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TRAVAIL 527<br />

Georges DARIEN / La Belle France (1900) / Voleurs ! / Omnibus Presses de la Cité 1994<br />

« Les pauvres croient [...] que le travail ennoblit, libère. La noblesse d’un mineur au fond de son puits,<br />

d’un mitron dans la boulangerie ou d’un terrassier dans une tranchée, les frappe d’admiration, les séduit.<br />

On leur a tant répété que l’outil est sacré qu’on a fini par les en convaincre. Le plus beau geste de l’homme<br />

est celui qui soulève un fardeau, agite un instrument, pensent-ils. "Moi, je travaille", déclarent-ils, avec<br />

une fierté douloureuse et lamentable. La qualité de bête de somme semble, à leurs yeux, rapprocher de<br />

l’idéal humain. Il ne faudrait pas aller leur dire que le travail n’ennoblit pas et ne libère point ; que l’être<br />

qui s’étiquette Travailleur restreint, par ce fait même, ses facultés et ses aspirations d’homme ; que, pour<br />

punir les voleurs et autres malfaiteurs et les forcer à rentrer en eux-mêmes, on les condamne au travail,<br />

on fait d’eux des ouvriers. Ils refuseraient de vous croire. Il y a, surtout, une conviction qui leur est chère,<br />

c’est que le travail, tel qu’il existe, est absolument nécessaire. On n’imagine pas une pareille sottise. La<br />

plus grande partie du labeur actuel est complètement inutile. Par suite de l’absence totale de solidarité<br />

dans les relations humaines, par suite de l’application générale de la doctrine imbécile qui prétend que<br />

la concurrence est féconde, les nouveaux moyens d’action que des découvertes quotidiennes placent au<br />

service de l’humanité sont dédaignés, oubliés. La concurrence est stérile, restreint l’esprit d’initiative au<br />

lieu de le développer ; »<br />

< p.1238 ><br />

Oscar WILDE / Intentions / Œuvres / Bibliothèque de la Pléiade / nrf Gallimard 1996<br />

« Toute profession implique un préjugé. La nécessité de faire carrière contraint tout un chacun à choisir<br />

son camp. Nous vivons dans une époque qui appartient aux gens surmenés et sous-éduqués: une époque où<br />

les gens travaillent tant qu’ils deviennent d’une bêtise absolue. Et, si cruel que puisse paraître ce jugement,<br />

je ne peux m’empêcher de dire que de tels gens ont le sort qu’ils méritent. La meilleure façon de ne rien<br />

connaître de la vie, c’est d’essayer de se rendre utile. »<br />

< p.877 ><br />

Jules RENARD / Journal / Robert Laffont - Bouquins 1990<br />

« Au travail, le plus difficile, c’est d’allumer la petite lampe du cerveau. Après, ça brûle tout seul. »<br />

< 29 novembre 1901 p.557 ><br />

« Une seule expérience se fortifie en moi : tout dépend du travail. On lui doit tout, et c’est le grand régulateur<br />

de la vie. »<br />

< 3 janvier 1908 p.903 ><br />

Rémy de GOURMONT / Épilogues (1) / Mercure de France 1921<br />

« Il y a des hommes qui ne travaillent pas ; je crois qu’il y en a peu, car ne rien faire est encore peut-être,<br />

pour un homme, de tous les métiers le plus dur et le plus fastidieux. Il y a les hommes qui travaillent peu et<br />

volontairement ; mais au lieu de les tuer, il faut les considérer comme un idéal ; ils sont un exemple et non<br />

un obstacle. Si tout le monde travaillait dix heures par jour, Paris serait Belleville ou Charonne : c’est sans<br />

doute le rêve socialiste, ce n’est pas le mien. »<br />

< octobre 1898, p.295 ><br />

Sacha GUITRY / Jusqu’à nouvel ordre / Cinquante ans d’occupations / Omnibus Presses de la Cité 1993<br />

« L’homme qui mange n’est pas toujours beau, l’homme qui pleure est parfois laid, l’homme qui aime<br />

est souvent grotesque, l’homme qui meurt est d’ordinaire affreux, mais l’homme qui travaille n’est jamais<br />

ridicule. »<br />

<br />

André GIDE / Journal 1889-1939 / Bibliothèque de la Pléiade / nrf Gallimard 1951<br />

« La vérité, c’est que, dès que le besoin d’y subvenir ne nous oblige plus, nous ne savons que faire de notre<br />

vie, et que nous la gâchons au hasard. »<br />

< p.394 >

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