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STYLE 503<br />

Pierre-Augustin Caron de BEAUMARCHAIS / Le mariage de Figaro (1784) / Œuvres complètes /<br />

Firmin-Didot 1865<br />

« Un monsieur de beaucoup d’esprit, mais qui l’économise un peu trop, me disait un soir au spectacle :<br />

Expliquez-moi donc, je vous prie, pourquoi dans votre pièce on trouve autant de phrases négligées qui ne<br />

sont pas de votre style ? — De mon style, monsieur ! Si par malheur j’en avais un, je m’efforcerais de<br />

l’oublier quand je fais une comédie ; ne connaissant rien d’insipide au théâtre comme ces fades camaïeux<br />

où tout est bleu, où tout est rose, où tout est l’auteur, quel qu’il soit. »<br />

< Préface p.115 ><br />

Antoine de RIVAROL / L’Universalité de la langue française (1783) / arléa 1998<br />

« L’homme le plus dépourvu d’imagination ne parle pas longtemps sans tomber dans la métaphore. Or<br />

c’est ce perpétuel mensonge de la parole, c’est le style métaphorique, qui porte un germe de corruption. Le<br />

style naturel ne peut être que vrai, et, quand il est faux, l’erreur est de fait, et nos sens la corrigent tôt ou<br />

tard ; mais les erreurs dans les figures ou dans les métaphores annoncent de la fausseté dans l’esprit et un<br />

amour de l’exagération qui ne se corrige guère. »<br />

<br />

Joseph JOUBERT / Carnets / nrf Gallimard 1938-1994<br />

« On appelle maniéré en littérature ce qu’on ne peut pas lire sans l’imaginer aussitôt accompagné de<br />

quelque gesticulation menue, de quelque pincement de bouche ou de quelque contorsion, c’est à dire de<br />

quelque mouvement peu franc, peu partagé par la totalité de l’homme. Le maniéré où l’on imagine le geste<br />

est proprement le maniéré. Quand on y imagine le pincement, c’est le précieux, l’afféterie. Quand on y<br />

imagine la contorsion, c’est tout à fait le ridicule. »<br />

< 21 octobre 1805 t.2 p.68 ><br />

Victor HUGO / Littérature et philosophie mêlées / Critique / Œuvres complètes / Robert Laffont - Bouquins<br />

1985<br />

« C’est le style qui fait la durée de l’œuvre et l’immortalité du poète. La belle expression embellit la belle<br />

pensée et la conserve ; c’est tout à la fois une parure et une armure. Le style sur l’idée, c’est l’émail sur la<br />

dent. »<br />

< mars 1834 p.56 ><br />

Victor HUGO / Faits et croyances / Océan / Œuvres complètes / Robert Laffont - Bouquins 1989<br />

« Celui-là seul sait écrire qui écrit de telle sorte qu’une fois la chose faite, on n’y peut changer un mot. »<br />

< 1845 p.159 ><br />

« Montaigne luttant contre l’expression disait : — que le gascon y arrive si le français n’y peut aller. — »<br />

< 1840 p.209 ><br />

Gustave FLAUBERT / Correspondance I / Bibliothèque de la Pléiade / nrf Gallimard 1973<br />

« On n’arrive au style qu’avec un labeur atroce, avec une opiniâtreté fanatique et dévouée. Le mot de<br />

Buffon est un grand blasphème : le génie n’est pas une longue patience, mais il a du vrai et plus qu’on ne<br />

le croit de nos jours surtout. »<br />

< À Louise Colet, 15 août 1846 p.303 ><br />

« Il faut lire, méditer beaucoup, toujours penser au style et écrire le moins qu’on peut, uniquement pour<br />

calmer l’irritation de l’idée qui demande à prendre une forme et qui se retourne en nous jusqu’à ce que<br />

nous lui en ayons trouvé une exacte, précise, adéquate à elle-même. »<br />

< À Louise Colet, 13 décembre 1846 p.417 ><br />

Edmond et Jules de GONCOURT / Journal (t.3) / Robert Laffont - Bouquins 1989<br />

« Quand je veux écrire un morceau de style, j’ai besoin de me laver les mains avant, je ne peux pas écrire<br />

les mains sales. »<br />

< 9 décembre 1892, p.772 >

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