Tome 1 - "L'Initiation"

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— Les Visiteurs de l'Espace-Temps — appartement dont je jurerais qu'il est le sien... Incontestablement, il ressort de cet constatation ce que je considère être une absence physique : la sienne ou la nôtre. Ma théorie déductive de "la bulle" se trouve renforcée et, sans que j'estime avoir fait là une découverte fondamentale, je n'aspire qu'à une chose : retourner au 27 rue Lafayette avec mes amis marseillais pour avoir une idée plus précise des faits. A quatre reprises, une fois avec Jean-Claude Panteri et Gilbert Marciano, une autre fois avec Jacques Warnier et Pierre Montagard et deux fois accompagné de Pascal Petrucci, je me rends à ce fameux immeuble de conception tout à fait moderne, qui n'attire en rien l'attention par rapport aux autres bâtiments qui l'entourent. L'entrée est équipée d'un Interphone, et l'on ne peut avoir accès à l'intérieur qu'en sonnant chez quelqu'un. Pour entrer, nous avons donc dû patienter à chaque fois, le temps qu'un habitant des lieux pénètre ou sorte de l'immeuble. Où le paranormal reprend ses droits, c'est quand il nous faut prendre l'ascenseur : nous n'arrivons jamais à l'étage de notre choix ! Il nous faut d'abord attendre l'immobilisation de l'appareil, laquelle ne se fait pas sans mal : parfois il s'arrête, pour repartir aussitôt dans un sens ou dans l'autre, ce qui nous oblige à monter ou à descendre à pied, mais nous permet, également, de visiter la maison palier par palier. Sans aboutir à l'appartement, faut-il le préciser. De toute façon, il ne faut pas oublier dans quelles conditions j'ai accédé à ce "domicile" de l'Organisation Magnifique. N'ayant actionné aucun bouton, ni à l'entrée, ni dans l'ascenseur, ni même au moment de m'introduire dans l'appartement, les maîtres des lieux m'avaient en quelque sorte baladé à leur gré (conditionné que je devais être, comme cela a été relaté précédemment) et, de ce fait, je ne pouvais posséder de repères très précis. Janvier s'acheva par le mariage de Pascal Petrucci avec une collègue de travail et la mutation de Jean-Claude Panteri pour le service des imprimés, service que je n'allais pas tarder à rejoindre à mon tour, ma présence s'avérant être indésirable au centre de paiement de la rue Jules Moulet où il n'était pas rare de voir des manifestations se produire. Ainsi, un jour, alors que nous œuvrions dans la salle des archives, une rangée de dossiers se dégagea des étagères, demeura un instant en suspens, puis se posa sur le sol, sans que rien ne se mélange. Il faut savoir que le classement de ces documents était un classement vertical et que - 130 -

— L'Initiation — les dossiers étaient, de ce fait, posés sur chant, ce qui excluait théoriquement qu'on pût les extraire en grosse quantité de leur rangement, en bon ordre, à moins d'avoir pris soin auparavant de les enduire de glu !... Comme partout ailleurs, ces phénomènes agaçaient le personnel d'encadrement, contrariant la bonne marche des activités, ouvrant des brèches dans la discipline, laquelle discipline est indispensable lorsqu'il faut gérer une collectivité. L'imperturbabilité n'est et ne sera jamais de circonstance quand se manifeste le "paranormal", et quelque vingt-cinq ans en arrière encore moins qu'aujourd'hui où les films, les ouvrages littéraires ou les conférences sont monnaie courante, interpellant monsieur ou madame Tout-le-monde presque quotidiennement, sans qu'il faille estimer pour autant que cela est entré dans les mœurs. Disons que tout un chacun accepte mieux la narration de certaines choses (à défaut de pouvoir les vivre), que certains événements sont davantage pris au sérieux et, surtout, que le rêve nous est nécessaire pour alimenter l'esprit, même si ce dernier se veut "cartésien". Ce rêve que les pseudo-réalités de notre mode de vie se plaisent d'annihiler lorsqu'elles ne le métamorphosent pas en cauchemar. Pour ma part, le "paranormal" ne me fait plus rêver, il se limite pour l'heure à un changement radical dans ce dont j'avais fait "mes" certitudes. Ainsi l'athée que je prétendais être prie souvent pour la guérison définitive de Chantal. Celle-ci s'est précipitamment fiancée avec Roberto De Rosa, un inspecteur des douanes qu'elle retrouvait chaque année en Italie. Pour ma part, chaque fin de semaine, je revois Chantal qui, quoique pâlotte, apparaît ragaillardie. Ni sa mère ni moi ne chantons victoire : nous nous limitons à la constatation de ce mieux, laissant à l'alchimie de la "foi" la rude tâche de transformer notre espoir en réalité. J'ai reçu un courrier de Claudine qui m'annonce sa venue dans le Midi pour Pâques où elle me présentera son fiancé Gil Saulnier. Pensant à Mikaël, je commence à trouver pesant ce qu'il nommait "l'environnement social" dont il pensait que je serais détaché un jour prochain, pour accéder au "parce que" du "pourquoi" de mon implication à l'action de l'Organisation Magnifique. En attendant cet instant - s'il doit venir - je me contente, avec Christian Santamaria, - 131 -

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appartement dont je jurerais qu'il est le sien... Incontestablement, il ressort de cet constatation<br />

ce que je considère être une absence physique : la sienne ou la nôtre. Ma théorie déductive<br />

de "la bulle" se trouve renforcée et, sans que j'estime avoir fait là une découverte<br />

fondamentale, je n'aspire qu'à une chose : retourner au 27 rue Lafayette avec mes amis<br />

marseillais pour avoir une idée plus précise des faits.<br />

A quatre reprises, une fois avec Jean-Claude Panteri et Gilbert Marciano, une autre fois<br />

avec Jacques Warnier et Pierre Montagard et deux fois accompagné de Pascal Petrucci, je me<br />

rends à ce fameux immeuble de conception tout à fait moderne, qui n'attire en rien l'attention<br />

par rapport aux autres bâtiments qui l'entourent. L'entrée est équipée d'un Interphone, et l'on<br />

ne peut avoir accès à l'intérieur qu'en sonnant chez quelqu'un. Pour entrer, nous avons donc dû<br />

patienter à chaque fois, le temps qu'un habitant des lieux pénètre ou sorte de l'immeuble. Où le<br />

paranormal reprend ses droits, c'est quand il nous faut prendre l'ascenseur : nous<br />

n'arrivons jamais à l'étage de notre choix ! Il nous faut d'abord attendre l'immobilisation de<br />

l'appareil, laquelle ne se fait pas sans mal : parfois il s'arrête, pour repartir aussitôt dans un sens<br />

ou dans l'autre, ce qui nous oblige à monter ou à descendre à pied, mais nous permet,<br />

également, de visiter la maison palier par palier. Sans aboutir à l'appartement, faut-il le<br />

préciser.<br />

De toute façon, il ne faut pas oublier dans quelles conditions j'ai accédé à ce "domicile"<br />

de l'Organisation Magnifique. N'ayant actionné aucun bouton, ni à l'entrée, ni dans l'ascenseur,<br />

ni même au moment de m'introduire dans l'appartement, les maîtres des lieux m'avaient en<br />

quelque sorte baladé à leur gré (conditionné que je devais être, comme cela a été relaté<br />

précédemment) et, de ce fait, je ne pouvais posséder de repères très précis.<br />

Janvier s'acheva par le mariage de Pascal Petrucci avec une collègue de travail et la<br />

mutation de Jean-Claude Panteri pour le service des imprimés, service que je n'allais pas tarder<br />

à rejoindre à mon tour, ma présence s'avérant être indésirable au centre de paiement de la rue<br />

Jules Moulet où il n'était pas rare de voir des manifestations se produire. Ainsi, un jour, alors<br />

que nous œuvrions dans la salle des archives, une rangée de dossiers se dégagea des<br />

étagères, demeura un instant en suspens, puis se posa sur le sol, sans que rien ne se<br />

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