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BEAU 61<br />

Georges COURTELINE / Philosophie / Œuvres / Robert Laffont - Bouquins 1990<br />

« Le dédain de l’argent est fréquent surtout chez ceux qui n’en ont pas. Disons les choses comme elles sont :<br />

il est agréable d’en avoir pour les commodités qu’il procure, d’abord, et plus encore pour l’impression de<br />

sécurité qu’il dégage et qui tranquillise. Et je crois bien que l’inexplicable Avarice rencontre son explication<br />

dans le développement poussé à l’excès de ce sentiment de bien-être. »<br />

< p.810-811 ><br />

Sacha GUITRY / Mémoires d’un tricheur / Théâtre & Mémoires d’un tricheur / Omnibus Presses de la<br />

Cité 1991<br />

« Et, si j’étais le gouvernement, comme dit ma concierge, c’est sur les signes extérieurs de feinte pauvreté<br />

que je taxerais impitoyablement les personnes qui ne dépensent pas leurs revenus.<br />

Je sais des gens qui possèdent sept ou huit cent mille livres de rentes et qui n’en dépensent pas le quart.<br />

Je les considère d’abord comme des imbéciles et un peu comme des malhonnêtes gens aussi. Le chèque<br />

sans provision est une opération bancaire prévue au Code d’Instruction Criminelle, et c’est justice qu’il<br />

soit sévèrement puni. Je serais volontiers partisan d’une identique sévérité à l’égard des provisions sans<br />

chèques. L’homme qui thésaurise brise la cadence de la vie en interrompant la circulation monétaire. Il<br />

n’en a pas le droit. »<br />

<br />

Emil CIORAN / Carnets 1957-1972 / nrf Gallimard 1997<br />

« R. de R., après la mort de sa première femme, décida de se tuer. Il alla s’acheter un revolver, mais il le<br />

trouva trop cher, et resta en vie.<br />

L’avarice est quelquefois utile. »<br />

< 27 janvier 1971, p.904 ><br />

Frédéric DARD / Les pensées de San-Antonio / Le cherche midi éditeur 1996<br />

« Il vaut mieux être l’héritier d’un homme économe que celui d’un homme riche. »<br />

<br />

BEAU<br />

MONTESQUIEU / Mes pensées / Œuvres complètes I / Bibliothèque de la Pléiade / nrf Gallimard 1949<br />

« Le Père Buffier a défini la beauté : l’assemblage de ce qui est le plus commun. Quand sa définition est<br />

expliquée, elle est excellente, parce qu’elle rend raison d’une chose très obscure, parce que c’est une chose<br />

de goût.<br />

Le Père Buffier dit que les beaux yeux sont ceux dont il y en a un plus grand nombre de la même façon ;<br />

de même, la bouche, le nez, etc. Ce n’est pas qu’il n’y ait un beaucoup plus grand nombre de vilains nez<br />

que de beaux nez ; mais que les vilains sont de bien différentes espèces ; mais chaque espèce de vilains est<br />

en beaucoup moindre nombre que l’espèce des beaux. C’est comme si, dans une foule de cent hommes, il<br />

y a dix hommes habillés de vert, et que les quatre-vingt-dix restants soient habillés chacun d’une couleur<br />

particulière : c’est le vert qui domine.<br />

Enfin, il me paroît que la difformité n’a point de bornes. Les grotesques de Callot peuvent être variés à<br />

l’infini. Mais la régularité dans les traits est entre certaines limites.<br />

Ce principe du Père Buffier est excellent pour expliquer comment une beauté françoise est horrible à la<br />

Chine, et une chinoise, horrible en France.<br />

Enfin, il est excellent peut-être pour expliquer toutes les beautés de goût, même dans les ouvrages d’esprit.<br />

Mais il faudra penser là-dessus. »<br />

< 956 p.1256 ><br />

« Les hommes ne paroissent jamais plus outrés que lorsqu’ils méprisent, ou lorsqu’ils admirent : il semble<br />

qu’il n’y ait point de milieu entre l’excellent et le détestable. »<br />

< 959 p.1257 >

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