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480 SCIENCE<br />

Marcel PAGNOL / Notes sur le rire / Editions de Fallois 1990<br />

« Il est facile d’imiter les hommes de science. Leurs découvertes sont transmissibles, celles des artistes ne<br />

le sont pas. La contemplation prolongée de la Joconde ne nous donne pas le talent de Vinci. Mais, si un<br />

savant de génie invente la poudre et qu’il en donne la formule, tous les imbéciles en font : ils nous l’ont<br />

bien prouvé, et ce n’est pas fini. »<br />

<br />

Georges BERNANOS / La Grande Peur des bien-pensants (1931) / Essais et écrits de combats I / Bibliothèque<br />

de la Pléiade / nrf Gallimard 1971<br />

« [...] la science ne libère qu’un bien petit nombre d’esprits faits par elle, prédestinés. Elle asservit les<br />

autres. La complexité de son immense machinerie exige des sacrifices croissants, une discipline chaque<br />

jour plus stricte, la totale dépendance de l’ouvrier à l’outil merveilleux dont il ne connaît rien qu’un levier<br />

ou qu’un écrou ! Il serait fou d’imaginer un équipement planétaire arrivé au dernier degré de la perfection, et<br />

resté néanmoins sous le contrôle de la multitude. L’aristocratie polytechnique, à laquelle seront finalement<br />

remis les destins de notre minuscule univers, apparaîtra bientôt ce qu’elle est réellement, la plus inhumaine<br />

de toutes, la plus fermée. Une parole de roi pouvait changer jadis un pauvre diable en seigneur, il faudra<br />

demain vingt années d’études et une manière de génie pour faire un ingénieur capable d’utiliser quelquesuns<br />

des puissants moyens mis par la science au service du plus dangereux des êtres, dont le pouvoir de<br />

destruction est pratiquement sans limites, car il est le seul à préférer à ses besoins, à ses passions. »<br />

< p.335 ><br />

Alexandre VIALATTE / Chroniques de La Montagne (2) / Robert Laffont - Bouquins 2000<br />

« Mais comment l’homme faisait-il pour nager avant le principe d’Archimède ? On se le demande avec<br />

perplexité. »<br />

< 584 - 16 juin 1964 p.269 ><br />

François JACOB / Le jeu des possibles / Fayard 1981<br />

« Le début de la science moderne date du moment où aux questions générales se sont substituées des questions<br />

limitées ; où au lieu de demander : "Comment l’univers a-t-il été créé? De quoi est faite la matière?<br />

Quelle est l’essence de la vie?", on a commencé à se demander : "Comment tombe une pierre? Comment<br />

l’eau coule-t-elle dans un tube? Quel est le cours du sang dans le corps?". Ce changement a eu un résultat<br />

surprenant. Alors que les questions générales ne recevaient que des réponses limitées, les questions limitées<br />

se trouvèrent conduire à des réponses de plus en plus générales. »<br />

<br />

« Contrairement à ce qu’on croit souvent, la démarche scientifique ne consiste pas simplement à observer,<br />

à accumuler des données expérimentales pour en déduire une théorie. On peut parfaitement examiner un<br />

objet pendant des années sans jamais en tirer la moindre observation d’intérêt scientifique. Pour apporter<br />

une observation de quelque valeur, il faut déjà, au départ, avoir une certaine idée de ce qu’il y a à observer.<br />

Il faut déjà avoir décidé ce qui est possible. Si la science évolue, c’est souvent parce qu’un aspect encore<br />

inconnu des choses se dévoile soudain ; pas toujours comme conséquence de l’apparition d’un appareillage<br />

nouveau, mais grâce à une manière nouvelle d’examiner les objets, de les considérer sous un angle neuf.<br />

Ce regard est nécessairement guidé par une certaine idée de ce que peut bien être la "réalité". Il implique<br />

toujours une certaine conception de l’inconnu, de cette zone située juste au-delà de ce que la logique et<br />

l’expérience autorisent à croire. »<br />

< p.29-30 ><br />

« La règle du jeu en science, c’est de ne pas tricher. Ni avec les idées, ni avec les faits. C’est un engagement<br />

aussi bien logique que moral. Celui qui triche manque simplement son but. Il assure sa propre défaite. Il se<br />

suicide. En fait, les fraudes en science sont à la fois surprenantes et intéressantes. Surprenantes parce que,<br />

sur des questions importantes, il est enfantin de penser que la supercherie passera longtemps inaperçue ; il<br />

faut donc que le tricheur croie dur comme fer non seulement à la possibilité, mais à la réalité du résultat<br />

qu’il entend démontrer par sa fraude. Intéressantes aussi parce que les fraudes vont du truquage délibéré<br />

des résultats à ce qui n’est que déviation légère, parfois même inconsciente, par rapport au comportement

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