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386 PENSÉES<br />

Charles-Maurice de TALLEYRAND-PÉRIGORD / La confession de Talleyrand [Ana] / Paris, L.Sauvaitre<br />

1891 [BnF]<br />

« La parole a été donnée à l’homme pour déguiser sa pensée. »<br />

<br />

Madame de LAMBERT / Avis d’une mère à son fils / Œuvres complètes / Paris L.Collin 1808 [BnF]<br />

« S’il ne faut pas toujours dire ce que l’on pense, il faut toujours penser ce que l’on dit. »<br />

<br />

Joseph JOUBERT / Carnets / nrf Gallimard 1938-1994<br />

« À les entendre, on croirait que rien n’est si aisé que de dire ce qu’on pense, et il n’est pas même aisé de<br />

le savoir au juste. »<br />

< 3 septembre 1800 t.1 p.391 ><br />

« Il y a, pour l’observateur et le connoisseur, des mots et des pensées remarquables partout, dans les<br />

conversations des sots, dans les écrits les plus médiocres, etc. Cela est en circulation comme les pièces<br />

d’or, dont tout le monde fait usage et dont personne ou presque personne ne remarque l’éclat, la valeur<br />

intrinsèque et la beauté.<br />

On peut faire de ces monnoyes des bijoux ; mais qui saura le mettre en œuvre? »<br />

< 11 mai 1812 t.2 p.352 ><br />

Georges DARIEN / Le Voleur (1897) / Voleurs ! / Omnibus Presses de la Cité 1994<br />

« Je me garde bien de dire toujours ce que je pense ; rien n’est plus ridicule que d’avoir raison maladroitement<br />

ou de mauvaise grâce. Il faut hurler avec les loups et, surtout lorsqu’on est voleur ou escroc, porter<br />

l’habit de deux paroisses. Cela ne vous interdit point l’ironie, et vous pouvez l’employer d’autant plus facilement<br />

que, généralement, elle n’est pas entendue. »<br />

< p.426 ><br />

Ernest RENAN / L’Avenir de la science, Pensées de 1848 (1890) / GF 765 Flammarion 1995<br />

« La liberté de penser est imprescriptible : si vous barrez à l’homme les vastes horizons, il s’en vengera par<br />

la subtilité : si vous lui imposez un texte, il y échappera par le contresens. Le contresens, aux époques d’autorité,<br />

est la revanche que prend l’esprit humain sur la chaîne qu’on lui impose ; c’est la protestation contre<br />

le texte. Ce texte est infaillible ; à la bonne heure. Mais il est diversement interprétable, et là recommence la<br />

diversité, simulacre de liberté dont on se contente à défaut d’autre. Sous le régime d’Aristote, comme sous<br />

celui de la Bible, on a pu penser presque aussi librement que de nos jours, mais à la condition de prouver<br />

que telle pensée était réellement dans Aristote ou dans la Bible, ce qui ne faisait jamais grande difficulté.<br />

Le Talmud, la Massore, la Cabale sont les produits étranges de ce que peut l’esprit humain enchaîné sur un<br />

texte. On en compte les lettres, les mots, les syllabes, on s’attache aux sons matériels bien plus qu’au sens,<br />

on multiplie à l’infini les subtilités exégétiques, les modes d’interprétation, comme l’affamé, qui, après<br />

avoir mangé son pain, en recueille les miettes. Tous les commentaires des livres sacrés se ressemblent,<br />

depuis ceux de Manou jusqu’à ceux de la Bible, jusqu’à ceux du Coran. Tous sont la protestation de l’esprit<br />

humain contre la lettre asservissante, un effort malheureux pour féconder un champ infécond. Quand<br />

l’esprit ne trouve pas un objet proportionné à son activité, il s’en crée un par mille tours de force. »<br />

< p.124 ><br />

Friedrich NIETZSCHE / Le Gai Savoir. (1882-1887) / Œuvres II / Robert Laffont - Bouquins 1990<br />

« Danger dans la voix. — Avec une voix forte dans la gorge on est presque incapable de penser des choses<br />

subtiles. »<br />

< 216 p.155 ><br />

Léon BLOY / Exégèse des lieux communs / Mercure de France 1968<br />

« Les pensées de derrière la tête.<br />

On dit qu’un homme a des pensées de derrière la tête quand il ne dit pas tout ce qu’il pense ou tout ce qu’il<br />

veut. C’est un cas très ordinaire et rien d’exceptionnel n’est signifié par cette expression. Celui qui dirait

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