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64 BIEN<br />

MARC-AURÈLE / Pensées / Les Stoïciens / Bibliothèque de la Pléiade / nrf Gallimard 1962<br />

« Se dire dès l’aurore : je vais rencontrer un indiscret, un ingrat, un violent, un perfide, un arrogant. Tous<br />

leurs défauts leur viennent de ce qu’ils ignorent les biens et les maux. Pour moi, je connais la nature du<br />

bien, c’est l’honnête, et celle du mal, c’est le vil ; je connais aussi la nature du pécheur : c’est un être de<br />

même race que moi, non pas de même sang ni de même père, mais participant à la raison et ayant une part<br />

de la divinité ; nul d’entre eux ne peut donc me nuire, car nul ne peut me faire faire une chose vile ; et je ne<br />

puis non plus m’irriter contre un être de ma race ni le laisser de côté. Nous sommes nés pour collaborer,<br />

comme les pieds, les mains, les paupières, ou les deux rangées de dents, celle du haut et celle du bas. Il<br />

est contre nature de s’opposer les uns aux autres : et c’est s’opposer à eux que de s’irriter ou se détourner<br />

d’eux. »<br />

< II (1) p.1146 ><br />

« Ce qui n’est pas nuisible à la cité ne l’est pas non plus au citoyen. Applique cette règle à tout ce qui te<br />

paraît être nuisible : "Si cela ne nuit pas à la cité, cela ne me nuit pas non plus." »<br />

< V (22) p.1175 ><br />

Emil CIORAN / Carnets 1957-1972 / nrf Gallimard 1997<br />

«DansleSunday Times de cette semaine je viens de lire un article de Raymond Mortimer contre Marc<br />

Aurèle, qui aurait été un "prig" (pédant), un philistin, un hypocrite. Évidemment on peut tout dire. Je me<br />

suis foutu en colère et j’ai failli écrire une lettre d’insultes à l’auteur. Puis en pensant à l’empereur, jeme<br />

suis calmé. Quel besoin aussi de lire des journaux? »<br />

< 16 juillet 1966 p.381 ><br />

VOLTAIRE / Dictionnaire philosophique / Garnier 1967.<br />

« Le plus grand bien est celui qui nous délecte avec tant de force qu’il nous met dans l’impuissance totale<br />

de sentir autre chose, comme le plus grand mal est celui qui va jusqu’à nous priver de tout sentiment. Voilà<br />

les deux extrêmes de la nature humaine, et ces deux moments sont courts.<br />

Il n’y a ni extrêmes délices ni extrêmes tourments qui puissent durer toute la vie : le souverain bien et le<br />

souverain mal sont des chimères. »<br />

<br />

LA ROCHEFOUCAULD / Maximes / Garnier 1967<br />

« La fin du bien est un mal, la fin du mal est un bien. »<br />

< MP 14 p.164 ><br />

Victor HUGO / Philosophie prose / Océan / Œuvres complètes / Robert Laffont - Bouquins 1989<br />

« Une mauvaise action n’est pas plus tôt faite qu’elle devient une bonne action, et voici comment : Elle<br />

punit celui qui l’a faite.<br />

Elle se retourne contre lui, et le mord.<br />

Il semble qu’elle lui dise : Ah ! tu m’as voulue injuste. Eh bien, je suis juste. Je te châtie. »<br />

< 1870-75 p.76 ><br />

Paul MORAND / Journal inutile 1968-1972 / nrf Gallimard 2001<br />

« Pourquoi être puni pour ses péchés, puisque tous, même les plus charmants, portent leur punition en<br />

eux-mêmes. »<br />

< 8 septembre 1968, p.50 ><br />

Léon BLOY / Le Vieux de la Montagne / Journal II / Robert Laffont - Bouquins 1999<br />

« Il y a une sainte envie qui consiste à désirer le mal d’autrui, si ce mal est le seul remède. Vieil axiome<br />

regardé aujourd’hui comme un paradoxe. »<br />

< 5 juin 1910, p.157 >

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