Tome 1 - "L'Initiation"

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— Les Visiteurs de l'Espace-Temps — faut, que je le faisais auparavant lorsque, l'automne venu, j'entamais une nouvelle année scolaire. Ainsi, je dus, en détail, répéter en ces instants de retrouvailles ce que je n'avais certainement pas manqué de relater au fil des conversations téléphoniques de la semaine. Ceci contribuait à procurer de la joie à mes parents et je ne me sentais pas le droit de les priver de ce bonheur qu'ils puisaient dans ce rôle de confidents qu'ils avaient si souvent joué, maintenant de la sorte cette complicité contre laquelle la séparation ne peut rien, ni par la distance, ni par la durée. Je profitai également de ce week-end trop court pour m'adonner à mon sport favori, en allant trottiner avec quelques amis sur le parcours de cross de mon club. La seconde semaine s'annonçait on ne peut mieux puisque abritant la fête nationale : le 14 juillet. Plus clairement, je n'aurais à travailler que quatre jours et cela me réjouissait d'autant plus que les 13 et 14 juillet l'orchestre auquel j'appartenais donnait un bal à Grimaud, bourgade voisine de Saint-Tropez. C'est pourtant, contre toute attente, le 10 juillet qui demeurera pour moi le point culminant de cette période. Entra dans le service où j'avais été affecté un garçon qui répondait au nom de Warnier (son nom se prononçant comme celui de mon amie Chantal). Il se prénommait Jacques et allait devenir en plus d'un ami, le premier complice et aussi la première victime, toutes proportions gardées, d'une aventure peu banale. Personnage attirant bien que n'étant pas d'un naturel expansif, Jacques avait alors vingt et un ans. Nous sympathisâmes très rapidement et, dans les jours qui suivirent, il m'apprit qu'il pratiquait, en plus du football, l'athlétisme. Cela eut pour effet de nous rapprocher davantage : outre le fait que nous fussions tous deux nouveaux, nous partagions à présent celui d'évoluer dans la même activité sportive. Ainsi nous tombâmes d'accord pour nous entraîner ensemble après la coupure destinée à fêter la Révolution française. Il ne me restait donc qu'à ramener de Toulon mon équipement sportif. Ce week-end prolongé me régénéra. J'avais vu ma famille, mes amis, je m'étais entraîné avec mon club de l'U.S.A.M. Toulon et j'avais même donné de la voix avec mon orchestre "Les Desperados" pour faire danser les vacanciers de Grimaud et des environs. J'avais, de la sorte, en ces trois jours, renoué avec "tout" ce que j'aimais. - 12 -

— L'Initiation — Bien sûr, ce "retour aux sources" ne m’occultait pas l’idée qu’il me fallait regagner Marseille, mais ce n'était déjà plus dans les mêmes conditions, mon état d'esprit ayant considérablement changé. Ne savais-je pas que je pourrais désormais pratiquer mon sport favori sans devoir attendre les week-end ? Et de surcroît avec un compagnon que je considérais déjà comme un ami ? Jacques Warnier, marseillais d'origine, connaissait tous les stades de sa ville et je lui fis bien évidemment confiance lorsqu'il choisit, sans hésiter, le stade Delort par rapport à sa proximité avec notre bureau. Ce stade ne possédait pas, à l'époque, les magnifiques installations dont il dispose aujourd'hui. Toutefois, il pouvait permettre de pratiquer l'athlétisme puisqu'il était doté d'une piste, d'aires de lancer pour le "poids" et le "disque", ainsi que de deux sautoirs pour la "hauteur" et la "longueur". Jouxtant la grande arène du stade Vélodrome où évolue l'équipe de football de l'Olympique de Marseille, le stade Delort demeure entouré de courts de tennis et, il y a un quart de siècle de cela, il nous offrait déjà un vestiaire, vétuste certes, mais c'était là un abri où nous pouvions nous changer. Que demander de plus lorsqu'on a à peine un peu plus ou un peu moins de vingt ans, avec au fond de soi beaucoup d'énergie à dépenser ? Ce fut donc le premier mardi de la semaine qui suivit ce week-end prolongé qui nous vit inaugurer les installations du stade Delort. Nous avions convenu au préalable de nous y rendre deux fois : le mardi et le jeudi. Ce premier entraînement se déroula fort bien. Dans la gaieté, nous accomplîmes une vingtaine de minutes de course lente en guise d'échauffement, avant de tester nos qualités respectives de vitesse, de résistance et d'endurance. Ce sont là les trois critères permettant de différencier les coureurs pour les étalonner ensuite dans l'une des trois disciplines de la course : le sprint, le demi-fond, le fond. Jacques s'avéra le plus rapide, il était plus explosif en tant que coureur de 100 mètres. Quant à moi, je me montrai plus résistant, moins jaillissant, mais pouvant prolonger ma vitesse de base comme il sied à tout coureur de 800 mètres. Le temps de procéder à une demi-heure de course lente destinée à faire revenir nos muscles (dont en particulier le cœur, à un rythme plus propice à la récupération), nous regagnâmes le vestiaire où nous fîmes un brin de toilette avant de nous rhabiller pour rentrer chez nous. - 13 -

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faut, que je le faisais auparavant lorsque, l'automne venu, j'entamais une nouvelle année<br />

scolaire. Ainsi, je dus, en détail, répéter en ces instants de retrouvailles ce que je n'avais<br />

certainement pas manqué de relater au fil des conversations téléphoniques de la semaine. Ceci<br />

contribuait à procurer de la joie à mes parents et je ne me sentais pas le droit de les priver de ce<br />

bonheur qu'ils puisaient dans ce rôle de confidents qu'ils avaient si souvent joué, maintenant de<br />

la sorte cette complicité contre laquelle la séparation ne peut rien, ni par la distance, ni par la<br />

durée.<br />

Je profitai également de ce week-end trop court pour m'adonner à mon sport favori, en<br />

allant trottiner avec quelques amis sur le parcours de cross de mon club.<br />

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14 juillet. Plus clairement, je n'aurais à travailler que quatre jours et cela me réjouissait d'autant<br />

plus que les 13 et 14 juillet l'orchestre auquel j'appartenais donnait un bal à Grimaud, bourgade<br />

voisine de Saint-Tropez. C'est pourtant, contre toute attente, le 10 juillet qui demeurera pour<br />

moi le point culminant de cette période.<br />

Entra dans le service où j'avais été affecté un garçon qui répondait au nom de Warnier<br />

(son nom se prononçant comme celui de mon amie Chantal). Il se prénommait Jacques et allait<br />

devenir en plus d'un ami, le premier complice et aussi la première victime, toutes proportions<br />

gardées, d'une aventure peu banale.<br />

Personnage attirant bien que n'étant pas d'un naturel expansif, Jacques avait alors vingt<br />

et un ans. Nous sympathisâmes très rapidement et, dans les jours qui suivirent, il m'apprit qu'il<br />

pratiquait, en plus du football, l'athlétisme. Cela eut pour effet de nous rapprocher davantage :<br />

outre le fait que nous fussions tous deux nouveaux, nous partagions à présent celui d'évoluer<br />

dans la même activité sportive. Ainsi nous tombâmes d'accord pour nous entraîner ensemble<br />

après la coupure destinée à fêter la Révolution française. Il ne me restait donc qu'à ramener de<br />

Toulon mon équipement sportif.<br />

Ce week-end prolongé me régénéra. J'avais vu ma famille, mes amis, je m'étais entraîné<br />

avec mon club de l'U.S.A.M. Toulon et j'avais même donné de la voix avec mon orchestre "Les<br />

Desperados" pour faire danser les vacanciers de Grimaud et des environs.<br />

J'avais, de la sorte, en ces trois jours, renoué avec "tout" ce que j'aimais.<br />

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