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396 PHILOSOPHIE<br />

Ernest RENAN / L’Avenir de la science, Pensées de 1848 (1890) / GF 765 Flammarion 1995<br />

« Dans les beaux siècles de l’antiquité, on était philosophe ou poète, comme on est honnête homme dans<br />

toutes les positions de la vie. Nul intérêt pratique, nulle institution officielle n’étaient nécessaires pour<br />

exciter le zèle de la recherche ou la production poétique. La curiosité spontanée, l’instinct des belles choses<br />

y suffisaient. Ammonius Saccas, le fondateur de la plus haute et de la plus savante école philosophique de<br />

l’antiquité, était un portefaix. Imaginez donc un fort de la halle créant chez nous un ordre de spéculation<br />

analogue à la philosophie de Schelling ou de Hegel ! »<br />

< p.346 ><br />

Alphonse ALLAIS / Œuvres posthumes / Robert Laffont - Bouquins 1990<br />

« Tout d’abord, le jeune Saphyr versa dans les philosophes tristes, qui lui apprirent à mépriser la gaîté<br />

comme basse et peu artiste (c’est ainsi que les culs-de-jatte mettent l’équitation au dernier rang des arts). »<br />

< Le Journal, 9 août 1895 ><br />

Lucien ARRÉAT / Réflexions et maximes / F. Alcan 1911 [BnF]<br />

« Que reste-t-il, bien souvent, du plus brillant système de philosophie ? L’idée courante, sinon l’erreur<br />

spécieuse, d’où on l’a tiré. Mais l’esprit s’est affiné à la travailler, il s’est enrichi des mille aperçus de sa<br />

critique, et ce n’est pas là un résultat négligeable. »<br />

< p.130 ><br />

Emil CIORAN / Le livre des leurres (1936) / Œuvres / Quarto Gallimard 1995<br />

« Les philosophes ont commencé de m’être indifférents du jour où je me suis rendu compte qu’on ne<br />

pouvait faire de philosophie qu’avec indifférence, c’est-à-dire en faisant preuve d’une indépendance inadmissible<br />

par rapport aux états d’âme. La neutralité psychique est le caractère essentiel du philosophe.<br />

Que je sache, Kant n’a jamais été triste. Je ne peux pas aimer les hommes qui ne mêlent pas les regrets<br />

aux pensées. De même que les idées, les philosophes n’ont pas de destin. Comme il est commode d’être<br />

philosophe ! »<br />

< p.230 ><br />

Emil CIORAN / Le crépuscule des pensées (1940) / Œuvres / Quarto Gallimard 1995<br />

« Souffrir signifie méditer sur une sensation de douleur ; philosopher, méditer sur cette méditation. »<br />

< p.348 ><br />

« Ce qui distingue les philosophes antiques des modernes — différence si frappante, et si défavorable<br />

aux derniers — vient de ce que ceux-ci ont philosophé à leur table de travail, au bureau, mais ceux-là<br />

dans des jardins, des marchés ou le long de je ne sais quel bord de mer. Et les antiques, plus paresseux,<br />

restaient longtemps allongés, car ils savaient que l’inspiration vient à l’horizontale : ils attendaient ainsi<br />

les pensées, que les modernes forcent et provoquent par la lecture, donnant l’impression de n’avoir jamais<br />

connu le plaisir de l’irresponsabilité méditative, mais d’avoir organisé leurs idées avec une application<br />

d’entrepreneurs. Des ingénieurs autour de Dieu. »<br />

< p.360 ><br />

Emil CIORAN / Carnets 1957-1972 / nrf Gallimard 1997<br />

« Rien ne compromet davantage en philosophie que le besoin d’être applaudi. »<br />

< 13 juillet 1968, p.595 ><br />

ALAIN / 81 chapitres sur l’esprit et les passions / Les Passions et la Sagesse / Bibliothèque de la Pléiade<br />

/ nrf Gallimard 1960<br />

« Dans le fond le métier de penser est une lutte contre les séductions et apparences. Toute la philosophie<br />

se définit par là finalement. Il s’agit de se délivrer d’un univers merveilleux, qui accable comme un rêve, et<br />

enfin de vaincre cette fantasmagorie. Sûrement de chasser les faux dieux toujours, ce qui revient à réduire<br />

cette énorme nature au plus simple, par dénombrement exact. Art du sévère Descartes, mal compris, parce<br />

qu’on ne voit pas assez que les passions les plus folles, de prophètes et de visionnaires, qui multiplient les<br />

êtres à loisir, sont déjà vaincues par le froid dénombrement des forces. Évasion, sérieux travail. »<br />

< p.1134 >

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