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402 POÉSIE<br />

«LeTélémaque, ou du moins un fragment de ce livre, Télémaque dans l’île de Calypso, a été mis en vers<br />

par un poète du nom d’Eugène Mathieu (1821-?), qui s’est amusé, dans cette parodie, "à plier la langue<br />

française à toute sorte d’excentricités". Ainsi Calypso, reprochant au fils d’Ulysse sa froideur à son égard<br />

et sa terreur de Mentor, lui dit :<br />

Tu te tais, tant te tient ton tuteur tortueux,<br />

Dans d’odieux dédains des doux dons d’un des dieux !<br />

»<br />

<br />

Louis JOUVET / Réflexions du Comédien / Librairie théâtrale 1941<br />

« Becque, parmi beaucoup d’inimitiés, n’aimait pas Dumas [Alexandre Dumas fils]. Il écrivit un jour sur<br />

lui le distique que voici :<br />

Comme il fut deux Corneille, il y a deux Dumas.<br />

Mais aucun d’eux n’est Pierre et tous deux sont Thomas.<br />

Voici ce que répondit l’auteur de La Dame aux camélias :<br />

Si ce coup de bec de Becque t’éveille<br />

O Thomas Corneille, en l’obscur tombeau<br />

Pardonne à l’auteur qui bâille aux Corneilles<br />

Et songe au public qui bâille aux Corbeaux*.<br />

»<br />

< La disgrâce de Becque, p.86 ><br />

* Allusion à la comédie d’Henry Becque, Les Corbeaux, créée à la Comédie-Française le 14 septembre<br />

1882.<br />

Edmond et Jules de GONCOURT / Journal (t.1) / Robert Laffont - Bouquins 1989<br />

« A-t-on remarqué que l’enfant commence toujours à jouer à la littérature par la poésie, c’est-à-dire par la<br />

rime, par l’assonance des mots? C’est un moyen pour lui de se passer d’idées. Un terrible argument contre<br />

la poésie, qu’on a oublié. »<br />

< 31 décembre 1859 p.513 ><br />

« Rien n’est moins poétique que la nature et que les choses naturelles : c’est l’homme qui leur a trouvé<br />

une poésie. La naissance, la vie, la mort, ces trois accidents de l’être, symbolisés par l’homme, sont des<br />

opérations chimiques et cyniques. L’homme pisse l’enfant et la femme le chie. La mort est une décomposition.<br />

Le mouvement animal est un circulus du fumier. C’est l’homme qui a mis sur toutes choses le voile<br />

et l’image poétique, qui rendent supportables la vue et la pensée de la matière. Il l’a spiritualisée à son<br />

image. »<br />

< 4 février 1861 p.668 ><br />

Gustave FLAUBERT / Correspondance I / Bibliothèque de la Pléiade / nrf Gallimard 1973<br />

« Quelle plate bêtise de toujours vanter le mensonge et de dire : la poésie vit d’illusions : comme si la<br />

désillusion n’était pas cent fois plus poétique par elle-même ! Ce sont du reste deux mots d’une riche<br />

ineptie. »<br />

< À Alfred Le Poittevin, 2 avril 1845 p.222 ><br />

« Quel abus on fait de ce bon Béranger ! Je lui garde rancune du culte que les esprits bourgeois lui portent.<br />

Il y a des gens de grand talent qui ont la calamité d’être admirés par de petites natures. Le bouilli est<br />

désagréable surtout parce que c’est la base des petits ménages, Béranger est le bouilli de la poésie moderne,<br />

tout le monde peut en manger et trouve ça bon. »<br />

< À Louise Colet, décembre 1847 p.492 ><br />

Pierre-Jean de BÉRANGER / Quelques lettres inédites / Genève, C.-L. Sabot 1857 [BnF cote Rés.<br />

p-Z-2243(1)]<br />

« On m’a surfait. Me comparer à La Fontaine, c’est un blasphème. M’égaler à Horace, c’est une absurdité.<br />

Toutes ces louanges n’auraient réussi qu’à me rendre ridicule, si, de bonne heure, je ne m’étais habitué à<br />

les prendre pour ce qu’elles valaient. »<br />

< À Mme de Solms, 1856 p.77 >

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