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RÉVOLUTION 453<br />

« Le gouvernement a trouvé un moyen d’empêcher les révolutions. Il s’est dit : les révolutions naissent des<br />

barricades et les barricades naissent des pavés. Il macadamise les boulevards et le faubourg Saint-Antoine. »<br />

< juin 1850 p.1225 ><br />

Edmond et Jules de GONCOURT / Journal (t.1) / Robert Laffont - Bouquins 1989<br />

« La révolution contre les castes ou les classes, stupide ! Les révolutions devraient se faire contre certains<br />

vices : par exemple, à mes yeux, une révolution contre l’avarice serait légitime. L’avarice implique toujours<br />

l’inhumanité. C’est la passion anti-sociale par essence. »<br />

< 28 juillet 1862 p.837 ><br />

Ernest RENAN / L’Avenir de la science, Pensées de 1848 (1890) / GF 765 Flammarion 1995<br />

« La Révolution française est le premier essai de l’humanité pour prendre ses propres rênes et se diriger<br />

elle-même. C’est l’avènement de la réflexion dans le gouvernement de l’humanité. C’est le moment correspondant<br />

à celui où l’enfant, conduit jusque-là par les instincts spontanés, le caprice et la volonté des autres,<br />

se pose en personne libre, morale et responsable de ses actes. »<br />

<br />

« Les révolutions seules savent détruire les institutions depuis longtemps condamnées. En temps de calme,<br />

on ne peut se résoudre à frapper, lors même que ce qu’on frappe n’a plus de raison d’être. Ceux qui croient<br />

que la rénovation qui avait été nécessitée par tout le travail intellectuel du XVIII e siècle eût pu se faire<br />

pacifiquement se trompent. On eût cherché à pactiser, on se fût arrêté à mille considérations personnelles,<br />

qui en temps de calme sont fort prisées ; on n’eût osé détruire franchement ni les privilèges ni les ordres<br />

religieux, ni tant d’autres abus. La tempête s’en charge. Le pouvoir temporel des papes est assurément<br />

périmé. Eh bien ! tout le monde en serait persuadé qu’on ne se déciderait point encore à balayer cette ruine.<br />

Il faudrait attendre pour cela le prochain tremblement de terre. Rien ne se fait par le calme : on n’ose qu’en<br />

révolution. »<br />

< p.352 ><br />

Anatole FRANCE / L’Orme du Mail (1897) / Au tournant du siècle / Omnibus 2000<br />

« Les changements de régime ne changent guère la condition des personnes. Nous ne dépendons point des<br />

constitutions ni des chartes, mais des instincts et des mœurs. Rien ne sert de changer le nom des nécessités<br />

publiques. Et il n’y a que les imbéciles et les ambitieux pour faire des révolutions. »<br />

<br />

Georges DARIEN / La Belle France (1900) / Voleurs ! / Omnibus Presses de la Cité 1994<br />

« Je n’aime pas les pauvres. Leur existence, qu’ils acceptent, qu’ils chérissent, me déplaît ; leur résignation<br />

me dégoûte. À tel point que c’est, je crois, l’antipathie, la répugnance qu’ils m’inspirent, qui m’a fait révolutionnaire.<br />

Je voudrais voir l’abolition de la souffrance humaine afin de n’être plus obligé de contempler le<br />

repoussant spectacle qu’elle présente. Je ferais beaucoup pour cela. Je ne sais pas si j’irais jusqu’à sacrifier<br />

ma peau ; mais je sacrifierais sans hésitation celle d’un grand nombre de mes contemporains. Qu’on ne se<br />

récrie pas. La férocité est beaucoup plus rare que le dévouement. »<br />

< p.1225 ><br />

Oscar WILDE / L’Âme de l’homme sous le socialisme / Œuvres / Bibliothèque de la Pléiade / nrf Gallimard<br />

1996<br />

« La misère et la pauvreté sont si fondamentalement dégradantes, et exercent sur la nature humaine un<br />

effet si paralysant, qu’aucune classe de la population n’est jamais vraiment consciente des souffrances<br />

qu’elle endure. Il faut que d’autres le lui disent, et souvent elle refuse catégoriquement de les croire. Ce<br />

que les gros employeurs de main-d’œuvre disent des agitateurs est indéniablement vrai. Les agitateurs<br />

sont des gens indiscrets se mêlant de ce qui ne les regarde pas, qui fondent sur une partie de la population<br />

parfaitement satisfaite de son sort et sèment en son sein les graines du mécontentement. C’est bien pour cela<br />

que les agitateurs sont absolument indispensables. Sans eux, au stade inachevé qui est le nôtre, il n’y aurait<br />

nul progrès vers la civilisation. Si l’esclavage a été aboli aux États-Unis, ce n’est pas à la suite d’actions<br />

menées par les esclaves, ni même parce qu’ils auraient exprimé un désir explicite d’être libérés. Il a été

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