main dans la main nous attendons, parfois plus de deux heures, que la sarabande s'achève. Lucette fait preuve d'un courage exemplaire ; elle n'a qu'une - 175 -

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après que ce personnage, fort souriant au demeurant, ne possédait pas d'affinités avec les<br />

parents et amis invités. Pas plus qu'il n'appartenait au personnel du studio photographique que<br />

nous avions réquisitionné pour immortaliser notre union.<br />

Bien sûr, nous comprîmes postérieurement qu'il y avait eu là interférence : l'un de ces<br />

"mondes parallèles" chers à Jimmy Guieu nous ayant délégué, en la circonstance, un de ses<br />

membres !<br />

Pour la petite histoire, il n'est pas vain de signaler qu'un peu plus d'un an après, nous<br />

retrouverons cette dame à l'occasion d'une conférence sur l'ésotérisme donnée un soir dans la<br />

librairie de notre ami Alain Le Kern. Certaines péripéties de cette réunion se verront relatées<br />

ultérieurement.<br />

Aux quinze jours de voyage de noces passés sur la Côte d'Azur succéda une période de<br />

calme, comme il y en eut tant auparavant, que nous mîmes à profit pour compléter les<br />

formalités nécessaires à l'acquisition de notre futur appartement. En attendant, nous logions là<br />

où j'avais habité avant le mariage : au 6 rue Raoul Busquet.<br />

C'est à la fin du mois de mai que l'Organisation Magnifique se rappela à notre bon<br />

souvenir. Et de quelle façon !<br />

Aux alentours de minuit, alors que nous nous laissons porter par notre premier<br />

sommeil, des bruits nous extirpent des bras de Morphée et nous incitent à éclairer la chambre.<br />

Nous n'y parvenons pas : ni la lampe de chevet, ni la torche électrique, dont le faisceau<br />

lumineux se réduit à vue d'œil pour disparaître totalement, ne savent nous prémunir<br />

contre l'obscurité qui envahit la pièce. Une obscurité inimaginable : pas une once de clarté,<br />

même la lumière de la rue ne filtre pas entre les interstices des volets. D'ailleurs, on ne devine<br />

même plus les formes de ce qui nous entoure, et nous sommes plongés dans un véritable décor<br />

"tombal" tel que notre imaginaire peut se le figurer. Dans le silence qui succède aux bruits<br />

précités et à nos chuchotements d'inquiétude, trois coups retentissent contre l'une des cloisons,<br />

exactement de la même façon que lors d'une représentation théâtrale. Et là, tout se met en<br />

mouvement dans la chambre, et on peut distinguer, aux bruits qu'ils font, l'identité des<br />

objets qui se déplacent autour du lit. Main dans la main nous attendons, parfois plus de deux<br />

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