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SUICIDE 509<br />

Friedrich NIETZSCHE / Humain, trop humain. (1878-1879) / Œuvres I / Robert Laffont - Bouquins<br />

1990<br />

« Absorption et non-absorption de poisons. - Le seul argument définitif qui, de tout temps, ait empêché<br />

les hommes d’absorber un poison, ce n’est pas la crainte de la mort qu’il pourrait occasionner, mais son<br />

mauvais goût. »<br />

< 41 p.721 ><br />

Friedrich NIETZSCHE / Par-delà le bien et le mal (1886) / Œuvres II / Robert Laffont - Bouquins 1990<br />

« La pensée du suicide est une puissante consolation ; elle aide à passer plus d’une mauvaise nuit. »<br />

< 157 p.626 ><br />

Jules RENARD / Journal / Robert Laffont - Bouquins 1990<br />

« Que de gens ont voulu se suicider, et se sont contentés de déchirer leur photographie! »<br />

< 29 décembre 1889 p.15 ><br />

Jules CLARETIE / La vie à Paris, 1896 / G. Charpentier et E. Fasquelle 1897 [BnF]<br />

« Maxime du Camp avait voulu se tuer. Chagrin d’amour, dégoût de la vie qu’on n’a pas vécue. Le père<br />

Enfantin, le saint-simonien, lui dit :<br />

— Ah ! vous voulez mourir ! Quelle idée ! Écrivez ! confiez vos peines à un cahier de papier et revenez<br />

dans deux mois... En attendant, embrassez-moi !<br />

Deux mois après, Maxime du Camp revenait chez Enfantin !<br />

— Ehbien?<br />

— Eh bien ! j’ai fini un livre*, et je ne me tue plus !<br />

— Parbleu ! dit gaiement le Père. Tu as vomi le poison ! »<br />

< 15 juin 1896, p.61 ><br />

* Maxime Du Camp — Mémoires d’un suicidé — 1855.<br />

Lorédan LARCHEY / L’Esprit de tout le monde - Riposteurs (1893) / Berger-Levrault 1893<br />

« On sait que vis-à-vis des maisons de jeux, l’ébruitement des suicides est toujours le grand moyen de<br />

chantage. Cela se pratiquait à Bade déjà sous le règne de Bénazet. D’où cette réponse entendue par Couailhac<br />

:<br />

- On dit qu’on se pend beaucoup chez vous.<br />

- Sans doute, et c’est même un gros revenu pour le Casino.<br />

- Comment cela?<br />

- On coupe les cordes, et on les revend aux joueurs qui restent. Ça leur porte bonheur, et puis, ça peut<br />

encore servir. »<br />

< p.135 ><br />

Paul VALÉRY / Cahiers I / Bibliothèque de la Pléiade / nrf Gallimard 1973<br />

« Un jour, à Londres, j’avais envie de me pendre. Le jour était jaune et sulfureux. Les fumées descendaient<br />

des toits bas dans la rue où elles roulaient. Un dimanche...<br />

J’ai trouvé en cherchant un cordon dans une armoire un volume d’Aurélien Scholl. J’ai ri et fus sauvé.»<br />

< Ego p.100 ><br />

Henry de MONTHERLANT / Carnets 1930-1944 / Essais / Bibliothèque de la Pléiade / nrf Gallimard<br />

1963<br />

« On ne réfléchit pas assez au fait que, pendant dix-huit siècles, le christianisme empêchant les Européens<br />

de se suicider, il leur a fallu beaucoup plus de courage pour supporter l’adversité qu’il n’en a fallu aux<br />

Anciens. Le Moyen Âge, la Renaissance, tant d’atrocités et pas un suicide ! Tout supporté jusqu’au bout,<br />

sans fuir ! C’est à peser quand on juge les civilisations.<br />

Le jour où, en France, on commence de se suicider — après la Révolution, — on renoue avec le monde<br />

qui s’éteignait vers le III e siècle. »<br />

< Carnet XX p.1008 >

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