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426 PROPRIÉTÉ<br />

n’hésiterait pas à déclarer, après avoir observé une manière d’être si générale, que la propriété est une loi<br />

nécessaire de son espèce. »<br />

<br />

Utilité sociale de la propriété<br />

« [...] en instituant la propriété personnelle la société avait donné à l’homme le seul stimulant qui pût<br />

l’exciter à travailler. Il lui restait une chose à faire, c’était de rendre ce stimulant infini. C’est ce qu’elle a<br />

voulu en instituant la propriété héréditaire. »<br />

<br />

Fondements de la propriété : occupation, travail, prescription.<br />

« Pour travailler il faut commencer par se saisir de la matière de son travail, c’est-à-dire de la terre, matière<br />

indispensable du travail agricole, ce qui fait que l’occupation doit être le premier acte par lequel commence<br />

la propriété, et le travail le second. Toute société présente au début ce phénomène de l’occupation plus<br />

ou moins violente, auquel succède peu à peu le phénomène d’une transmission régulière, au moyen de<br />

l’échange de la propriété contre le fruit légitime d’un travail quelconque. Pour rendre cet échange sûr, on<br />

suppose que toute propriété qui a été trente années dans les mêmes mains, sans aucune réclamation, y<br />

était légitimement, ou y a été légitimée par le travail. Les terres ainsi transmises continuellement, sous une<br />

législation fixe, représentent une propriété légitime, puisqu’elles ne sont dans aucune main sans avoir été<br />

échangées contre une valeur équivalente. Il suffirait d’une seule transmission pour les constituer la plus<br />

respectable des possessions, et il ne faut pas un siècle pour qu’elles changent plusieurs fois de maîtres, sauf<br />

quelques exceptions très-rares. »<br />

< p.111 ><br />

Pierre-Joseph PROUDHON / Qu’est-ce que la propriété? (1840) / Paris, M. Rivière 1926<br />

« Je prétends que ni le travail, ni l’occupation, ni la loi ne peuvent créer la propriété ; qu’elle est un effet<br />

sans cause : suis-je répréhensible? Que de murmures s’élèvent !<br />

— La propriété, c’est le vol ! voici le tocsin de 93 ! Voici le branle-bas des révolutions ! ... »<br />

< p.132 ><br />

« C’est une règle de jurisprudence que le fait ne produit pas le droit : or, la propriété ne peut se soustraire à<br />

cette règle ; donc, la reconnaissance universelle du droit de propriété ne légitime pas le droit de propriété. »<br />

< p.187 ><br />

« Rendez la possession aussi longue que vous voudrez ; entassez les ans et les siècles, vous ne ferez jamais<br />

que la durée, qui par elle-même ne crée rien, ne change rien, ne modifie rien, puisse métamorphoser l’usufruitier<br />

en propriétaire. Que la loi civile reconnaisse à un possesseur de bonne foi, établi depuis longues<br />

années dans sa jouissance, le droit de ne pouvoir être dépossédé par un survenant, elle ne fait en cela que<br />

confirmer un droit déjà respecté, et la prescription, appliquée de la sorte, signifie simplement que la possession<br />

commencée depuis vingt, trente ou cent ans, sera maintenue à l’occupant. Mais lorsque la loi déclare<br />

que le laps de temps change le possesseur en propriétaire, elle suppose qu’un droit peut être créé sans une<br />

cause qui le produise ; elle change la qualité du sujet sans motif ; elle statue sur ce qui n’est point en litige ;<br />

elle sort de ses attributions. »<br />

< p.202 ><br />

Georges DARIEN / Le Voleur (1897) / Voleurs ! / Omnibus Presses de la Cité 1994<br />

« On a dit que la propriété c’est le vol ; quelle confusion ! La propriété n’est pas le vol ; c’est bien pis : c’est<br />

l’immobilisation des forces. Le peu d’élasticité dont elle jouit, elle le doit aux fripons. Le voleur a articulé<br />

la propriété, et l’honnête homme est son bâtard. »<br />

< p.396 ><br />

Jules GUESDE / Çà et là / Paris, M. Rivière 1914<br />

« [...] toutes les pages de l’histoire le crient — les premiers possesseurs du sol n’ont pas été des cultivateurs,<br />

mais des conquérants. »<br />

< De la propriété, p.14>

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