Centre des visiteurs du champ de bataille de Culloden

Photo aérienne du front
jacobite avançant à travers
le champ de bataille vers le
front du gouvernement et
le centre des visiteurs.
Photo Alexander Bennett,
© The National Trust for
Scotland
Les Cahiers de l’Urbanisme N° 77
Décembre 2010
Andrew Grant McKenzie
The National Trust
for Scotland
Culloden Battlefield
Visitor Centre
Senior Admissions and
Membership Assistant
M.A. (Hons)
74-80
Centre des visiteurs du champ
de bataille de Culloden
Perspectives passionnantes et préservation d’une partie
vitale de l’histoire d’Écosse pour les générations à venir
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Des lieux chargés d’histoire et de beautés
naturelles appartenant au National Trust
for Scotland
Le National Trust for Scotland possède et entretient
le centre des visiteurs du champ de bataille
de Culloden. Cette organisation caritative de
protection du patrimoine historique, culturel et
naturel de la nation écossaise a été créée en 1931.
Un grand nombre des propriétés du Trust lui ont
été léguées en vue d’en assurer la protection afin
que les générations futures puissent en profiter.
Le Trust veille sur un site classé au patrimoine
mondial, 16 îles, 76.000 hectares de campagne,
7 réserves naturelles nationales, 26 châteaux,
palais et manoirs, 4 champs de bataille, 23 salles
de mariage, 35 jardins, 72 propriétés de villégiature,
plus de 50.000 objets et 4 lieux de naissance
d’Écossais célèbres.
La direction du National Trust for Scotland
est installée dans un tout nouveau siège, implanté
au Hermiston Quay à Édimbourg. Kate
Mavor, Administrateur général, est à la tête de
l’équipe dirigeante composée de 11 directeurs,
qui travaille en collaboration avec le nouveau
Président, Sir Kenneth Calman, et le Conseil. Le
Trust compte également des groupes de gestion
locaux répartis comme suit : groupe Bâtiments
et Jardins Édimbourg et Est, Glasgow et Ouest,
et Nord ; groupe Campagne et Îles Nord et Sud ;
et un groupe de Gestion du patrimoine à l’échelle
nationale.
Le financement d’une organisation de cette
envergure dépend dans une très large mesure des
revenus engrangés grâce aux 310.000 cotisations
annuelles des membres du Trust. Le Trust bénéficie
en outre d’une aide permettant aux organisations
caritatives de récupérer jusqu’à 28 pence
par pound (0,38 cent par 1,15 euro) sur la première
tranche d’imposition. Ses autres revenus proviennent
de dons généraux, de legs et des bénéfices
récoltés sur les propriétés et sites dont il a la
charge par le biais des billets d’entrée, de la vente
au détail et des restaurants.
Importance historique de la bataille de Culloden
Le 16 avril 1746 est une date profondément gravée
dans les annales de l’histoire des Highlands
et d’Écosse, mais aussi de Grande-Bretagne,
d’Europe et du monde en raison de la bataille
de Culloden et de ses répercussions, lourdes de
conséquence. La bataille elle-même marqua la
fin de la période jacobite, qui avait débuté en 1688
avec le détrônement du Roi Jacques VII d’Écosse
et II d’Angleterre, qui appartenait à la Maison
des Stuart, et s’était soldée par le soulèvement
jacobite de 1689 («jacobus» étant le mot latin
pour «fidèle à Jacques»). En 1714, au beau milieu
Cottage Leanach et le
centre des visiteurs.
Photo Andrew McKenzie,
© The National Trust for
Scotland
des troubles politiques causés par l’acte d’Union
des Parlements en 1707, le trône passa des mains
de la dynastie des Stuart à George I, issu de la
Maison de Hanovre. Le résultat fut une succession
de soulèvements contre le gouvernement
hanovrien du Roi George II en 1715, 1719 et, enfin,
en 1745, pour le compte de Jacques François
Édouard Stuart, le fils du roi détrôné Jacques
VII et II. Le soulèvement final fut commandité
par Charles Édouard Stuart, le fils de 24 ans de
Jacques François.
Le jacobitisme peut être perçu comme un groupement
d’intérêts assez complexe, fédéré par le
désir de voir restaurée la dynastie des Stuart sur
les trônes d’Écosse et d’Angleterre. Tout au long
de cette période, les Jacobites ont compté dans
leurs rangs des Français, Espagnols, Irlandais,
Anglais et Écossais des basses et hautes terres,
œuvrant tous ensemble pour la cause des Stuart,
même si leurs motivations personnelles étaient
parfois complètement étrangères les unes aux
autres.
Après un soulèvement ayant vu l’armée jacobite
s’aventurer jusqu’à Derby, au sud, avant de battre
en retraite dans les Highlands, la bataille de
Culloden ne dura pas plus d’une heure. L’armée
composée de 5 à 7.000 soldats jacobites, dont
la plupart n’avaient ni mangé ni dormi depuis
plusieurs jours, subit une cuisante défaite face
aux 10.000 soldats des troupes du gouvernement.
La bataille s’amorça par des tirs d’artillerie
inefficaces du canon jacobite, suivis d’une riposte
massive de tirs des forces gouvernementales. Les
Jacobites décidèrent alors de charger à travers la
lande, la seconde ligne se débattant déjà avec la
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manœuvre déconcertante de la cavalerie gouvernementale,
aidée par les Highlanders combattant
dans la milice Argyll afin de transpercer les hauts
murs de pierre de l’enceinte de Culwhinniac, sur
le flanc droit des Jacobites. Le terrifiant corps
à corps qui s’ensuivit lorsque le flanc droit des
Jacobites transperça la ligne de front du gouvernement
vit le Duc de Cumberland, commandant
en chef de l’armée du gouvernement en Écosse
et fils de George II, avancer ses régiments de seconde
ligne et laisser, en trois ou quatre minutes
à peine, près de 700 Jacobites morts ou blessés
sous des salves de tirs de mousquets.
Une fois l’offensive repoussée, le Duc de
Cumberland reforma ses régiments et leur intima
de traverser la lande en passant à la baïonnette
les Jacobites blessés, pour prendre possession du
champ de bataille, mais aussi des Highlands dans
leur ensemble. On estime que 1.500 Jacobites ont
perdu la vie, contre 50 pertes du côté du gouvernement,
au cours des soixante minutes de la bataille,
ce chiffre ayant été porté à 350 les jours suivants
en raison du décès des hommes blessés.
Comparativement aux conflits qui ont émaillé
l’histoire mondiale, on ne peut nullement parler en
l’occurrence de pertes nombreuses. C’est peutêtre
en raison des suites directes de la bataille
que celle-ci a acquis une place extraordinaire
dans la culture écossaise. Aujourd’hui encore,
cette bataille suscite de vives émotions chez de
nombreux visiteurs du site et forge un socle solide
Les noms des généreux
donateurs ont été gravés sur
les chemins pavés menant
au centre des visiteurs.
Photo Catherine Dhem, ©
SPW
de la culture gaélique, irrévocablement changée
par la «Pacification des Highlands» systématique
opérée par les forces du gouvernement.
Le projet de mémorial du champ de bataille
de Culloden, 2007
La commémoration d’un tel événement est de la
plus haute importance pour le National Trust for
Scotland et sa place dans le patrimoine écossais
ne sera jamais prise à la légère. En décembre
2007, le projet de mémorial du champ de bataille
de Culloden a permis de créer une exposition et un
centre des visiteurs à la pointe de la technologie
pour un budget d’environ 11 millions d’euros, en
mémoire aux événements qui ont eu lieu sur cette
morne lande 8 km à l’est d’Inverness.
Le projet a été financé par un large éventail de
bienfaiteurs et à la faveur du soutien du gouvernement
écossais, de l’Union européenne, des
Highlands et de Islands Enterprise et Bòrd na
Gàidhlig, ainsi que d’autres donations généreuses
émanant de divers trusts et sponsors. En outre,
des dons ont été versés par des particuliers, parmi
lesquels de nombreux membres du National
Trust for Scotland. Des projets de levée de fonds
ont également été lancés et ont été très largement
soutenus par des descendants écossais à travers
le monde. En échange des dons versés au projet
du mémorial, les noms des généreux donateurs
ont été gravés dans des pierres ou inscrits au
plafond du centre.
Plafond du restaurant
portant les noms de
donateurs.
Photo Andrew McKenzie,
© The National Trust for
Scotland
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Le mur du mémorial.
Photo Andrew McKenzie,
© The National Trust for
Scotland
Architecture
La conception du centre fut le point culminant des
fouilles archéologiques approfondies menées par
Jill Harden, Tony Pollard et Neil Oliver, qui ont débuté
en 2000 sur le site de la bataille, ainsi que du
travail sur les recherches historiques réalisées par
toute une série d’universitaires, sur lequel repose
l’interprétation de la nouvelle exposition. Gareth
Hoskins and Associates, un bureau d’architecture
de Glasgow, fut choisi parmi 85 candidats du
monde entier. Ce bureau proposait de construire
un nouveau bâtiment éloigné du champ de bataille,
les fouilles archéologiques ayant démontré
que l’ancien centre des visiteurs se trouvait à
l’emplacement de la seconde ligne de l’armée du
gouvernement. La conception du bâtiment n’était
pas seulement contemporaine, elle s’intégrait
également dans le paysage en recourant aux
formes et à la patine naturelle de matériaux de
construction non traités. Elle prévoyait d’utiliser
un maximum de matériaux disponibles le plus
près possible du site de construction. La pierre
de Caithness des carrières locales et le mélèze
des forêts durables locales constituent ainsi les
matières premières clés.
Au printemps 2005, après s’être vu confier la
conception du bâtiment, Gareth Hoskins fut cité
dans le magazine Scotland in Trust du National
Trust for Scotland, quant à l’importance de la
tâche qui l’attendait : «Culloden éveille une foule
de souvenirs historiques hors du commun, et est
en effet l’un des lieux les plus chargés en émotions
qu’il m’ait été donné de visiter. Cependant, il
m’est clairement apparu que nous devions faire
quelque chose pour aider les visiteurs à apprécier
davantage le site. Nous voulions qu’ils viennent à
Culloden et ressentent réellement ce qui s’y était
passé, tout en dissipant certains des mythes
entourant cette bataille.» 01
L’importance historique du site à l’esprit, le bureau
a merveilleusement bien traduit cette notion
dans l’architecture du centre des visiteurs. Un
des exemples les plus frappants réside dans le
mur du mémorial, sur le sentier menant au champ
de bataille : il compte 50 pierres en saillie, suivies
d’un vide, puis de 1.500 nouvelles pierres en
saillie, chacune évoquant la mémoire d’un homme
ayant perdu la vie dans l’un des deux camps.
L’élément le plus marquant est sans doute le
caractère anonyme du mémorial : il fait fi des
préjugés de nation et de clan qui règnent en
maître dans les autres mémoriaux existants, tout
en attirant l’attention du visiteur sur les pertes
individuelles.
77
01
G. HOSKINS, dans Scotland
in Trust, printemps 2005,
p. 38-39.

Muséologie
La conception de l’exposition proprement dite
atteint, à l’instar de l’architecture, un niveau de
classe mondiale. La société Ralph Appelbaum
Associates Incorporated a été chargée de la
création de l’expérience visiteur. Elle s’enorgueillit
de posséder des bureaux à New York, Londres
et Pékin, ainsi qu’un portefeuille de plus de 350
clients dans le monde, dont le Musée américain
de l’holocauste, le Musée national d’Écosse, le
Musée londonien du transport et le Musée américain
d’histoire naturelle.
La muséologie du centre des visiteurs du champ de
bataille de Culloden joue la carte d’une expérience
accessible et aisément compréhensible pour le
visiteur. La visite de l’exposition suscite toute une
série de sentiments et d’émotions, tout en restant
suffisamment académique pour intéresser les
visiteurs connaissant déjà la bataille, et en piquant
la curiosité de ceux qui n’avaient peut-être jamais
entendu parler de la bataille de Culloden.
Dès l’entrée, le visiteur est confronté à une série
de cornemuses, sans doute jouées par les troupes
du gouvernement, et à leur son, sous le titre
«Challenging Perspectives». Ceci plante le décor
d’une exposition qui essaie de requalifier de guerre
civile le soulèvement de 1745, et de remettre en
question la conception erronée et fréquente selon
laquelle il s’agissait d’un combat entre Angleterre
et Écosse. Vient ensuite une progression à travers
trois couloirs expliquant les mouvements des deux
armées tout au long de la campagne de 1745. La
version jacobite de l’histoire est présentée sur le
mur de droite et celle du gouvernement ou des
troupes de Hanovre, sur celui de gauche. En suivant
la campagne des Jacobites, qui marchaient sur
Derby, le visiteur arpente effectivement le couloir
du centre en direction du sud. Après le revirement
au conseil de Derby, il prend la direction du nord,
où le couloir amorce une montée, ce qui crée une
Plan intérieur du centre
des visiteurs.
© The National Trust for
Scotland
sensation de résistance et de fatigue. Tout au
long de cette section du centre, l’interprétation
s’affiche grâce à toute une série de technologies, y
compris des écrans tactiles retraçant les événements
du soulèvement au travers de témoignages
de première ligne et de témoins visuels. Le visiteur
découvrira aussi des projections de cartes de
la campagne qui illustrent les mouvements des
armées alors qu’elles évoluent sur les cartes interactives
programmées par ordinateur, ainsi que de
nombreux décors sonores et autres éléments plus
traditionnels.
C’est à ce stade de l’exposition que l’on s’aperçoit
de l’utilisation sublime de la muséologie et de l’interprétation.
Jusqu’ici, le mur illustrant les troupes
du gouvernement était un enchevêtrement de mélèze,
dans une conception désorganisée mais réalisée
avec art. Il prend désormais une forme droite
et organisée en régiments tandis que le visiteur se
rapproche de la date du 15 avril 1746. Ce changement
illustre le retour du Duc de Cumberland
qui revient des Flandres et prend son poste de
Commandant en chef de l’armée du gouvernement
écossais, soumettant les soldats à des formations
et réorganisant ce qui était, tout comme sur les
murs, un véritable capharnaüm. C’est aussi à ce
stade que le visiteur aperçoit le champ de bataille
pour la première fois depuis qu’il a pénétré dans le
centre, ce qui symbolise l’arrivée des armées dans
la zone la veille de la bataille.
Le passage suivant symbolise le moment pivot
qui conduira à la bataille lorsque les Jacobites
essayèrent de mener une attaque surprise de nuit
sur le camp du gouvernement à proximité de Nairn.
Ce moment est représenté par un couloir sombre
et en pente, créant une sensation de mouvement
psychologique en direction de la bataille. Le
mur du gouvernement est encore ordonné à ce
stade, tandis que celui des Jacobites est soudain
anguleux et presque déroutant. Des voix s’élevant
de chaque côté donnent au visiteur une idée de la
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La muséologie du centre des visiteurs du champ de
bataille de Culloden joue la carte d’une expérience
accessible et aisément compréhensible pour le visiteur.
La visite de l’exposition suscite toute une série de
sentiments et d’émotions, tout en restant suffisamment
académique pour intéresser les visiteurs connaissant
déjà la bataille, et en piquant la curiosité de ceux qui
n’avaient peut-être jamais entendu parler de la bataille
de Culloden.
lutte régnant parmi les Jacobites, par opposition
au camp du gouvernement, confiant et bien reposé.
Une fois arrivé à la fin de cette marche, le visiteur
peut entendre les sons du combat provenant de
l’excellent film d’immersion dans la bataille.
Projeté dans une petite pièce, ce film de quatre
minutes place le visiteur au centre du corps à corps
ayant eu lieu lors de la bataille. Grâce aux écrans
recouvrant les quatre murs, l’image et le son créent
un choc émotionnel et donne vie au type de lutte
et à la férocité de la bataille. Après tout ce que le
visiteur a vu et emmagasiné à ce stade, cette expérience
l’aide à prendre conscience de l’évolution
inexorable de la campagne vers son issue fatale.
La confusion de la bataille toujours bien présente à
l’esprit, le visiteur arrive alors dans la «Battle Zone»
qui explique les recherches archéologiques récentes
et la tactique de la bataille. Le point fort est
ici la «Battle Table» programmée sur ordinateur qui
présente la bataille selon une vue aérienne, montrant
clairement les mouvements des régiments et
les décisions tactiques qui ont abouti au résultat
que l’on connaît. C’est à partir d’ici que le champ de
bataille proprement dit peut se visiter, permettant
ainsi au visiteur d’apprécier et de contempler le lieu
où la bataille eut lieu, le 16 avril 1746.
Le dernier couloir de l’exposition se concentre
sur les suites de la bataille et la gestion des
Highlands, tout en soulignant l’importance
historique et ses connexions en Europe et dans
le monde, en raison des mouvements massifs de
populations et de la progression dans la période
de l’Empire britannique. L’exposition se termine
de façon très pertinente par une évocation de la
réémergence récente de la culture gaélique en
Écosse, l’ensemble des visiteurs étant soumis au
son et à la vue de la cornemuse des Highlands.
Environnement et paysage
En tant qu’organisme caritatif de préservation
du patrimoine, l’effort environnemental est d’une
importance capitale aux yeux du National Trust for
Scotland. Avec le centre des visiteurs, le but était
de créer un développement durable d’un point de
vue environnemental. En plus d’utiliser des matériaux
locaux et durables, le centre est chauffé
grâce à une chaudière durable dont les pellets
sont fournis par l’école de sylviculture locale,
située à moins de 2 km du site.
Le recyclage occupe également une place prépondérante
et le centre s’efforce de recycler un
maximum de déchets : carton, papier, plastique,
verre et aluminium. Un point positif pour l’environnement,
mais cette politique a également permis
de réduire de manière significative le besoin
d’enlèvements des déchets généraux, avec pour
résultat des économies financières.
Un comité environnemental composé de
membres du personnel, dont le but principal est
de mettre au point de nouvelles idées capables
de contribuer aux normes existantes - très
élevées - du centre, est chargé d’en surveiller les
aspects écologiques. Grâce à la combinaison de
tous ces efforts, le centre a reçu le très convoité
«Green Tourism Gold Award» décerné par le
Scottish Tourist Board, moins d’un an après son
inauguration.
Le champ de bataille proprement dit est un projet
d’aménagement paysager majeur et permanent.
Ce travail est accompli par une équipe de trois
personnes, bénéficiant de l’aide occasionnelle
de groupes de bénévoles et d’étudiants de l’école
de sylviculture. La partie du champ de bataille
appartenant au Trust est aujourd’hui la plus fidèle
possible à ce à quoi il devait ressembler le 16 avril
1746. D’après des comptes rendus de témoins
visuels, nous savons que la plaine était «un pâturage
grossier recouvert de bruyère» et, grâce à
une longue période d’élagage, nous sommes parvenus
à plus ou moins reconstituer cet aspect. La
dernière plantation de la Commission Sylviculture
dans la zone entourant le cairn et le site funéraire
fut retirée en 2000. C’est aussi à travers cette
zone que la route vers Inverness passait jadis,
mais elle fut redirigée vers le nord, bien qu’elle
traverse encore directement le champ de bataille.
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Drapeau rouge du
gouvernement, 1881
pierres tombales et cairn,
drapeau bleu jacobite.
Photo Andrew McKenzie,
© The National Trust for
Scotland
Guides GPS du champ de bataille,
par Zolk Limited/Zolkc
Aujourd’hui, le Trust possède environ la moitié
du champ de bataille, l’autre moitié appartenant
toujours à la Commission Sylviculture. La section
du champ la plus intéressante pour les visiteurs
est à une petite distance de marche du centre
des visiteurs et inclut la zone dans laquelle le
corps à corps le plus sanglant eut lieu ainsi que
le «site funéraire», supposé abriter les corps de la
plupart des 1.500 Jacobites morts au combat. Le
guide GPS qui emmène le visiteur à travers cette
partie du site est un incontournable de la visite du
champ de bataille de Culloden.
La technologie utilisée dans l’unité GPS est une
première mondiale conçue par la société Zolk
Limited/Zolkc. En étroite collaboration avec le
Trust, Zolk a créé une visite guidée informative
qui identifie la position du visiteur par satellite
lors de ses déplacements sur le site. En chaque
point, il reçoit de nombreuses informations,
par exemple sur la tactique et les armes, ainsi
que des comptes rendus de témoins visuels
expliquant les événements qui se déroulèrent
dans chaque partie du champ de bataille. Non
seulement, ce système permet aux visiteurs de
revivre l’histoire, mais il les informe également
des tactiques stratégiques de la bataille, qui
sont souvent difficiles à comprendre à la lecture.
Ces guides GPS sont un atout exceptionnel pour
l’expérience visiteur, et suscitent clairement
l’intérêt des plus jeunes.
Le National Trust for Scotland :
le devoir de veiller sur les générations futures
En plus d’une exposition recourant à des présentations
dernier cri qui touchent jeunes et moins
jeunes, le centre peut également compter sur une
équipe pédagogique très efficace sur place. Son
principal objectif est de participer à des présentations,
des visites et des programmes pédagogiques
formels et informels avec les visiteurs, mais aussi
d’améliorer la compréhension du contexte social
et de la vie des gens ordinaires impliqués dans le
soulèvement de 1745. Les programmes éducatifs
ont été vus par plus de 4.000 étudiants d’Écosse
et d’Angleterre, mais aussi par des groupes ayant
fait le voyage depuis l’étranger pour comprendre
la bataille de Culloden. En outre, ce site attire
quelque 250.000 visiteurs par an dont l’apport et la
participation sont tout simplement décisifs.
À l’avenir, l’équipe pédagogique envisage de
créer des projets qui embrasseront la région
des Highlands, offrant ainsi d’autres modes de
participation aux visiteurs par le biais de concepts
tels que des résidences d’artistes. Tant l’équipe
pédagogique que le National Trust for Scotland
s’engagent à créer une participation du public
plus dynamique, plus attrayante et aisément
accessible. Fort de ce type de projets, le Trust
entend honorer le devoir de préservation du
centre, à savoir entretenir la compréhension du
site, de son histoire et de son importance, tout en
incitant les générations futures à s’impliquer dans
le patrimoine écossais.
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