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Tome 1 - "L'Initiation"

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— L'Initiation —<br />

Je n'aurai pas trop le loisir de me consacrer à "l'affaire Sardou" ; ce qui était à redouter<br />

se précise : la direction régionale de la Sécurité sociale m'invite, à la suite du compte rendu<br />

établi par madame Pisano, à me présenter au docteur Beyvin, médecin du travail de l'entreprise,<br />

pour exposer mon cas. Sur le moment, je ne saisis pas bien le sens de la manœuvre et ne fais<br />

même pas un rapprochement avec la situation vécue quelque trois ans auparavant, à l'armée.<br />

C'est au centre Cantini (où travaille Jacques) que se tient le cabinet de la médecine du<br />

travail. Je m'y rends donc et réponds le plus objectivement possible aux questions qui me sont<br />

posées.<br />

Le docteur Beyvin, de toute évidence, n'a pas eu vent de toute l'histoire et bien des<br />

points lui ont été cachés, à moins qu'il ne veuille point en tenir compte pour des raisons qui lui<br />

sont propres. Ce qui ressort, évidemment, c'est qu'il est fait état uniquement de ma personne en<br />

ce rapport qu'il est en train d'établir et que, pour lui, je suis la proie d'hallucinations !<br />

Comme je ne sais pas où cela est en passe de me mener, je lui demande s'il ne juge pas utile de<br />

faire corroborer mes dires par des témoins travaillant ou ayant travaillé avec moi. Cette<br />

question n'a pas l'air de l'enchanter vraiment, mais il ne peut s'y soustraire et prend note des<br />

noms de camarades qui m'avaient proposé, avant que je ne me soumette à cet interrogatoire, de<br />

me porter assistance sous toutes les formes que je jugerais utiles, au cas où je sentirais poindre<br />

quelque menace visant à me culpabiliser ou à me faire endosser tous les torts.<br />

C'est ainsi qu'après avoir auditionné une bonne douzaine d'employés, le médecin du<br />

travail rédigea son rapport. Son honnêteté l'engagea à me préciser, lors d’une seconde<br />

convocation dont je fis l’objet, qu'il s'estimait incompétent pour rendre un jugement définitif et<br />

objectif dans cette affaire. Il considéra que si je pouvais être la victime d'hallucinations, je<br />

n'étais pas le seul.<br />

Un vendredi d'octobre, alors que l'après-midi tout à fait estival touchait à sa fin, deux<br />

communications téléphoniques successives vinrent m'interrompre dans mes activités.<br />

Ce fut d'abord le docteur Beyvin qui m'avisa que "notre employeur" ne se contentait<br />

pas de son rapport et qu'il lui était exigé, du fait, d'établir un complément d'enquête de façon à<br />

statuer efficacement sur le cas "Jean-Claude Pantel". Autrement dit, ne pouvant outrepasser<br />

ses droits qui ne lui permettaient pas de décider, à lui seul, quoi que ce soit, le docteur Beyvin<br />

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