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474 SAGESSE<br />

« Celui qui proteste fera plus tard, du savoir renoncer, la sagesse de sa vie. »<br />

< p.394 ><br />

« Toutes les pensées qu’alimentait naguère le désir, toutes les inquiétudes qu’il soulevait, ah ! qu’il devient<br />

difficile de les comprendre, alors que la source de la convoitise tarit. Et comment s’étonner dès lors de<br />

l’intransigeance de ceux qui n’ont jamais été menés par le désir?...Il semble, l’âge venant, qu’on se soit<br />

surfait quelque peu ses exigences et l’on s’étonne de voir de plus jeunes que soi s’en laisser tourmenter<br />

encore. Les vagues retombent lorsque le vent ne souffle plus ; tout l’océan s’endort pour pouvoir refléter le<br />

ciel. Savoir souhaiter l’inévitable, toute la sagesse est là. Toute la sagesse du vieillard. »<br />

< 23 octobre 1927 p.855 ><br />

« La sagesse commence où finit la crainte de Dieu. Il n’est pas un progrès de la pensée qui n’ait paru<br />

d’abord attentatoire, impie. »<br />

< 15 janvier 1929 p.906 ><br />

« Sans doute, est-il bien peu de préceptes de sagesse (et je doute si même il y en a quelques-uns) qui, pris<br />

sous un certain biais, ne semble folie. »<br />

< 4 juillet 1933 p.1176 ><br />

André GIDE / Journal 1939-1949 Souvenirs / Bibliothèque de la Pléiade / nrf Gallimard 1954<br />

« Il y a quelque... romantisme à se désoler que les choses ne soient pas autrement qu’elles ne sont ; c’està-dire<br />

qu’elles ne peuvent être. C’est sur le réel qu’il nous faut édifier notre sagesse, et non point sur<br />

l’imaginaire. Même la mort doit être admise par nous et nous devons nous élever jusqu’à la comprendre;<br />

jusqu’à comprendre que l’émerveillante beauté de ce monde vient de ceci précisément que rien n’y dure et<br />

que sans cesse ceci doit céder place et matière pour permettre à cela, qui n’a pas encore été, de se produire ;<br />

le même, mais renouvelé, rajeuni ; le même, et pourtant imperceptiblement plus voisin de cette perfection<br />

à laquelle il tend sans le savoir et dont se forme lentement le visage même de Dieu. »<br />

< 10 mai 1940 p.20 ><br />

Sacha GUITRY / Les Femmes et l’Amour / Cinquante ans d’occupations / Omnibus Presses de la Cité<br />

1993<br />

«— Soissage!<br />

Ce conseil salutaire est ordinairement le premier qu’on nous donne. Combien il est prématuré ! On nous<br />

le donne sur tous les tons, du ton de la prière au ton de la menace, ce qui tend à le déconsidérer aux yeux<br />

mêmes de ceux qui nous proposent la sagesse. Ils y renoncent assez vite et, sitôt que nous avons l’âge dit<br />

"de raison", il n’en est plus question — et il n’en est plus question d’ailleurs.<br />

Jusqu’à l’âge de dix ans, nos parents nous recommandent d’être sages. De dix à vingt ans, nos professeurs<br />

nous invitent à être sérieux, puis viennent nos premières maîtresses qui nous supplient d’être gentils. Enfin,<br />

voici nos épouses qui nous demandent d’être bons — et qui vont nous prier bientôt d’être indulgents.<br />

Et c’est alors qu’ayant bien travaillé, beaucoup souffert et bien aimé, nous nous apercevons qu’il faut avoir<br />

vécu pendant cinquante années pour suivre le conseil qu’on nous donnait jadis. Ayant atteint la soixantaine,<br />

nous nous efforçons en effet d’être sages. »<br />

< p.230-231 ><br />

ALAIN / Mars ou la guerre jugée / Les Passions et la Sagesse / Bibliothèque de la Pléiade / nrf Gallimard<br />

1960<br />

« Le défaut de l’homme inculte est qu’il croit trop. Un esprit cultivé allège ; comme si beaucoup d’idées y<br />

vivaient ensemble par une politique provisoire, sans s’accorder toutes ; et c’est le propre d’un esprit juste,<br />

dans tous les sens de ce mot, que le oui et le non y vivent en paix, comme on voit en Montaigne ; aussi les<br />

lourds et précipités jugeurs ne le peuvent suivre. Il est pourtant clair qu’il y a une manière d’être assuré en<br />

ses opinions qui n’est pas bonne, comme les fous et les maniaques le font voir.<br />

Il est vrai qu’aussi le sage ne doute point de tout, et Montaigne non plus. Ces débats ne se terminent point<br />

en deux ou trois arguments. J’ai observé chez des hommes de sens une masse difficile à déplacer, reposant<br />

sur elle-même et bien assise, nullement prête à s’écrouler par ici ou par là. Je dirais d’eux non pas qu’ils<br />

doutent de beaucoup de choses, mais plutôt qu’ils sont assurés de beaucoup de choses. Et voilà un équilibre

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