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AMOUR-PROPRE 39<br />

Jean COCTEAU / Le Rappel à l’ordre / Romans, Poésies, Œuvres diverses / La Pochothèque LdP 1995<br />

« Nous abritons un ange que nous choquons sans cesse. Nous devons être gardiens de cet ange. »<br />

< p.447 ><br />

Paul VALÉRY / Mélange (1939) / Œuvres I / Bibliothèque de la Pléiade / nrf Gallimard 1957<br />

« Le moi est haïssable... mais il s’agit de celui des autres. »<br />

< p.325 ><br />

Henry de MONTHERLANT / Carnets 1930-1944 / Essais / Bibliothèque de la Pléiade / nrf Gallimard<br />

1963<br />

« On blesse l’amour-propre; on ne le tue pas. »<br />

< Notes non datées, p.1357 ><br />

Georges BERNANOS / Les Enfants humiliés (1940) / Essais et écrits de combats I / Bibliothèque de la<br />

Pléiade / nrf Gallimard 1971<br />

« Je voudrais le dire maladroitement, aussi gauchement que je le pense : la difficulté n’est pas d’aimer son<br />

prochain comme soi-même, c’est de s’aimer soi-même assez pour que la stricte observation du précepte ne<br />

fasse pas tort au prochain. Pardonner les offenses ne serait qu’une disposition de l’âme assez naturelle, si<br />

nous pouvions nous pardonner aussi facilement d’avoir été un imbécile. »<br />

< p.827 ><br />

ALAIN / 81 chapitres sur l’esprit et les passions / Les Passions et la Sagesse / Bibliothèque de la Pléiade<br />

/ nrf Gallimard 1960<br />

« On dit qu’il y a des hommes qui sont assez contents d’eux-mêmes, mais je n’en ai point vu. Il n’y a<br />

pas que les sots qui aient besoin d’éloges, et renouvelés souvent. Je sais que le succès donne une espèce<br />

d’assurance. Mais même dans le plein succès, le sentiment le plus ordinaire est une détresse, par la nécessité<br />

de le soutenir. Il est pénible de déplaire ; il est délicieux de plaire ; mais quel est l’homme ou la femme<br />

qui soient si sûrs de plaire par leurs ressources seulement ? Les plus assurés s’entourent de politesse et<br />

de parures, et se fortifient de leurs amis. L’abus des sociétés oisives et le dégoût de penser à soi jettent<br />

presque tout le monde dans la recherche des flatteries, même payées ; par ce moyen on arrive à une espèce<br />

d’assurance. Mais cela ce n’est pas l’amour de soi, c’est la vanité. Personne n’en est exempt que je sache,<br />

en ce sens que tout éloge plaît un petit moment. Je trouve quelque chose de touchant dans la vanité ; c’est<br />

naïvement demander secours aux autres. Mais cette parure ne tient guère. La vanité est vanité. »<br />

< p.1199 ><br />

« J’ai pensé souvent à ce musicien qui, après quelques œuvres de grande beauté, ne trouva plus rien de<br />

bon ; sans doute mit-il tout son génie à se condamner; il mourut fou. Peut-être est-il sage de prendre un<br />

peu de vanité, mais sans s’y donner, comme on prend le soleil à sa porte. »<br />

< p.1200 ><br />

ALAIN / Les idées et les âges / Les Passions et la Sagesse / Bibliothèque de la Pléiade / nrf Gallimard<br />

1960<br />

« Nul ne se choisit lui-même. Nul n’a choisi non plus ses parents ; mais la sagesse commune dit bien qu’il<br />

faut aimer ses parents. Par le même chemin je dirais bien qu’il faut s’aimer soi-même, chose difficile et<br />

belle. En ceux que l’on dit égoïstes je n’ai jamais remarqué qu’ils fussent contents d’eux-mêmes; mais<br />

plutôt ils font sommation aux autres de les rendre contents d’eux-mêmes. Faites attention que, sous le gouvernement<br />

égoïste, ce sont toujours les passions tristes qui gouvernent. Pensez ici à un grand qui s’ennuie.<br />

Mais quelle vertu, en revanche, en ceux qui se plaisent avec eux-mêmes ! Ils réchauffent le monde humain<br />

autour d’eux. Comme le beau feu ; il brûlerait aussi bien seul, mais on s’y chauffe. »<br />

< p.279 >

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