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Voir - Bribes

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CALOMNIE 81<br />

Jean de LA BRUYÈRE / Les Caractères / Œuvres / Bibliothèque de la Pléiade / nrf Gallimard 1951<br />

« L’on me dit tant de mal de cet homme, et j’y en vois si peu, que je commence à soupçonner qu’il n’ait un<br />

mérite importun qui éteigne celui des autres. »<br />

< p.226 VII (39) ><br />

Charles DUFRESNY / Amusements sérieux et comiques (1698) / Moralistes du XVIIe siècle / Robert<br />

Laffont - Bouquins 1992<br />

« On devrait punir plus rigoureusement la médisance que le larcin ; elle fait plus de tort à la société civile :<br />

et il est plus difficile de se garder d’un médisant que d’un voleur. »<br />

< p.1013 ><br />

Pierre-Augustin Caron de BEAUMARCHAIS / Le Barbier de Séville (1775) / Œuvres complètes /<br />

Firmin-Didot 1865<br />

« En occupant les gens de leur propre intérêt, on les empêche de nuire à l’intérêt d’autrui. »<br />

< Acte I scène iv p.81 ><br />

« La calomnie, monsieur ! vous ne savez guère ce que vous dédaignez ; j’ai vu les plus honnêtes gens<br />

près d’en être accablés. Croyez qu’il n’y a pas de plate méchanceté, pas d’horreurs, pas de conte absurde,<br />

qu’on ne fasse adopter aux oisifs d’une grande ville en s’y prenant bien : et nous avons ici des gens d’une<br />

adresse !... D’abord un bruit léger, rasant le sol comme hirondelle avant l’orage, pianissimo murmure et file,<br />

et sème en courant le trait empoisonné. Telle bouche le recueille, et piano, piano, vous le glisse en l’oreille<br />

adroitement. Le mal est fait, il germe, il rampe, il chemine, et, rinforzando de bouche en bouche, il va le<br />

diable ; puis tout à coup, ne sais comment, vous voyez calomnie se dresser, siffler, s’enfler, grandir à vue<br />

d’œil. Elle s’élance, étend son vol, tourbillonne, enveloppe, arrache, entraîne, éclate et tonne, et devient,<br />

grâce au ciel, un cri général, un crescendo public, un chorus universel de haine et de proscription. Qui<br />

diable y résisterait? »<br />

< Acte II scène viii p.87 ><br />

CHAMFORT / Maximes et Pensées, Caractères et Anecdotes / Garnier-Flammarion 1968<br />

« La calomnie est comme la guêpe qui vous importune, et contre laquelle il ne faut faire aucun mouvement,<br />

à moins qu’on ne soit sûr de la tuer, sans quoi elle revient à la charge, plus furieuse que jamais. »<br />

< 302 p.121 ><br />

Joseph JOUBERT / Carnets / nrf Gallimard 1938-1994<br />

« Ne montrez pas le revers et l’exergue à ceux qui n’auront pas vu la médaille. C’est à dire ne parlez pas<br />

des défauts des gens de bien (et surtout de vos amis) à ceux qui ne connaissent ni leur visage, ni leur vie,<br />

ni leur mérite. »<br />

< 2 novembre 1818 t.2 p.570 ><br />

Friedrich NIETZSCHE / Humain, trop humain. (1878-1879) / Œuvres I / Robert Laffont - Bouquins<br />

1990<br />

« Calomnie. - Si l’on trouve la trace d’une suspicion vraiment infamante, il ne faut jamais en chercher la<br />

source chez ses ennemis loyaux et simples ; car, si ceux-ci inventaient sur notre compte une pareille chose,<br />

étant nos ennemis, ils ne trouveraient pas créance. Mais ceux à qui nous avons été le plus utiles pendant un<br />

certain temps et qui, pour une raison quelconque, peuvent être secrètement certains de ne plus rien obtenir<br />

de nous, - ceux-là sont capables de mettre une infamie en circulation : ils trouvent créance, d’une part parce<br />

que l’on admet qu’ils n’inventeraient rien qui pourrait leur nuire personnellement, d’autre part puisqu’ils<br />

ont appris à nous connaître de plus près. - Pour se consoler, celui qui est ainsi calomnié peut se dire : les<br />

calomnies sont des maladies des autres qui éclatent sur ton propre corps ; elles démontrent que la société<br />

est un seul organisme (moral), de sorte que tu peux entreprendre sur toi la cure qui profitera aux autres. »<br />

< 264 p.925 ><br />

Eugène MARBEAU / Remarques et pensées / Paris Ollendorf 1901 [BnF]<br />

« La calomnie, comme la foudre, menace les sommets. »<br />

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