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SCIENCE 481<br />

normal du scientifique. Elles touchent ainsi à des aspects psychologiques et idéologiques de la science et<br />

des scientifiques. Elles peuvent donc aider à comprendre certaines des idées préconçues qui, à une période<br />

donnée, font obstacle au développement scientifique. En ce sens, les fraudes font partie de l’histoire des<br />

sciences. »<br />

< p.38-39 ><br />

« Il est vrai que les innovations de la science peuvent servir au meilleur comme au pire, qu’elles sont<br />

sources de malheurs comme de bienfaits. Mais ce qui tue et ce qui asservit, ce n’est pas la science. Ce<br />

sont l’intérêt et l’idéologie. Malgré le Dr Frankenstein et le Dr Folamour, les massacres de l’histoire sont<br />

plus le fait de prêtres et d’hommes politiques que de scientifiques. Et le mal ne vient pas seulement de<br />

situations où l’on utilise intentionnellement la science à des fins de destruction. Il peut aussi être une<br />

conséquence lointaine et imprévisible d’actions mises en œuvre pour le bien de l’humanité. Qui aurait pu<br />

prévoir la surpopulation comme suite aux développements de la médecine? Ou la dissémination de germes<br />

résistants aux antibiotiques comme suite à l’usage même de ces médicaments ? Ou la pollution comme<br />

suite à l’emploi d’engrais permettant d’améliorer les récoltes ? Tous problèmes pour lesquels ont été ou<br />

seront trouvées des solutions. »<br />

< p.91-92 ><br />

François CAVANNA / La belle fille sur le tas d’ordures / L’Archipel (LdP9667) 1991<br />

« Que cesse l’opposition "Science contre Nature", "artificiel contre naturel". La science est l’étude de<br />

tout ce qui est, c’est-à-dire de la nature. La compréhension de la nature se fait par la science, et ne se<br />

fait que par elle. C’est la science qui a découvert, par exemple, le rôle des vitamines dans la santé, celui<br />

des micro-organismes dans la maladie, d’où la nécessité d’une nourriture équilibrée, de la propreté et de<br />

l’asepsie. Il n’y a qu’une manière d’aborder la compréhension de l’existant, c’est l’utilisation du seul outil<br />

que nous ayons : notre raison. Encore cet outil nécessite-t-il un apprentissage : ce que Descartes appelait<br />

"la Méthode" et qui est tout simplement la logique scientifique stricte. »<br />

<br />

Robert MUSIL / L’homme sans qualités / Editions du Seuil - Points 1956<br />

« Les spécialistes n’en ont jamais fini. Non qu’ils n’en aient pas fini, simplement, en ce moment : il leur<br />

est tout à fait impossible d’imaginer que leur activité prenne fin. Peut-être même de le souhaiter. Peut-on<br />

se figurer, par exemple, que l’homme aura encore une âme, quand la biologie et la psychologie lui auront<br />

appris à la comprendre, à la traiter dans son entier? Néanmoins, nous aspirons à ce moment ! Tout est là. Le<br />

savoir est une attitude, une passion. C’est même, au fond, une attitude illicite : comme le goût de l’alcool,<br />

de l’érotisme ou de la violence, le besoin de savoir entraîne la formation d’un caractère qui n’est plus en<br />

équilibre. Il est tout à fait faux de dire que le chercheur poursuive la vérité, c’est elle qui le poursuit. Il<br />

la subit. Le Vrai est vrai, le fait est réel indépendamment du chercheur : simplement le chercheur en a la<br />

passion ; la dipsomanie du fait détermine son caractère, et il se soucie comme d’une guigne de savoir si<br />

ses constatations engendreront quelque chose de total, d’humain, d’accompli, ou si elles engendreront quoi<br />

que ce soit. C’est une nature contradictoire, souffrante, et cependant extraordinairement énergique. »<br />

< T.1 p.271 ><br />

Emil CIORAN / Sur les cimes du désespoir / Œuvres / Quarto Gallimard 1995<br />

« La connaissance à petite dose enchante ; a forte dose, elle déçoit. Plus on en sait, moins on veut en savoir.<br />

Car celui qui n’a pas souffert de la connaissance n’aura rien connu. »<br />

< p.101 ><br />

Emil CIORAN / Syllogismes de l’amertume (1952) / Œuvres / Quarto Gallimard 1995<br />

« Objection contre la science : ce monde ne mérite pas d’être connu. »<br />

< p.757 ><br />

Pierre DESPROGES / Vivons heureux en attendant la mort / Ed. du Seuil 1983<br />

« L’homme de Science le sait bien, lui, que, sans la Science, l’homme ne serait qu’un stupide animal<br />

sottement occupé à s’adonner aux vains plaisirs de l’amour dans les folles prairies de l’insouciance, alors

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